Parmi ces chasseurs, le prince Albert de Monaco occupe une place particulière. En septembre 1913, le prince et son entourage se rendirent à l’est du parc national de Yellowstone, près de Cody, dans le Wyoming, pour une chasse mémorable. C’est là que le prince Albert fit la rencontre de William F. Cody, le célèbre « Buffalo Bill », déjà devenu une légende du Far West. Ensemble, ils chassèrent jusqu’au confluent de la rivière Shoshone. Durant cette expédition, le prince Albert tua un wapiti mâle et un ours noir. Cependant, aucun de ces trophées ne fut inscrit dans les registres de l’époque du Boone et Crockett. Cette expédition, connue sous le nom de « Camp Monaco », attira une attention médiatique importante, stimulant les activités des guides et entreprises locales de chasse. Des décennies plus tard, l’arrière-petit-fils du prince, Albert II de Monaco, visita à son tour « Camp Monaco » à plusieurs reprises. Il initia même un prix de 100 000 dollars, décerné tous les trois ans par le « Buffalo Bill Center of the West », visant à récompenser les projets scientifiques et éducatifs promouvant la conservation de la biodiversité.

 

D’autres nobles chasseurs

Les registres Boone et Crockett n’attribuent pas de catégorie spécifique pour les chasseurs royaux, ce qui signifie que certains noms ont peut-être été oubliés. On trouve toutefois le duc de Peñaranda, dont le titre institué par le roi d’Espagne Philippe III remonte à 1608, qui chassa un élan Alaska-Yukon près du lac Farewell, en Alaska, en 1969. Son trophée obtint un score de 227 points, se classant parmi les meilleurs de tous les temps. Il est fort probable que d’autres trophées n’aient jamais été inscrits. Pourtant, soumettre un trophée aux archives de  la chasse ne se limite pas à une question de prestige : cela contribue également à surveiller la santé des populations de grand et gros gibier, tout en générant des récits fascinants, dignes d’être partagés…