Menacé par la disparition de son habitat, asséché pour cultiver des palmiers à huile, le chat à tête plate (Prionailurus planiceps) est une espèce qui vit dans les marécages asiatiques de Bornéo, Sumatra, Malaisie, Thaïlande… Seul chat qui aime l’eau, et d’un poids qui va de 1,5 à 3 kilos, sa morphologie est parfaitement adaptée au monde aquatique. Il possède des pattes à moitié palmées, de petites oreilles, de grands yeux et une petite queue. Au bout de ses courtes pattes, ses griffes sont semi-rétractiles, pour pouvoir tenir les proies glissantes que représentent les poissons, mais il consomme aussi des petits mammifères, des oiseaux et des amphibiens. Comme tous les piscivores, il a une denture aiguisée, y compris au niveau des molaires et prémolaires. D'abord classé par l’UICN comme « VU » (espèce vulnérable), il vient d’entrer dans la catégorie « EN » (en danger, Annexe I de la CITES). Surveillé de près par le Bornean Wild Cat and Clouded Leopard Project, dont le but est d'étudier conjointement les cinq espèces de félins de l'île de Bornéo, les connaissances acquises devraient permettre de mieux comprendre le comportement et l'écologie de ces félins, et de situer leur réponse à des environnements modifiés par l'exploitation forestière. L'aire d'étude est fixée sur la Danum Valley Conservation Area, une forêt de diptérocarpacées du territoire de Sabah, dont une partie est modifiée par l'abattage sélectif depuis les années 1960. Les recherches sont basées sur des pièges photographiques et la capture d'individus, afin de les équiper d'un collier émetteur. Selon les scientifiques, il reste moins de deux mille sujets dans le monde.