Wayne La Pierre, le très influent patron de la « National Rifle Association » (NRA), premier lobby américain des armes à feu, a annoncé vendredi dernier, sa démission, trois jours avant l’ouverture, à New York, de son procès pour corruption. « Fier de tout ce que nous avons accompli, j’annonce que je démissionne de la NRA », a déclaré l’homme de 74 ans dans un communiqué publié par l’organisation. C’est sous sa houlette que la « NRA », qui revendique plus de cinq millions de membres, est devenue particulièrement active auprès des responsables politiques, qu’elle finance ou note défavorablement, parvenant à bloquer au Congrès les propositions de loi qu’elle estime défavorables. Bien qu’affaiblie par les affaires récentes de fusillades, elle conserve néanmoins une redoutable emprise sur les élus et aurait, parait-il, versé des dizaines de millions de dollars à Donald Trump en 2016, pour sa campagne électorale. Mais Wayne La Pierre va avoir un autre combat à mener, celui qui l’oppose à la procureure de l’Etat de New York, Letitia James, lors d’un procès au civil qui s’est ouvert hier, après une enquête de 15 mois qui a déclenché un grand déballage embarrassant pour le patron du grand lobby, suspecté de dépenses personnelles somptuaires réglées par la NRA, et autres abus de biens sociaux. Présenté par ses détracteurs comme un super VRP des armuriers, Wayne La Pierre fait probablement partie des hommes les plus détestés aux Etats-Unis, mais aussi le plus adulé par des millions d’autres Américains qui apprécient ses diatribes, dont celle-ci, lancée en 2012, après une énième fusillade meurtrière dans une école : « La seule chose qui peut arrêter un méchant avec une arme, c’est un gentil… avec une arme ».