Pour les forestiers en général, la prise de conscience est donc brutale, et pour l’ONF, adapter les forêts à ces changements passe par la généralisation d’un concept de sylviculture : la forêt mosaïque. L’objectif principal est de renforcer la diversification des essences. Le mot-clé, pour parvenir à la résilience d’une forêt, est « diversité » dans le choix des essences, dans les structures de peuplements, dans les modes de gestion, afin de garantir une interaction plus forte entre les zones de production et les zones de protection intégrale. Cela passe tout d’abord par la régénération naturelle, partout où elle reste possible face au risque climatique futur. En forêt publique, aujourd’hui, environ 80% du renouvellement des peuplements se fait à partir des graines issues des arbres en place. Là où les sols peuvent retenir suffisamment l’eau pour que les essences présentes ne basculent pas en inconfort climatique, les équipes de l’ONF accompagnent cette régénération naturelle. Mais cela ne suffit plus, et il est désormais indispensable de diversifier le choix d’essences, notamment par plantation, partout où les espèces en place aujourd’hui risquent d’être en difficulté demain. Dans le cadre du renouvellement prévu des forêts, le forestier doit maintenant faire ses choix en anticipant sur le climat futur (notamment via des outils spécialement développés, comme l’application ClimEssences. Il s'agit d'un outil internet, conçu pour les forestiers et aménageurs des espaces arborés. Il contient des cartes interactives pour visualiser les évolutions du climat futur et ses incidences sur la répartition géographique des essences forestières. Il comprend également les descriptions de 150 espèces forestières… ».