Le gibier est en principe le sanglier, mais en principe seulement, car les animaux ne sont pas systématiquement caryotypés. Les chiens peuvent donc se retrouver non pas face à des sangliers, mais à des suidés sur pied qui n’ont rien de Sus scrofa. Deuxième point important, dans ces espaces clos, les animaux qui y sont enfermés ont la particularité de connaitre parfaitement leur environnement et de s’y adapter efficacement, qu'elle qu’en soit la surface, abandonnant de ce fait leurs réactions naturelles. Houspillés, à longueur de journées par les chiens, parfaitement conscients de leur captivité et de leur impossibilité de fuir, ces animaux deviennent souvent agressifs et même carrément dangereux.

 

Quant aux chiens…

Il descend du loup, on le sait aujourd’hui. Il lui en reste, en atavisme, la qualité de poursuivre ses proies, seul, comme les jeunes loups qui colonisent de nouveaux territoires, ou en meute quand celles-ci sont constituées. Des milliers d’années d’évolution et de sélection ont été nécessaires pour adapter le chien, particulièrement des 7ème et 8ème groupe, aux exigences qui lui sont réclamées par la chasse actuelle. Or, ces épreuves en parc, qui sont récentes, n’ont jamais, dans notre pays ou ailleurs, contribué à la sélection d’aucune race de ces groupes. Abandonnant les acquis d’une sélection millénaire, ces épreuves constituent donc un retour en arrière coupable, et un manque de respect évident à l’égard du travail accompli pour sélectionner ces races. En matière de choix de races de chiens, notre pays offre une variété unique au monde, dont chacune, de façon spécialisée ou polyvalente, a acquis des qualités propres qui correspondent à chaque type de chasse. Chaque race, chez nous ou ailleurs, a été obtenue essentiellement par une sélection réalisée en milieu naturel, et jamais nos populations d’animaux sauvages n’ont été aussi riches, permettant des épreuves naturelles et efficaces. Alors pourquoi ce retour en arrière ? Pourquoi cette maltraitance inutile et délibérée d’animaux ? Le travail d’un chien broussailleur, consiste à mettre le gibier sur pied et à le poursuivre, à voix, jusqu’à la ligne de tir. « Et les fameux fermes me direz-vous ? » Eh bien, si le comportement d’un chien au ferme pouvait se contrôler ou s’éduquer, il y a belle lurette que ce test serait intégré aux épreuves de recherche au sang, car, et selon mon expérience personnelle de près de 30 ans de recherches, environ un tiers d’entre elles sur sanglier se terminent de cette façon…

 

Ce qu’il faut retenir :

- Pour ne rien apporter à des chiens du 8ème groupe dont la race a été créée pour la polyvalence, et développée sans cela… et dont le but du club est statutairement « de favoriser pour la race, le respect du standard (caractéristiques morphologiques et comportementales) en vue d'améliorer la race, d’en encourager l’élevage, de contribuer à sa promotion, de développer son utilisation.

- Les ongulés, en enclos, subissent en permanence la chasse, les attaques et les morsures des chiens. 

- Les ongulés, en enclos, en réaction, deviennent souvent agressifs et perdent leur comportement naturel. 

- Le bien-être animal est bafoué…

 

Christian Busseuil.