Les îlots de nidification

Qu’ils soient naturels ou créés artificiellement, les îlots présentent un intérêt certain pour la protection des nids. Si votre plan d’eau en est dépourvu, il est pratiquement indispensable d’en créer, à raison de deux à trois îlots pour un hectare d’eau. En règle générale, ils doivent être implantés assez loin des berges (une cinquantaine de mètres) pour que les canards qui y éliront domicile soient peu dérangés. La création d’îlots de nidification consiste à installer des radeaux. Sur les étangs où les variations d’eau sont importantes, l’ancrage de ces radeaux doit être prévu pour qu’ils restent insubmersibles. Le socle de l’îlot est composé de deux palettes de chantier en bois, goudronnées, assemblées et attachées par du solide fil de fer. Six bidons de plastique vides d’une contenance de 20 litres chacun feront office de flotteurs. Vous pourrez placer, sur cet assemblage garni de carrés de gazon, quatre paniers de ponte, dont les ouvertures resteront orientées plein sud. L’ensemble doit être amarré à un pieu avec une marge suffisante pour prévenir une forte montée d’eau. Laissez une bande de circulation de 50 à 60 centimètres sur le pourtour du radeau permettant aux canes et aux canetons de se reposer en dehors du nid en toute quiétude et loin des prédateurs terrestres.

 

Nidification naturelle 

La cane colvert construit son nid entre la fin février et la fin mars en fonction du climat et de la disponibilité de nourriture. Elle choisit des emplacements aussi variés que les roselières touffues, la base creuse d’un saule, les ronciers de rives, les prairies naturelles et les ray-grass attenants au marais. Elle niche même parfois à deux ou trois mètres du sol dans la tête d’un gros saule têtard. Le nid est constitué d’herbes, de feuilles et de branchettes que la cane amasse au fur et à mesure de la ponte. Les œufs au nombre de huit à douze par couvée sont gris verdâtre à gris blanc et d’un poids moyen de cinquante grammes. Si la première ponte est détruite, prédation ou fauchaison des prairies, la cane effectue généralement une deuxième ponte de cinq à huit œufs, après un délai de 25 à 35 jours. L’incubation dure 28 jours et est essentiellement assurée par la femelle. Celle-ci finit d’édifier son nid avec des plumes et recouvre entièrement ses œufs lors de ses brèves sorties quotidiennes, pour la recherche de nourriture. Une vingtaine d’heures après leur éclosion, les petits oisillons commencent à se nourrir eux-mêmes de larves, de moustiques et de libellules. Il leur faut donc une nourriture essentiellement animale (80 %). Les canetons sauvages se mettent à l’eau dans les premiers jours de leur existence et, devenus « halbrans » seront volant après deux mois de bonne croissance.

 

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