Evacuons la première question : « mais où sont les hommes dans notre ministère de tutelle ? », et commençons par ce ministère, qui vient d’être confié à Agnès Pannier-Runacher. Née en 1974 à Paris, diplômée d’HEC en 1995, Agnès Pannier-Runacher entre ensuite à Science Po, puis intègre l’ENA en 1998 dont elle sort en 2000. Elle commence sa carrière comme inspectrice des Finances. Nommée samedi, elle remplace Christophe Béchu, et devient ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques. A la gauche du parti Renaissance, au gouvernement depuis 2018, elle a fait un premier passage de 2022 à 2024, en tant que ministre de la Transition énergétique, en duo avec Christophe Béchu. Voilà donc, seule aux commandes, celle qui a la réputation de savoir faire avancer ses dossiers. Outre le plan d’adaptation, Agnès Pannier-Runacher devra s’atteler à la programmation pluriannuelle de l’énergie et à la troisième stratégie nationale bas carbone, mais elle devra aussi préparer deux événements majeurs à venir d’ici à la fin de l’année : la COP 29 en Azerbaïdjan, ainsi que la COP 16 biodiversité en Colombie.
- Vient d’être également nommée « ministre déléguée en charge de l’Énergie » Olga Givernet. Née en 1981, cette ingénieure en aéronautique de formation selon son profil sur X, est députée de la troisième circonscription de l’Ain depuis le 7 juillet 2024. Elle siégeait à la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, et était aussi membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
- A la tête de la « ruralité », la sénatrice d’Ille et Vilaine, Françoise Gatel, aura le titre de « ministre déléguée, chargée de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat ». Membre du groupe Union centriste, elle siégeait au Palais du Luxembourg comme membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d’administration générale, et présidait la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation. Elle sera donc le nouveau visage des campagnes du gouvernement Barnier, bien connue des élus locaux pour son caractère bien trempé. Elle a notamment fait voter au Sénat une loi visant à adapter l’organisation des communes nouvelles à la diversité des territoires, dite « loi Gatel ».
- Enfin au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a été nommée Annie Genevard, qui était vice-présidente de l'Assemblée nationale. Titulaire d’un CAPES, cette ancienne professeure de lettres était plutôt attendue au ministère de l’Education nationale, mais c’est elle qui a eu la préférence pour succéder à Marc Fesneau. La tâche est délicate, d’autant plus que le monde agricole, sur les dents, est prêt à croquer l’auteure de la première contrariété.