Imaginé par l'architecte français Georges Dubois en 1918, les 400 hectares du jardin botanique national de Vina Del Mar, qui abritait plus de mille trois cents espèces de plantes et d’arbres, dont des fougères indigènes et exotiques, des cyprès de montagne, des palmiers du Chili ou des cerisiers du Japon, ainsi qu'une faune sauvage de marsupiaux, renards gris, furet du Chili et de nombreux oiseaux, a été entièrement réduit en cendres lors des incendies de forêts qui ont ravagé la région. Oasis luxuriante, le jardin botanique a été pris dans le brasier qui a tué 131 personnes, et détruit des quartiers entiers près de Valparaiso, à 120 kilomètres de Santiago. La responsable de la pépinière et des membres de sa famille font partie des victimes. Autrefois considéré comme « un poumon vert », le jardin botanique de la cité balnéaire ne présente plus aujourd’hui que des milliers d’arbres noircis, certains couchés au sol, couvert de cendres. Le directeur du parc raconte : « le feu sautait d’un arbre à l’autre avec une vigueur telle que le parc a été anéanti en moins d’une heure. En étant optimiste, je dirais que seuls cinq hectares ont été sauvés, tout le reste est carbonisé… ». Parmi les miraculeux rescapés, le toromiro, un arbre à fleurs jaunes originaire de la lointaine île de Pâques, éteint à l'état sauvage, mais planté dans certains jardins botaniques, et quelques collections privées, grâce à des graines conservées il y a plusieurs dizaines d'années.