Le gouvernement a dévoilé, lundi dernier, les contours du plan loup 2024-2029, et le moins que l’on puisse dire est qu’il ne satisfait ni les uns ni les autres. Les pro-loups ont claqué la porte des discussions et les éleveurs aussi ont fait part de leur mécontentement. Ce nouveau « plan loup » 2024-2029, qui ambitionne d’assurer une meilleure protection des troupeaux, comprend des nouvelles dispositions d’élimination jugées alarmantes par les défenseurs du prédateur. Sa présentation, par la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes aux membres du Groupe national loup (GNL), rassemblant les représentants du monde agricole, des élus, des bergers, des chasseurs, les représentants des espaces protégés, l’administration et des associations de protection de la nature, s’est déroulée à huis clos à Lyon, dans un climat tendu. Qualifié de très technique, ce document prévoit :
- un volet prévention et gestion des attaques censé faciliter les protocoles de tirs,
- de proposer un meilleur accompagnement des éleveurs,
- un nouveau système de comptage.
Mais cela ne réglera rien du côté des éleveurs qui désormais menacent, soit de cesser leurs élevages, soit de ne plus emmener leurs animaux en estives et en alpages, où ils se font étriller par les loups. Les pro-loups, en aucune façon concernés par les dégâts causés par cet inutile prédateur dans nos paysages, rêvent encore d’une possible cohabitation. Le loup est incontrôlable, et ses 20 à 25% de taux de reproduction vont créer dans toutes les régions des zones sinistrées. Le plan, qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2024, « entérine le statu quo et la détresse des éleveurs et éleveuses pour les cinq prochaines années », s’est insurgée la Confédération paysanne, pour qui le « décalage est béant entre ces annonces et les attentes et besoins des éleveurs et éleveuses face à la prédation ». Quant à Claude Font, secrétaire général de la FNO (Fédération Nationale Ovine), il a déclaré : « L’Etat, en voulant ménager la chèvre et le chou ne fait que des mécontents. On s’attendait à quelque chose de plus ambitieux en faveur de l’élevage », estimant que la seule avancée porte sur les protocoles de tirs.