Retiré dans un petit village du département des Ardennes, voisin de Champigneulle, là où a été baptisé en 1661 François Desportes, célèbre peintre des chasses du Roi Soleil, François Beaurin-Berthélémy, un artiste de renommée internationale, vit et travaille à la campagne. L’enseignement dispensé à l’école des Beaux-Arts en 1970 lui donna envie de peindre comme un Flamand. Il y fut élève de Charles Auffret, artiste phare de l’école de la sculpture indépendante.

 

« Regardez et voyez la petite lumière qui court ! »

Voilà deux raisons qui ont peut-être fait de lui un artiste peintre et sculpteur animalier, estimant que le terme n’évoque que la forme. Son intérêt s’est toujours porté vers la nature vivante. Aujourd’hui, où nous perdons nos repères avec la terre, la dichotomie entre nature et culture est flagrante, alors que l’animal est le meilleur représentant de nos origines, de notre indispensable altérité. C’est ce lien viscéral qui le préoccupe, c’est aussi le souvenir de la découverte, du contact, le consentement absolu du toucher, l’enchantement visuel. Peindre et sculpter l’animalité, « un laisser-courre » en somme, il choisit les sujets selon son humeur et son sentiment. L’animal étant pour lui un miroir moral, il compose à partir des figures de son panthéon personnel. « Si je m’empare de telle bête, ce n’est pas le réalisme académique que j’appréhende, mais bien le réalisme du sentiment ». Lorsqu’une nécessité d’aventures expressives l’envahit, c’est comme une quête de translation où le sujet amène la forme, et la forme révèle le sujet. Avec François Beaurin-Berthélémy, on entre dans la sphère de l’excellence en matière d’art animalier. Qu’ils soient d’encre ou de bronze, ses cerfs chevreuils et sangliers au débucher, à la course ou suités, sont autant de pures merveilles qui inaugureront l’espace d’exposition de « La Petite Galerie », point de départ d’un projet ambitieux.