Cette semaine, la lune traversera sa phase gibbeuse croissante, avant de se gonfler en pleine lune aujourd’hui, mardi 7 octobre. Discrète et fascinante, la lune gibbeuse se glisse entre la Lune pleine et la Lune noire. Ni tout à fait ronde, ni encore effacée, elle incarne le passage entre lumière et pénombre. C’est à cette époque de l’année que le mot « gibbeuse » fait écho à un autre, presque jumeau : le gibier. Car octobre est aussi le mois où les grands animaux sauvages sont en « porchaison » ayant accumulé la graisse nécessaire pour mieux passer l’hiver. La lune gibbeuse, miroir du changement, fait donc partie des huit grandes phases lunaires. On la dit croissante lorsqu’elle s’arrondit avant la pleine lune, puis décroissante lorsqu’elle s’amenuise après. Déjà dans l’Antiquité, on lui associait trois divinités : Artémis, Séléné et Hécate, symboles des âges de la vie et des cycles du monde.
Sur le plan spirituel, cette phase invite à ajuster, transmettre, laisser mûrir. C’est une période de rééquilibrage : en lune gibbeuse croissante, on affine ses projets, on s’aligne avec ses intentions. Et en lune gibbeuse décroissante, on récolte et on remercie. L’astre devient alors un compagnon de sagesse, entre introspection et expansion.
La porchaison : le temps du gibier gras
À la même période, les forêts vivent leur propre lune. La porchaison, du vieux mot « porcus » (le sanglier), est cette saison bénie où les grands mammifères se parent de graisse et d’énergie. Les bois bruissent de mouvements : sangliers fouillant la terre, chevreuils se nourrissant à découvert, oiseaux migrateurs gagnant le sud. La Lune gibbeuse d’octobre, dite « Lune du chasseur », veille sur ces nuits chargées de vie. Jadis, sa clarté argentée offrait aux hommes les meilleures conditions pour la chasse crépusculaire. C’était un moment de subsistance, de fête et de partage : la nature offrait ses réserves avant le froid, et l’homme, en retour, célébrait la lumière céleste qui guidait sa main...