La reconnaissance des parents est le mécanisme par lequel les individus identifient, et évitent de s'accoupler, avec des congénères étroitement apparentés. Dans un ensemble d'études, les chercheurs ont formé des paires de compagnons relatifs et non relatifs, et ont comparé les résultats de reproduction. Les parents appariés ont démontré une reproduction réduite, et une plus grande réticence à l'accouplement par rapport aux non-parents. Dans une autre série d'études, les chercheurs ont permis aux individus de choisir leurs compagnons. Naturellement, les individus étaient plus susceptibles de choisir des conspécifiques non apparentés, plutôt qu'apparentés. Pour cela, ils ont activé leurs mécanismes de reconnaissance, fondés sur l'association ou la familiarité, les propres signaux phénotypiques d'un individu, les signaux chimiques et les gènes du CMH (gènes complexes d'histocompatibilité).

 

Sangliers et chimpanzés : matriarcat et patriarcat…

Si, dans le Parc national de Gombe Stream, les scientifiques ont constaté que les chimpanzés mâles restent dans leur communauté natale, tandis que les femelles se dispersent dans d'autres groupes, chez notre sanglier, c’est l’inverse qui se produit. Vers la fin de leur stade « bête de compagnie », entre 15 mois et deux ans, les jeunes mâles seront, et pas toujours gentiment, expulsés des compagnies, dans lesquelles il ne restera que les femelles et leur progéniture. Dans ces deux cas, la probabilité d'accouplement avec des parents diminue par rapport à la distance de dispersion natale. Ce sont ces déplacements effectués sur de longues distances qui augmentent les risques de mortalité et des coûts énergétiques plus élevés. Chez les mammifères, qui entretiennent des systèmes de reproduction communautaire et polygame, la dispersion des mâles est plus fréquente. Dans diverses espèces, les femelles qui profitent de l'accouplement avec plusieurs mâles, produisent plus de descendants d'une plus grande diversité génétique et potentiellement de qualité. En revanche, chez les femelles qui sont liées en couple à un mâle, la diversité est réduite, et quelquefois encore plus malmenée si le mâle est de mauvaise qualité génétique comme cela peut être le cas en consanguinité;

Une exception à signaler cependant. Il existe en Grande Bretagne un cas unique au monde : un troupeau de bovins élevés dans le même parc du château de Chillingham, dans le Northumberland, depuis 700 ans et sans aucun apport extérieur... Les animaux sont génétiquement identiques et quasiment des clones...