Face à l'urgence climatique, planter certaines essences d'arbres issues de milieux plus chauds et secs, semble être une solution… expérimentée par l'ONF depuis plusieurs années. Cependant, la méthode est loin de faire l'unanimité. Dans une note de position publiée début mai 2024, le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère que la technique doit être « mise en œuvre avec précaution ». Cette « migration assistée » consiste à déplacer une espèce hors de l'enveloppe géographique de son aire naturelle de répartition, vers des habitats qu'elle n'a pas encore colonisés, mais qu’elle ne pourrait faire naturellement et seule. Une nouvelle expérience est tentée en forêt d’Orléans, où des agents de l'ONF testent l'introduction de nouvelles essences. Depuis début juillet, et jusqu'au 30 septembre prochain, une partie du massif est fermée avant abattage d’arbres, dont la plupart sont touchés par un champignon qui les fait dépérir. Dans les emplacements devenus vides et libres, l’ONF insère progressivement ces nouveaux venus afin de tester leur résistance au climat de la région. Les agents sont donc en train de planter des essences de chêne en provenance du sud-ouest pour la majorité, mais sans garantie absolue qu'ils s'adapteront. Et comme il faudra au minimum un siècle de recul pour mesurer l’efficacité de la mesure, aucun forestier d’aujourd’hui n’en verra le résultat. Et si tout ça ne cherchait qu’à masquer les erreurs et fautes d’exploitations commises depuis les années 1980 ?