Le déclassement du statut de protection du loup, décidé par les pays signataires de la Convention de Berne, marque un tournant significatif dans la gestion de cette espèce emblématique en Europe. Désormais, le loup passe de la catégorie « strictement protégée » à « protégée », une modification qui vise à faciliter son abattage pour répondre aux préoccupations des éleveurs. Selon l'Union européenne, la population de loups a quasiment doublé en une décennie, atteignant 20 300 individus en 2023. Cette croissance, concentrée notamment dans les Balkans, les pays nordiques, l’Italie et l’Espagne, s'accompagne de conflits croissants avec les activités humaines, en particulier l'élevage. Les attaques sur le bétail, décrites comme « importantes », ont alimenté les revendications des agriculteurs pour une meilleure protection de leurs troupeaux. Pour les éleveurs, ce déclassement est un soulagement, car il facilite les tirs de défense et pourrait réduire les attaques sur le bétail. En revanche, les défenseurs du loup soulignent que cette décision pourrait fragiliser l'espèce. Selon eux, une gestion décentralisée et des mesures non létales, telles que la formation d’experts locaux pour accompagner les éleveurs, seraient des alternatives plus durables (sic…). L'amendement entrera en vigueur dans trois mois, à moins qu'un tiers des parties à la Convention de Berne (17 États) ne s'y oppose. Dans ce cas, il ne s’appliquera qu'aux pays qui n'auront pas formulé d'objections. Si cette décision répond en partie aux pressions des agriculteurs, son impact sur la coexistence durable entre le loup et les activités humaines reste incertain. Elle relance également le débat sur la gestion des espèces protégées dans un contexte où conservation et activités humaines entrent souvent en conflit.
alabillebaude
La chasse... demain !