Si le réglage des organes de visée est essentiel, il ne faut pas négliger l’autre facteur de précision des tirs : le canon. Ce sujet, trop souvent éludé, est pourtant déterminant et particulièrement sensible lorsque l’on envisage de tirer au delà d'une cinquantaine de mètres, ce qui est généralement le cas dans la chasse. Il faut savoir qu’à chaque tir, la prise de rayure du projectile engendre une empreinte sur la chemise de la balle, avec une perte de matière qui, sous la pression formidable qui règne à l’intérieur du canon, va s’incruster dans l’espace existant entre l’épaisseur des rayures et l’âme du canon. Pour que l’étanchéité soit parfaite, il faut que le corps de la balle touche le fond des rayures, ces dernières s’imprimant alors sur la paroi du projectile. Chacun sait également que les rayures engendrent une rotation de la balle destinée à assurer sa stabilité en vol. Sans cela, elle basculerait sur elle-même, après sa sortie du canon. C’est la raison pour laquelle les balles pour armes à canon(s) lisse(s) ont un empennage à l’arrière, pour les stabiliser. Dans les canons rayés, selon le calibre et le pas de rayure, la balle atteint une rotation faramineuse de l’ordre de 200 000 tours/minute, pour assurer sa stabilité gyroscopique. On imagine bien qu’à cette vitesse de rotation, ça laisse des traces… Après un certain nombre de tirs, le fond de gorge des rayures du canon s’encrasse et les empreintes laissées sur le corps de la balle deviennent moins nettes. Il s’ensuit une perte de stabilité, donc une précision moindre, aux effets qui peuvent être très conséquents, même à courte distance...
Balistique de but… pour gagner en efficacité