Le réchauffement accéléré de l'Arctique menace de faire fondre de plus en plus de pergélisol, riche en carbone, et de libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre. Plus de la moitié de ce pergélisol se trouve sous le sol russe, où les scientifiques travaillent depuis longtemps au sein d'une communauté de recherche internationale qui partageait librement ses stations de terrain, ses capteurs climatiques et ses ensembles de données, pour mieux comprendre les impacts planétaires de cette région polaire en évolution rapide. Mais, depuis le début du conflit russo-ukrainien, le gel des collaborations entre les scientifiques russes et la communauté scientifique internationale perturbe les flux de données et paralyse la communauté de la recherche polaire. Malgré les incertitudes de l’avenir, les scientifiques sont déterminés à combler le manque de données grâce à des solutions telles que le basculement vers des sites de terrain « proxy », l’intensification de la télédétection avec l’IA, et l’exploitation des données archivées pour obtenir de nouvelles informations, bien que la priorité des scientifiques reste la réintégration de la recherche russe dans cette communauté scientifique. Les chercheurs sont particulièrement désireux de savoir quand un point de basculement dangereux pourrait être atteint, susceptible de déclencher la libération de grandes quantités de gaz à effet de serre stockées dans les sols gelés. Parfois appelé « congélateur mondial », le pergélisol est un mélange superficiel et souterrain de sols, de roches, de sédiments, de matière organique et de glace, qui reste en dessous de 0° Celsius (32° Fahrenheit). On estime que ce terrain, en grande partie caché, recèle environ 1 700 milliards de tonnes de dioxyde de carbone et de méthane, soit environ un tiers du réservoir de carbone stocké dans les sols du monde entier.
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La chasse... demain !