Le courlis à bec fin (Numenius tenuirostris), autrefois observé au Maroc et dans d'autres régions d'Afrique du Nord, est désormais officiellement considéré comme une espèce éteinte. Cette mauvaise nouvelle marque une étape dans l’histoire de la conservation des oiseaux migrateurs. Retour sur les causes de cette disparition : le courlis à bec fin était un limicole au plumage brun tacheté, caractérisé par un bec long et fin, légèrement recourbé. Ses populations historiques migraient entre les zones humides européennes (principalement en Russie) et ses quartiers d'hiver, notamment en Afrique du Nord et dans le bassin méditerranéen. La dernière observation confirmée remonte à 1995, et malgré des campagnes de recherche intensives, aucun individu vivant n’a été trouvé depuis. Plusieurs facteurs ont contribué à l’extinction du courlis à bec fin :
- la destruction des habitats : les zones humides, essentielles pour l’alimentation et la reproduction de l’espèce, ont été fortement dégradées. Au Maroc, comme ailleurs, l’agriculture intensive, l’urbanisation et le drainage des terres ont entraîné une perte massive de ces écosystèmes,
- la chasse excessive : pendant des décennies, le courlis a été chassé, notamment pendant ses migrations, réduisant considérablement ses effectifs déjà fragilisés,
- le changement climatique : les altérations des écosystèmes, dues aux variations climatiques, ont probablement affecté les sites de reproduction et les routes migratoires de l’espèce.
L’histoire du courlis à bec fin est un rappel poignant de l’urgence d’agir pour préserver les espèces en danger. Des efforts doivent être redoublés pour protéger les zones humides, mettre en place des corridors migratoires sécurisés et sensibiliser les communautés locales à l’importance de la biodiversité. Bien que ce limicole soit perdu, d'autres espèces menacées peuvent encore être sauvées grâce à des initiatives comme la reconstitution des habitats et l’encadrement strict de la chasse. Le Maroc, riche de ses zones humides comme Merja Zerga ou Sidi Moussa, peut jouer un rôle clé en renforçant la protection de ces sanctuaires pour les oiseaux migrateurs. La disparition du courlis à bec fin nous rappelle que chaque espèce perdue étant une perte irréversible pour la planète, il est indispensable de protéger les trésors vivants qui restent.