En 2023, ce sont 6,37 millions d’hectares de forêt qui ont été détruits dans le monde, a révélé mardi dernier un rapport rédigé par Climate Focus, une équipe diversifiée d'experts multidisciplinaires, fondée en 2004, et qui tient des bureaux à Amsterdam, Berlin, Bogotá, Rotterdam et Washington. L'évaluation de la déclaration sur les forêts souligne que la déforestation mondiale reste supérieure de 45 % aux niveaux nécessaires pour atteindre les objectifs internationaux, ce qui place le monde loin de son engagement à mettre fin à la déforestation d'ici 2030, a rapporté l'agence de presse allemande (DPA). Pourtant, plus de 140 pays se sont engagés à mettre fin à ce fléau, lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique, qui s'est tenue à Glasgow, en 2021. Selon le rapport, les progrès vers la « zéro déforestation » sont suivis par le biais d'objectifs intermédiaires fixés jusqu'en 2030, qui sont comparés aux taux de déforestation réels. Près de 96 % de la déforestation totale ont eu lieu dans les régions tropicales, et presque toutes ces régions n'ont pas atteint leurs objectifs annuels. L'agriculture, la construction de routes, les incendies et l'exploitation forestière commerciale ont été désignés comme les principales causes de la déforestation en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Seule l'Océanie, qui comprend les nations insulaires du Pacifique au nord et à l'est de l'Australie, a atteint son objectif pour 2023. Ivan Palmegiani, l'un des principaux auteurs du rapport, a toutefois déclaré qu'un changement de cap était encore possible, ajoutant que les pays industrialisés devaient repenser leur consommation excessive, et soutenir les pays riches en forêts dans leurs efforts de conservation. A l’heure où l’Europe a repoussé à 2026 l’application de son règlement sur la déforestation importée, ça tombe plutôt mal…