Alors me direz-vous, c’est clôturé, donc facile à chasser. Eh bien détrompez-vous, car je peux vous dire que les sangliers sont à l’aise dans ce biotope qu’ils connaissant parfaitement, et que les plus dégourdis connaissent le grec et le latin, et c’est cela qu’ils vieillissent sans doute mieux que les autres. On prélève par saison quelques chevreuils, quelques daims et entre 60 et 80 sangliers. La population de bêtes noires se porte donc bien, voir même un peu trop, aux dires de Marc, qui précise qu’un agrainage est pratiqué tous les quinze jours. Quant aux battues sangliers, elles sont très encadrées au niveau sécurité. Les postés sont tous sur des miradors avec interdiction d’en descendre avant la fin de la traque, et les chasseurs sont amenés à leur poste par deux véhicules de service. Une traque dure environ trois heures pendant lesquelles les tirs sont donc fichants, et l’angle de 30° matérialisé par de la rubalise. Les piqueurs travaillent avec des petits chiens de type broussailleurs, mais parfois aussi par le renfort de quelques chiens courants de plus grande quête. La journée se déroule ainsi : présence à 8h15 sur site, prise de contact suivi d’un plantureux déjeuner à la fin duquel Marc (directeur de battue) donne et insiste sur les consignes de sécurité et de tir. Concernant le sanglier, en début de saison, seuls des mâles de plus de 40 kg sont prélevés, puis à partir de novembre, des mâles et femelles de plus de 40 kg. Le record, un mâle de 109 kg est à l’actif de l’ami Maurice Quercy.

 

Quelques beaux trophées, signe que des animaux vieillissent...

Certains mâles sont très armés et si un de ceux-ci présente un risque pour les chiens, les piqueurs sont immédiatement prévenus. Après la traque (vers 14 heures), s’effectue l’éviscération des animaux abattus, et le partage de la venaison sous la houlette de Marc Falguières. Souvent les sangliers sont coupés en quatre parts et remis aux actionnaires. Ensuite vient le moment de la convivialité et de la détente. Les repas sont préparés par Marc (cuisinier hors pair). L’association accueille des groupes, et les actionnaires ont un droit d’invitation. La battue du samedi 18 janvier à laquelle j’étais convié n’a pas échappé à la règle de la bonne organisation et de la sécurité, sous un temps gris et bas en début de traque, puis sous le soleil ensuite, pour terminer. Il y avait 27 participants à la battue et cinq meutes opéraient, depuis les petits chiens jusqu’aux griffons de pays et Nivernais du Cantal. Les menées vives se sont succédé à un rythme endiablé, et huit sangliers de 40 à 64 kg figuraient au tableau. Pour ma part, j’en ai d’ailleurs manqué un beau, n’ayant pas suffisamment pris en compte les conseils de mon ami Maurice qui m’avait dit : « méfie-toi, les gros te passent dans le dos ». C’est donc ce que l’un d’eux à fait, me donnant ainsi une leçon de grec et quelques onomatopées en latin... La journée s’est terminée chaleureusement autour du bar où nous avons refait longuement la traque, avant que mon ami Francis Ratié ne se saisisse de sa trompe de chasse pour nous servir les Honneurs et autres fanfares avec talent. Le repas qui s’en est suivi était d’une grande qualité. Nous avons là aussi tenté de refaire le monde, sans succès probant. Pour terminer juste un mot de l’amitié particulière entre Maurice Quercy et un petit sanglier dénommé « Sophin ». Baptisé « Sophie » quand ils se sont rencontrés, Maurice s’est aperçu, un certain temps après, que son petit protégé avait quelque chose en plus... En tous cas, chassons les idées toutes faites, moi l’amoureux du sanglier et de la battue, j’ai trouvé aux Brasconnies un cadre convivial extraordinairement sympathique. On y chasse dignement, et un bonheur de partage flotte dans l’air ambiant. Serge Lompech a eu une bonne idée en me suggérant ce reportage. Mon cher Marc, bravo pour ton organisation sans failles. La chasse des Brasconnies mérite d’être connue, et... reconnue pour son accueil chaleureux.