Fêtée le 2 février, la Chandeleur célèbre le retour de la lumière, symbole de protection et de prospérité. Les crêpes seront-elles onctueuses dimanche soir ? Si la Chandeleur est une fête religieuse chrétienne, elle est aussi une ancienne fête païenne et latine, célébrée différemment dans les pays d’Europe centrale où l’ours, symbole de puissance, a longtemps été vénéré comme le roi des animaux. Son culte, au néolithique, est toujours controversé, quelques scientifiques le voyant partager, avec l’homme, les mêmes cavernes, chasser les mêmes proies, l’un servant parfois de nourriture à l’autre. Pourtant, il est fort probable qu’il a été le premier « dieu » pour l’homme préhistorique, comme semble l’attester la disposition rituelle des cranes retrouvés dans la grotte Chauvet, et déposés à cet endroit 30 000 ans avant notre ère. Toujours considéré comme un double de l’homme, l’ours fut fêté jusqu’au Moyen Âge, à des dates immuables qui marquaient le 11 novembre et les 2 et 3 février, dates présumées de son entrée et de sa sortie d’hibernation. Ces festivités païennes étaient l’occasion de débordements en tous genres. Effrayée par ces rites et par la fascination que l’ours exerçait sur les rois et les chasseurs, et surtout par la croyance, largement répandue, selon laquelle il enlevait des jeunes filles pour les violer afin d’engendrer des guerriers invincibles, l'Église orchestra son éradication. Prônant la supériorité de l’homme sur les animaux, elle interdit, et combattit tous les rituels liés à l’ours, et durant près de mille ans, l’animal fut victime de massacres de grandes ampleurs. La Chandeleur fut choisie pour remplacer les fêtes de l'ours, mais aujourd'hui encore, dans le haut Valespir, trois communes commémorent toujours le plantigrade : Arles sur Tech, Prats de Mollo La Preste et Saint Laurent de Cerdans.