Stress = dégâts
Avec la conviction qu’on lui connaît, Jean-Pierre Briot est un ardent défenseur du cerf… qui s’insurge contre tous les dérangements dont l’espèce est victime, et qui ont pour conséquences une pression d’abroutissement avérée, pouvant multiplier par deux le volume des dégâts. Les activités physiques de pleine nature et autres activités humaines liées à l’exploitation de la forêt sont sources de perturbations. Elles mettent en stress les grands animaux, qui fuient, dépensent de l’énergie, et les conduisent à consommer plus de matière végétale qu’à la normale. La chasse reste cependant l’activité la plus stressante pour l’espèce. Eliminer une femelle meneuse est source de stress et de désorganisation dans la harde, entrainant également une surconsommation. Les cerfs et biches sont des animaux grégaires, dont l’éducation et les apprentissages de la vie reposent sur l’expérience acquise et transmise par les dominantes. Ainsi savent-ils bien faire la différence entre la perturbation occasionnée par un randonneur et celle occasionnée par un chasseur (ou photographe, ou chercheur de mues, qui sont aussi, à leur façon, des chasseurs) donc assimilé à un prédateur. La chasse en battue, à cors et à cris, est assurément l’activité qui occasionne le dérangement le plus traumatisant, faisant déplacer les hardes sur plusieurs kilomètres. En fin d’hiver, le stress provoqué est ainsi à l’origine de dégâts considérables, ce qui ne plaide pas du tout en faveur des battues bruyantes après fin janvier. Trop souvent les dégâts sont mis en relation avec les densités… ce que dément Jean-Pierre Briot qui affirme que c’est avant tout le stress qui en est à l’origine. De là à parler d’équilibre « humano-sylvo-cynégétique »…