Et c’est ce que vient de faire la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui mercredi dernier 20 décembre, a proposé aux États membres un déclassement du statut de protection du loup qui, de « strictement protégé » ne serait plus que « protégé ». Branle-bas de combat chez FNE (France Nature Environnement) qui déplore cette proposition, et déclare dans son communiqué : « … La proposition de déclassement du statut de protection du loup ne repose sur aucun fondement scientifique et relève d’une logique purement politicienne, à l'encontre même des opinions publiques comme le souligne la récente enquête (NDLR : laquelle ?) sur les perceptions des communautés rurales concernant la coexistence avec les grands carnivores. Plus des deux tiers (68 %) des habitants des zones rurales estiment que les loups devraient être strictement protégés et près des trois quarts d'entre eux (72 %) reconnaissent que l’espèce a le droit d’exister dans l’Union européenne. Les tirs létaux de loups, opérés à titre dérogatoire dans le cadre juridique en vigueur, ne permettent pas de protéger efficacement les troupeaux, du mois de janvier au mois de décembre, dans toutes les conditions climatiques et géographiques diversifiées durant lesquelles les troupeaux peuvent être vulnérables à la prédation. Contrairement à ce qui sous-tend l’annonce de la présidente de la Commission européenne, l’affaiblissement du statut de protection de l’espèce ne créera pas les conditions d’une coexistence durable avec l’espèce. Abaisser le statut de protection de l’espèce, dans l’objectif d’une fuite en avant vers une politique de régulation, ne règlera pas les difficultés auxquelles le monde de l’élevage est confronté et qui dépassent largement l’impact de la présence du loup… Comme nous le constatons en France, ce sont les mesures de protection dûment mises en œuvre qui ont permis une baisse relative des dommages sur les troupeaux au cours des dernières années. L’impact de la prédation ne peut être résorbé qu’en généralisant une protection des troupeaux améliorée et renforcée, sur la base de la trilogie bergers, chiens de protection et clôtures. C’est cette coexistence entre le loup et les activités humaines que plusieurs de nos organisations contribuent à mettre en œuvre avec des programmes expérimentaux qui font leurs preuves… ».

Toujours donc ce rêve utopique d’une possible coexistence avec le loup, et les pro-loups le revendiquent : plusieurs de leurs organisations contribuent à mettre en œuvre des programmes expérimentaux. Là, il faut être honnête et bien reconnaitre que ça ne fonctionne pas. Quant aux éleveurs, certes la seule régulation ne solutionnera pas toutes leurs difficultés, mais au moins, ce problème-là sera réglé. Avec près d’un milliard d’€ injectés en France depuis quarante ans pour ce prédateur, il est grand temps de fermer les robinets de ces financements inconsidérés.