Un bilan du suivi des colombidés est mené depuis 2019 au niveau national, dans le cadre du programme d'étude dédié à 4 espèces : pigeon ramier, pigeon colombin, tourterelle turque, tourterelle des bois. Ce programme s’appuie sur le baguage et recapture d’oiseaux bagués, le suivi de la reproduction, et les résultats sont mis en perspective avec ceux des années précédentes. Il complémente ainsi d'autres études plus spécifiques liées au programme telles que le suivi des déplacements par voie satellitaire, les analyses isotopiques ou les études des tableaux de chasse, et vise à évaluer, chez ces 4 espèces de colombidés nicheurs, divers traits démographiques : le taux de survie, le succès reproducteur, la productivité, les mouvements de dispersion et de migration. La connaissance de ces paramètres permet de comprendre les interactions dans la dynamique des populations et d’identifier les éventuels facteurs limitants. Par ailleurs, la compréhension de ces mécanismes est l’essence même de la gestion adaptative des populations.
Le cas de la tourterelle des bois
Elle cumule les exceptions puisqu’elle est le plus petit colombidé d'Europe, et le seul migrateur strict, c'est-à-dire sans aucune population sédentaire. C'est aussi le seul colombidé traversant le Sahara lors de sa migration. Dans le cadre du programme dédié aux colombidés, piloté par l’OFB, une trentaine de tourterelles ont été équipées de balises Argos solaires dans le but de suivre précisément leur trajet migratoire et d’identifier les facteurs qui contribuent au déclin de l'espèce.
Le rôle des chasseurs dans la conservation de la tourterelle des bois
Coïncidence ? Un communiqué de la FACE met en évidence le travail de conservation que mènent les chasseurs européens en faveur des habitats et des espèces d'oiseaux, de plus en plus reconnu par la communauté scientifique. Le Journal of Nature Conservation a récemment publié l'article « Gestion de l'habitat effectuée par les chasseurs sur la voie de migration occidentale de la tourterelle européenne » dont le directeur de recherche est Carlos Sánchez-Garcia de la Fondation Artemisan. Il a souligné les principales conclusions de ce document pour l'élaboration de politiques futures liées à la chasse et à la conservation de la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), déclarant : « bien que la contribution des chasseurs à la conservation de l'habitat en Europe soit déjà connue, il s'agit d'une contribution scientifique majeure qui montre en détail les efforts menés dans les territoires de chasse de France, d'Espagne et du Portugal, ainsi que la nécessité d'un soutien accru pour fournir l'habitat adéquat à une plus grande échelle ». L'enquête visait à décrire et quantifier les mesures appliquées dans les territoires de chasse qui favorisent la tourterelle des bois, comprendre où cet oiseau est une espèce cible pour la gestion, et identifier les motivations et les obstacles à la mise en œuvre de mesures de gestion la ciblant. En collaboration avec la Fundación Artemisan, les organisations suivantes ont mené cette étude financée par la Commission européenne : - pour l’Espagne : Instituto de Investigación en Recursos Cinegéticos (IREC) et le Centre de Ciència i Tecnologia Forestal de Catalunya ; - pour le Portugal : Universidade de Lisboa ; - pour la France : l’OFB et la FDC du Doubs.