Le poisson serpent du Nord, originaire d'Asie, est devenu source d'inquiétude pour les scientifiques et les autorités environnementales, en Europe et aux États-Unis. Cette espèce invasive, Channa argus, se distingue par ses adaptations uniques qui lui permettent de survivre et de se déplacer à la fois dans et hors de l'eau, ce qui lui confère un avantage compétitif dévastateur. En plus, sa capacité à proliférer rapidement perturbe gravement les écosystèmes aquatiques locaux. Physiologiquement, le Channa argus peut respirer hors de l'eau grâce à des organes spécifiques qui lui permettent de survivre dans des conditions d'oxygène réduit, et même de se déplacer sur terre pendant des périodes prolongées. Avec une taille pouvant atteindre un mètre et un poids de cinq kilos, il possède une mâchoire redoutable équipée de dents acérées, idéales pour chasser une large gamme de proies, ce qui perturbe significativement les chaînes alimentaires locales. La reproduction intense de cette espèce est une autre préoccupation majeure. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 50 000 œufs par an, ce qui favorise une colonisation rapide de nouveaux habitats, souvent initiée par des introductions accidentelles ou intentionnelles par l'homme, notamment via le commerce aquariophile ou l'utilisation alimentaire dans certaines cultures. L'Union européenne a réagi en inscrivant le poisson serpent du Nord sur sa liste d'espèces envahissantes préoccupantes, soulignant ainsi l'urgence d'actions pour limiter sa propagation. Aux États-Unis également, des stratégies de surveillance et de contrôle sont mises en place, comme des interdictions de transport et de possession, ainsi que des campagnes d'éradication ciblées.