Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le cerf de Virginie attire l’attention des scientifiques qui voient en lui un acteur majeur de la diffusion du coronavirus dans le monde. Une étude publiée le 10 juillet dernier, dans Nature, valide le fait que si les Américains ont transmis le virus de la Covid-19 aux cervidés sauvages des centaines de fois, il en est de même dans l’autre sens. Les scientifiques ont ainsi pu retracer la circulation des variants du coronavirus au sein des populations de cerfs de Virginie. Grâce à l’analyse de 8 830 échantillons nasopharyngés prélevés chez cette espèce, des contaminations zoonotiques de l’humain au cerf, puis de cerf à cerf, et du cerf à l’humain ont été constatées pour 944 échantillons positifs. Plusieurs souches virales semblent également encore muter, notamment les variants alpha, gamma, delta et omicron, responsables de nombreux décès au début de la pandémie chez l’humain. Cela signifie donc que les nouveaux variants, introduits chez le cerf par l’humain, continuent de persister et d’évoluer chez cet animal, même après leur déclin dans la population humaine. Ce n’est pas une bonne nouvelle, d’autant qu’il a été mis en évidence que trois mutations ont suivi un schéma de propagation de l’humain au cerf, et du cerf à l’humain une fois le virus muté. Cette étude souligne en outre l’inquiétude des scientifiques de voir la manière dont le coronavirus pourrait infecter les animaux au fur et à mesure de sa circulation entre l’humain et la faune sauvage.