La Commission européenne a annoncé, mercredi dernier, que la mise en application du règlement européen sur la déforestation importée est reportée : « au 30 décembre 2025 pour les grandes entreprises, et au 30 juin 2026 pour les micro et petites entreprises », alors qu’elle était initialement prévue pour le 30 décembre 2024. Ce règlement, adopté après des tractations tendues, et fustigé par la droite européenne, fait également l’objet de critiques de la part des partenaires commerciaux de l’UE depuis plusieurs mois. Le texte vise à protéger les forêts en interdisant la commercialisation dans l’UE de produits divers (cacao, café, soja, huile de palme, bois, viande bovine, caoutchouc, cuir, ameublement, papier…) s’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020. Il faut savoir que, en trente ans (1990/2020) la superficie de forêt détruite dans le monde est supérieure à celle de l’Union européenne, dont environ 10 % peuvent être attribués à la consommation de l’UE. Parmi les opposants, le gouvernement brésilien avait réclamé le report de ce qu’il appelle un « instrument unilatéral et punitif », considéré comme une menace pour ses exportations. En Europe, l’Allemagne demandait également un délai supplémentaire afin de laisser aux entreprises le temps de s’adapter, et aux Etats-Unis, des négociants en bois américains envisageaient d’interrompre leurs contrats d’exportation vers l’UE… Le report du règlement anti-déforestation devra cependant être entériné par les Etats membres et le Parlement européen.