Alors que l’on apprenait que 202 loups avaient été tués pour l’année 2023, l’annonce du quota autorisé pour l’année 2024 était rendu public, par une note technique de la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, coordonnatrice du plan loup. Cette note publiée le 19 décembre 2023 fait état de 209 loups qui pourront être tués en 2024 afin de protéger les troupeaux. Ce quota est calculé sur la base des estimations de l’OFB, qui reste campé sur le chiffre de 1104 loups présents sur le territoire français. Compte tenu du taux de reproduction annuel de l’ordre de 20%, c’est donc l’équivalent de la totalité des naissances qui devrait être éradiqué. Ces estimations sont-elles fiables ? Rien n’est plus sûr avec cet animal insaisissable, capable de faire des dizaines de kilomètres dans une nuit pour commettre ses attaques sur les cheptels domestiques. Le pro-loups hurlent avec leurs protégés, les éleveurs affirment que cette affaire est loin d’être réglée, surtout dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où 4 200 têtes de bétail ont été tuées, et plus de la moitié du quota réalisé (124 loups). Mais qu’à cela ne tienne, puisque le président vosgien de « l’observatoire du loup », Dominique Humbert, demande des comptes à l'OFB et a saisi le Conseil d’Etat pour le contraindre à diffuser les données génétiques des loups tués en France depuis 2017. Y aurait-il de la manipulation dans les tanières ? « Non ! » répond Loïc Obled, le directeur délégué de l'OFB qui ajoute : « Je ne voudrais pas que quelqu'un croit qu'on cache des données. Si on ne les donne pas, c'est que nous ne sommes pas en capacité de les donner aujourd'hui. On les donnera dès lors qu'on aura du temps pour traiter les données brutes, les ranger et les classer… », car il s’agit selon lui, d'un travail colossal.