L’indispensable Annélide est partout, dans tous les milieux. Il y a des vers de compost, des vers aquatiques, des vers marins, des vers de glaciers, mais celui qui nous intéresse aujourd’hui est le ver de terre, le lombric terrestre, ingénieur des sols, l’animal le plus important sur la terre et le premier dont le comportement a été étudié. « Ils sont au cœur de l’alimentation du futur et de la préservation des sols » plaide l’agronome Christophe Gatineau, président de la toute nouvelle « Ligue de protection des vers de terre » qui a été créée le 26 avril dernier, rappelant la déclaration de 2018 de l’astrophysicien Hubert Reeves « La disparition des vers de terre est un phénomène aussi inquiétant que la fonte des glaces… ». Voilà donc le petit gluant réhabilité, comme le soulignait le ministère de l’Agriculture : « Étrange et injuste destin, pourtant, que celui de cet être minuscule, regardé à tort avec un peu de répulsion, ou, au mieux, d’indifférence », mais fustigé par cette nouvelle ligue qui rappelle que : « L’État refuse de les préserver pour ne pas compromettre l’agriculture intensive, tout en reconnaissant officiellement leur rôle dans la bonne santé des sols ». Quelques vers de plus dans le sous-sol seront une belle récompense pour l’agronome Christophe Gatineau, auteur de « Éloge du ver de terre » (Flammarion, 2018).