Néanmoins, une baisse durable des températures et une réduction de facteurs aggravants comme la pollution ou la surpêche pourraient permettre une certaine résilience des récifs. La situation est d’autant plus alarmante que ces écosystèmes soutiennent la vie de près d'un milliard de personnes vivant à moins de 100 km des côtes coralliennes. À +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle – seuil prévu dès le début des années 2030 – jusqu'à 90 % des coraux pourraient disparaître. Un réchauffement de +2°C, limite théorique de l’Accord de Paris, mettrait en péril 99 % d’entre eux (IPCC, 2021). Malheureusement, les engagements actuels en matière de réduction des émissions de carbone mènent plutôt vers un scénario de +3,1°C d'ici la fin du siècle. Face à cette crise, la communauté scientifique insiste sur l'urgence d'agir. Alex Sen Gupta (Université de Nouvelle-Galles du Sud) souligne que la corrélation entre les émissions de combustibles fossiles et la mortalité des coraux est « directe et indéniable ». Outre les efforts globaux pour réduire les émissions, des actions locales comme le contrôle du tourisme, la réduction de la pollution, ou la lutte contre les parasites, peuvent renforcer la résilience des récifs. Depuis 1970, plus de 90 % de l'excès de chaleur généré par l'activité humaine a été absorbé par les océans, accentuant ainsi leur réchauffement, un processus qui s'accélère dangereusement depuis 2005 selon l'observatoire Copernicus.