C’est à l’époque intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique, il y a environ 15 000 ans, qu'apparaît en Europe le chien dans la société humaine, descendant probable du « Tomarctus », un prédateur bas sur pattes, aïeul du loup et du chacal. Ce chien domestiqué, de la famille zoologique des canidés, fut dénommé par Linné, naturaliste suédois du 18ème siècle : « Canis Familiaris »…

 

La première race connue

C’est probablement le « Canis Familiaris Putjani », qui fut bientôt suivie par le « Canis Familiaris Palustris », dit « Chien des Tourbières ». On peut raisonnablement admettre que cet animal, attentif et volontiers agressif, fut très tôt un auxiliaire chasseur et gardien. Implanté principalement au nord de l'Europe où il servait déjà de chien de traîneau, le « Chien des Tourbières », deux mille ans avant la première grande civilisation égyptienne, se dispersa dans quatre directions :

- vers l’est : en Russie, Europe centrale et Asie,

- vers le sud-est : au Moyen-Orient,

- vers l’ouest : en Angleterre,

- vers le sud : en Espagne, où l'on trouve encore de nos jours un chien fort semblable.

 

Rencontres africaines…

Venant d’Espagne, son arrivée en Afrique du nord coïncide avec l’apparition des premiers chiens égyptiens, eux-mêmes venus d'Orient. Le « Canis Palustris » est aussi le frère d'un chien dont les ossements ont été découverts dans les tombes anciennes de Mélanésie et de Polynésie. Datant de cette époque, des fresques rupestres découvertes en Allemagne ne montrent qu'une seule race de type Spitz, à oreilles droites et à queue enroulée sur le dos, qui est sans doute un « Chien des Tourbières ». En Espagne par contre, d'autres fresques schématisent deux races distinctes : l’une ressemble aux représentations allemandes, l'autre à un genre de berger, proche du Beauceron, à oreilles cassées et à queue moins touffue.

 

Âge du bronze : quatre types émergent…

En Europe septentrionale, un autre type de chien apparaît à l’Âge du bronze. Le « Canis Familiaris Inostranzewi », ancêtre des molosses, du dogue du Thibet, du chien des Pyrénées, du Terre-Neuve et de tous les bouviers. A l’Âge de bronze également, la race canine s’enrichit du « Canis Familiaris Métris-Optimae », un chien qui accompagnait les Asiatiques, forgerons et fondeurs, qui introduiront en Europe les objets, ustensiles et armes de métal. Le « Métris-Optimae », ancêtre du Berger persan, du Berger allemand et de tous les chiens de bergers, serait issu d’un croisement avec le loup indien, son aspect général étant assez proche du chien sauvage originaire d’Australie, le Dingo. Enfin, le « Canis Familiaris Intermedius » fermera la boucle d’un possible croisement de loup et de Chien des Tourbières, ce qui expliquerait (en partie seulement), sa descendance : les chiens de traîneaux comme le Samoyède à la queue enroulée du Spitz et aux yeux de loups, l’Epagneul du Tibet et le Barbet, considéré également comme l’ancêtre des Braques et des Epagneuls.