« Le nombre de passereaux migrateurs diminue de plus en plus dans toute l’Europe » informe dans un communiqué le biologiste Jan-Åke Nilsson, qui a participé à l'étude. Fort de ces constatations, le professeur Nilsson émet une hypothèse : « Peut-être que les oiseaux migrateurs peuvent voler plus loin dans le nord jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit avec des chenilles appétissantes pour eux ». C’est pourquoi une expérience visant à démontrer son propos s’est mise en place. Elle consiste à capturer des femelles gobemouches noirs (Ficedula hypoleuca) aux Pays-Bas, récemment arrivées d’Afrique, pour les amener ensuite, de nuit, dans une forêt de pin située à 600 kilomètres de là, dans la région de la Scanie, au sud de la Suède où ils sont relâchés. Les biologistes ont choisi ce terrain particulier car les chenilles ne sortiront d’hibernation que deux semaines plus tard. Ce décalage naturel entre la Scanie et le reste de la Suède ou des Pays-Bas est peut-être la solution à la famine estivale des migrateurs. Le but ensuite est de voir comment les individus déplacés s’acclimatent, et effectuer des comparaisons avec leurs congénères des autres régions. Les résultats sont sans appel : les gobemouches noirs se sont parfaitement adaptés à leur nouvelle résidence. Ils ont commencé la saison de reproduction dix jours plus tôt que les individus non transférés, ce qui leur a permis de disposer de ressources suffisantes pour élever une descendance en bonne santé. « Les oiseaux que nous avons emmenés des Pays-Bas jusqu’en Scanie se sont parfaitement synchronisés avec le rythme d’abondance de nourriture » a confirmé le professeur Nilsson qui a ajouté : « Le plus encourageant pour le futur est que les oisillons nés dans cette région y sont retournés l’année d’après. Ils ont donc bénéficié des mêmes avantages que leurs parents. Ils sont la preuve vivante que nous pouvons apprendre, de manière non-invasive, aux oiseaux migrateurs à voler plus loin vers le nord dans le but de préserver et même de sauver les populations. C’est un espoir pour faire perdurer les espèces même si le printemps arrive plus tôt ».
alabillebaude
La chasse... demain !