Vendredi dernier, après plusieurs jours de crise, Gabriel Attal, le Premier ministre, a répondu favorablement à l'une des demandes des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs, en annonçant que l'OFB : « sera sous la tutelle des préfets afin de faire baisser la pression des contrôles ». Si cette annonce a satisfait, en partie, le monde agricole, elle a déclenché le désaccord à l’OFB, où Vincent Vauclin, secrétaire général CGT-Environnement et également membre du conseil d'administration de l'Office, a estimé qu'un tel placement sous tutelle n'avait pas de sens, rappelant le principe de séparation des pouvoirs. « Les préfets intervenaient déjà dans les opérations de police administrative menées par les agents de l'OFB, mais pas dans la mission de police judiciaire. Le préfet étant le représentant du pouvoir exécutif, il n'a pas à intervenir sur une procédure judiciaire qui doit rester indépendante et autonome » a-t-il déclaré. Quant aux 1 700 inspecteurs de l'environnement, qui disposent de pouvoirs de police administrative et judiciaire, ils considèrent être pris entre le marteau et l’enclume, avec leurs missions de contrôles des pesticides, d'arrachage de haies ou encore de respect des arrêtés sécheresse… Mettant une goutte d’huile sur les braises avec cette question : « Faut-il vraiment être armé quand on vient contrôler une haie ? », le Premier ministre a entendu cette réponse qui montre la largeur du fossé qui sépare les deux clans : « On est armé parce qu'on a affaire à toutes sortes de gens qui peuvent être menaçants et qui nous menacent régulièrement ». Pour le monde agricole, cette accusation est excessive et met au banc des délinquants toute une profession, mais pour Olivier Thibault, directeur général de l'OFB c’est : « Une stigmatisation infondée de notre établissement » ajoutant qu’il apportait « son plein soutien à tous les agents qui ont subi et subissent encore des attaques et des dégradations ces derniers jours ». Mais pouvait-il en être autrement ?