Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Autrement Chasse -

Vétérinaires et faune sauvage : entre devoir de soin et cadre légal...

Dans un communiqué publié le 18 août 2025, l’association « Vétérinaires Pour la Biodiversité » (VPB) appelle la profession à sécuriser ses relations avec les centres de soins pour faune sauvage. Elle propose une convention-type de mécénat, afin de clarifier la gratuité éventuelle des actes, l’abandon d’honoraires et le régime fiscal applicable, tout en garantissant le respect du Code de déontologie. L’article R.242-48 du Code rural rappelle le devoir de répondre, dans la mesure du possible, à un animal en péril, et d’orienter le demandeur si l’on ne peut intervenir. Les honoraires doivent être fixés avec « tact et mesure » (R.242-49), et toute pratique qui compromet la qualité des soins par une baisse artificielle est prohibée. Côté compétence légale, tout vétérinaire peut prodiguer des soins d’urgence à un animal sauvage pour mettre fin à ses souffrances, ou permettre son transfert vers un centre habilité. Les fiches professionnelles de l’Ordre précisent les modalités pratiques (accueil temporaire, traçabilité, orientation), utiles pour sécuriser la prise en charge en clinique. Quant aux centres de sauvegarde, ils relèvent du Code de l’environnement (notamment L.413-1 à L.413-5) et de textes d’application, qui fixent les conditions d’agrément, les installations et les certificats de capacité. En pratique, la capture et la détention, par des particuliers, d’animaux sauvages protégés sont prohibées. L’orientation vers des structures autorisées est donc la règle. Lorsque la relation clinique-centre prend la forme d’un mécénat, le cadre fiscal doit être explicite : pour les entreprises (sociétés d’exercice), la réduction d’impôt de l’article 238 bis CGI est en principe de 60 % dans la limite du plus élevé entre 20 000 € et 0,5 % du chiffre d’affaires, puis 40 % au-delà de 2 M€ de dons. Pour les particuliers, l’article 200 CGI ouvre droit à 66 % de réduction dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ces avantages supposent un intérêt général réel (absence de contrepartie) et des reçus fiscaux conformes. La convention VPB peut donc aider à distinguer mécénat et prestation (valeur des actes, contreparties, visibilité), à sécuriser la gratuité lorsqu’elle est choisie, et à formaliser l’orientation vers les centres. L’enjeu est double : protéger la faune en détresse et protéger les vétérinaires par un cadre juridique, déontologique et fiscal clair.

La semaine en bref...

- Aude : le violent incendie de début août, a ravagé quelques 17 000 hectares de pinède et de garrigue, dont 2 300 hectares de forêts publiques. Les pins d’Alep, représentant 80 à 90 % des essences touchées, ont été particulièrement affectés. Stéphane Villarubias, directeur territorial de l’ONF pour l’Aude, l’Ariège et les Pyrénées-Orientales, dresse un bilan alarmant : environ 500 000 m³ de bois morts devront être traités, soit plus du double du volume habituel écoulé chaque année. Une fois le feu totalement éteint, l’ONF entamera un chantier inédit. Sa première mission consistera à sécuriser les sentiers, routes et pistes pour éviter tout danger lié aux arbres calcinés, puis à nettoyer les zones sinistrées. Un état des lieux sera établi grâce à des images satellites, complété par des relevés sur le terrain à partir d’octobre. Le bois vendable sera mis sur le marché, et les autres, non vendables seront utilisés pour fabriquer des palettes ou transformés en plaquettes forestières destinées aux chaufferies industrielles des collectivités. Face à l’ampleur des dégâts, un comité de pilotage sera mis en place afin de planifier l’avenir des Corbières. L’objectif : favoriser le renouvellement naturel des peuplements, sans reboisement massif. Avec l’automne et les premières pluies, un reverdissement est attendu, même si les troncs calcinés resteront visibles longtemps.

 

- Aveyron : à Mostuéjouls, la population de mouflons se porte bien, affirme la FDC 12. À quelques semaines de l’ouverture de la chasse, l’organisme confirme la bonne santé de cette espèce emblématique, implantée dans la commune depuis son introduction en 1966. Ce territoire reste aujourd’hui le principal refuge des mouflons aveyronnais, descendants des premiers lâchers, renforcés par une dizaine d’animaux supplémentaires entre 1969 et 1973. Depuis deux ans, la FDC 12 observe attentivement cette population d’ovins sauvages à travers le programme CYNOBS, conduit en partenariat avec l’OFB et financé par l’Ecocontribution. Quatre circuits de comptage sont effectués plusieurs fois par an. Cette surveillance mobilise techniciens, chasseurs, arboriculteurs et propriétaires bénévoles, tous impliqués dans la préservation et le suivi de l’espèce. Les données collectées sont jugées positives, et, malgré les incendies récents et l’augmentation du plan de chasse, la population reste « stable et dynamique ». Un autre indicateur réjouit les observateurs : la nette amélioration de la qualité des trophées, signe d’une bonne vitalité génétique et d’un équilibre écologique préservé sur le territoire.

 

- Côtes d’Armor : le samedi 16 août 2025, un sanglier mort a été découvert sur la plage de Lermot, à Hillion. Le signalement ayant été fait par des promeneurs, la mairesse, Annie Guennou, a rapidement sollicité l’intervention de la gendarmerie, de l’OFB et de la réserve naturelle. Selon les premiers témoignages, l’animal se serait piégé entre Morieux et Hillion avant de se noyer, la marée rejetant ensuite son corps sur le sable. La carcasse a été sécurisée et confiée à l’OFB pour analyses. Ce nouvel incident relance les inquiétudes sur les algues vertes. Depuis janvier, quatre cadavres de sangliers ont été retrouvés sur les plages des Côtes-d’Armor. La zone, connue pour sa prolifération d’ulves, est régulièrement pointée du doigt. En mars dernier, le parquet de Brest avait confirmé qu’un sanglier découvert en 2024 à Morieux était mort par intoxication à l’hydrogène sulfuré, gaz dégagé par la décomposition de ces algues. La question d’un lien entre les mortalités animales et ce phénomène environnemental reste donc sensible. Pour autant, aucune trace d’algues vertes n’a été constatée lors de l’intervention des forces de l’ordre.

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On parle de plus en plus de « chasseur amateur » et ce n’est pas bon signe...

Il est frappant de constater à quel point le mot amateur semble, aujourd’hui, sonner comme une insulte. Jadis, l’amateur désignait celui qui aime, celui qui se passionne sans compter, celui qui s’engage non pour un salaire mais pour un plaisir. Or, lorsqu’on parle désormais de « chasseur amateur », le terme bascule aussitôt dans la dérision : comme si aimer la chasse était devenu un défaut, et non plus un élan. On nous explique qu’il faudrait distinguer les « vrais » des « faux », les professionnels des simples dilettantes. La chasse de loisir, jadis présentée comme tradition, devient alors une distraction frivole, coupable parce que joyeuse. Il ne faudrait plus éprouver d’enthousiasme à tuer un animal : cela serait indécent. Non, il faut la mine grave, l’air accablé, comme un bourreau qui accomplit un devoir, regrettant la nécessité mais s’y pliant. Ainsi la chasse, vidée de son caractère festif, se transforme en sinistre obligation. Hypocrisie suprême : sous prétexte d’éthique, on ne supprime pas la chasse, on la professionnalise. L’animal ne gagne rien, le chasseur ne gagne rien, mais la société gagne un discours moral, celui du sérieux, de la régulation, de la contrainte. On dénie au chasseur le droit de sourire, mais on lui accorde celui d’exécuter, à condition qu’il s’exécute lui-même à paraître contrit. Peut-être est-ce là l’avenir : une chasse sans joie, une chasse triste mais respectable, où l’amateur, figure de la passion naïve, est chassé à son tour par le professionnel, figure de la légitimité austère. Car il faut bien sauver les apparences, et rien n’est plus dangereux que le bonheur affiché de celui qui tue par amour d’un geste ancestral.

Feux de forêt : la gendarmerie fait parler les indices...

Sous l’éclairage clinique du laboratoire, un expert en incendies prépare soigneusement ses gants et sa blouse avant de manipuler des échantillons de terre brûlée, de charbon et de bois calciné prélevés sur des sites sinistrés. Ces matériaux, typiques des feux en milieu naturel, sont analysés dans un centre spécialisé regroupant plusieurs dizaines de professionnels, dont une partie exclusivement dédiée aux enquêtes sur les incendies. Leur mission principale est la détection d’éventuels accélérants, souvent des liquides inflammables, dont la présence peut appuyer la thèse d’un incendie criminel. La procédure débute par la recherche de composés volatils, chauffés afin de libérer des gaz analysés par chromatographie en phase gazeuse, puis identifiés au spectromètre de masse, ce qui permet d’obtenir une véritable « empreinte chimique » des substances présentes. Une seconde étape vise les composés plus lourds, tels que les huiles ou les fiouls, grâce à l’utilisation de solvants. Ces méthodes sont mises en œuvre dans le cadre d’enquêtes complexes, comme celle de l’incendie ayant ravagé récemment plusieurs milliers d’hectares dans l’Aude, où l’origine humaine reste envisagée. Chaque analyse fournit des éléments décisifs pour confirmer ou écarter l’hypothèse d’un acte volontaire, tout en intégrant la dimension chimique dans le processus judiciaire. Toute enquête commence cependant bien avant l’arrivée des échantillons au laboratoire... 

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Landes : la chasse aux gibiers d’eau reprend...

Aujourd'hui, jeudi 21 août 2025, marque l’ouverture anticipée de la chasse aux gibiers d’eau dans les Landes, avant l’ouverture générale du 14 septembre. Cette pratique, profondément ancrée dans le patrimoine local, attire chaque année entre 1 500 et 2 000 passionnés. « C’est une chasse dynamique, qui continue de séduire de nouvelles générations », souligne Régis Argues, directeur de la Fédération départementale des chasseurs. Dans ce département de marais, lagunes et zones humides, la chasse au gibier d’eau constitue un véritable héritage culturel. Qu’elle soit pratiquée à la hutte, en gabion ou à l’affût, elle associe savoir-faire et patience. L’exercice de la chasse est encadré par un arrêté préfectoral (n° 2025/513), qui fixe pour la campagne 2025-2026 les modalités propres au département. Les dates d’ouverture et de fermeture, espèces autorisées ou interdites et conditions particulières d’exercice sont définies au niveau national, puis adaptées localement. Un point essentiel demeure : la chasse de nuit au gibier d’eau reste autorisée, mais uniquement depuis des postes fixes déjà existants au 1er janvier 2000, et déclarés en préfecture avant le 1er janvier 2001. Cette règle vise à limiter la multiplication des installations et à encadrer une pratique singulière, qui fait la réputation des Landes dans toute la France. Par ailleurs, la réglementation nationale interdit l’usage de grenaille de plomb dans les zones humides, mesure déjà en place, afin de protéger la faune et les écosystèmes. La saison 2025-2026 s’ouvre donc dans un cadre strict, combinant tradition vivante et régulation encadrée. Les contrôles, assurés par l’Office français de la biodiversité et les services de l’État, visent à garantir le respect de la réglementation tout en permettant aux chasseurs de perpétuer leur passion. Dans les Landes, encadrée et toujours vivace, la chasse aux gibiers d’eau continue de marquer le paysage culturel et naturel du département.

Cession de la viande de gibier sauvage : un webinaire pour tout savoir...

Jean-Claude Cotineau, président de la FDC du Cher, Matthieu Cousty, président de l’ANCGG et Pierre Zacharie, ingénieur des Services Vétérinaires, réunissent leurs compétences pour vous convier à un événement essentiel qui se tiendra le lundi 6 octobre de 19h à 21h, entièrement en ligne et gratuit. Il s’agit d’un webinaire qui abordera les thématiques les plus importantes pour les professionnels forestiers et autres détenteurs de droits de chasse. Au programme, ces sujets stratégiques sur la venaison et les filières d’écoulement seront présentés et discutés :

- cession et réglementation : rappel et découverte des dernières directives législatives et les régulations concernant la chasse et la gestion des populations de gibier ;

- l’exemple de la FDC du Cher avec son initiative « Gibier pour tous » : découvrir comment la FDC du Cher met en œuvre son initiative innovante pour promouvoir l'accès équitable au gibier ;

- maladies infectieuses et parasitaires du gibier : analyse des défis posés par les maladies infectieuses et parasitaires qui affectent les populations de gibier, ainsi que les mesures de prévention et de contrôle ;

- alertes sanitaires et gestion du territoire : pour apprendre les meilleures pratiques pour gérer les alertes sanitaires et maintenir la santé des écosystèmes tout en préservant les populations de gibier ;

- examens ante et post mortem du gibier : pour voir (ou revoir) les procédures d'examen avant et après la mort du gibier, indispensables pour évaluer la santé des animaux, et garantir la sécurité alimentaire.

Cette réunion virtuelle est donc une opportunité unique d'approfondir ses connaissances et d'échanger avec des experts dans le domaine de la gestion cynégétique. L'accès au webinaire est gratuit, mais l'inscription préalable est obligatoire pour recevoir le lien de connexion. Pour toute information complémentaire, on peut contacter Jean de Falandre. 

Grande Muraille Verte du Sahel : les milliards s'envolent... le désert persiste !

Lancée en 2007 pour reverdir le Sahel sur près de 8 000 km, la « Grande Muraille Verte » (GMV), devait transformer le paysage et offrir un avenir aux populations locales. Mais malgré des promesses internationales dépassant les 20 milliards de dollars, les résultats écologiques peinent à se matérialiser. Au Sénégal, vitrine du projet, les avancées socio-économiques contrastent avec un verdissement timide, révélant un fossé entre ambition politique et réalité du terrain. Les onze membres de l’initiative (Burkina Faso, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad) ambitionnait de restaurer 100 millions d’hectares de terres, de séquestrer 250 millions de tonnes de carbone, et de créer 10 millions d’emplois. Mais, selon une étude publiée dans « Land Use Policy », l’impact écologique de ce méga projet reste faible. Les bénéfices sont surtout économiques avec des emplois temporaires, la création d(infrastructures sociales et une augmentation des revenus pour les communautés rurales. Lors du « One Planet Summit » de 2021 à Paris, les bailleurs avaient promis 19 milliards USD pour accélérer la GMV, après une première promesse de 4 milliards USD en 2015. Mais la réalité est bien différente. Selon l’étude, entre 2011 et 2019, sur 870 millions USD supposément versés, seuls 149 millions USD sont arrivés dans les pays bénéficiaires, soit un peu moins de 20%. La GMV reste donc fortement tributaire des financements étrangers, ce qui a été souligné lors de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement en juillet dernier. Le professeur Amadou Ndiaye, de l’université Amadou Mahtar Mbow et co-auteur de l’étude, estime cependant qu’un projet de cette ampleur ne peut réussir « en une génération » et qu’il faut mieux intégrer les modes de vie locaux dans les stratégies, tout en diversifiant les sources de financement.

Domestiquer le renard, comme on l’a fait avec le chien ?

C’est le pari qu’avaient lancé, dans les années 1950, les chercheurs Dmitri Belyaev et Lyudmila Trut, à l’Institut de cytologie et de génétique de Novossibirsk, en Sibérie. Leur idée : reproduire en quelques décennies ce que l’évolution avait mis des millénaires à accomplir chez le loup devenu chien. Résultat : une lignée de renards argentés étonnamment dociles, qui recherchent la compagnie humaine, agitent la queue et arborent même des taches blanches, des oreilles tombantes ou un museau raccourci, autant de signes typiques du « syndrome de domestication ». Mais derrière ces changements visibles, les chercheurs ont découvert bien plus : la domestication agit aussi en profondeur sur le cerveau. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), une équipe a observé que les renards sélectionnés pour la docilité, tout comme ceux sélectionnés pour leur agressivité, présentaient une augmentation de la matière grise par rapport aux renards « neutres », issus d’une lignée non sélectionnée. Les régions concernées, cortex préfrontal, amygdale, hippocampe ou cervelet, sont précisément celles qui jouent un rôle clé dans les émotions, la mémoire et la prise de décision...

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Réseau SAGIR : bilan officiel 2024

Le réseau SAGIR, dispositif national de surveillance épidémiologique consacré à la faune sauvage (oiseaux, mammifères terrestres, amphibiens et reptiles) a pour objectif de détecter rapidement l’émergence de maladies pouvant menacer la conservation des espèces, la santé animale et humaine, l’économie agricole, ou signaler une dégradation environnementale. Cette veille repose sur l’observation de mortalités anormales et l’analyse des causes. Les missions du réseau incluent :

- la détection précoce de maladies nouvelles, quelle que soit leur origine (infectieuse, parasitaire, toxique, traumatique, immunitaire…), et la description de leur dynamique ;

- l’identification des agents infectieux transmissibles à l’homme ou partagés avec les animaux domestiques ;

- la caractérisation spatio-temporelle des maladies présentant un enjeu sanitaire ou écologique ;

- la contribution à la police judiciaire pour les atteintes aux milieux et espèces ;

- la surveillance des effets aigus non intentionnels liés aux produits phytopharmaceutiques.

Administré par l’OFB, le réseau SAGIR s’appuie sur un partenariat avec les fédérations départementales des chasseurs et les laboratoires vétérinaires départementaux (LVD). Créé sous sa forme actuelle en 1986, il couvre la France métropolitaine, l’Outre-mer (Antilles, La Réunion) et coopère avec les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) pour certaines surveillances. Les signalements d’animaux morts proviennent d’observateurs de terrain, coordonnés au niveau départemental par un représentant de la FDC et un agent de l’OFB. Les diagnostics sont réalisés par les LVD, des laboratoires spécialisés et des références nationales (Anses, Institut Pasteur). Le numéro spécial de la « Lettre du réseau SAGIR » présente le bilan 2024 à travers des indicateurs généraux et des analyses détaillées par type de surveillance. Pour cette année 2024, 2 366 événements de collecte ont été enregistrés, correspondant à 2 760 échantillons (cadavres) saisis dans Epifaune : 1 539 cas généralistes et 827 cas relevant d’une surveillance renforcée.

Trois phénomènes ont marqué 2024 :

- l’apparition d’un nouveau variant de la fièvre catarrhale ovine (FCO) ;

- la reprise de la circulation de la maladie hémorragique épizootique (MHE) ;

- des mortalités inhabituelles de chevreuils, probablement liées à un déséquilibre entre ressources alimentaires et besoins physiologiques, aggravé par des conditions environnementales défavorables.

Ce bilan confirme l’importance du réseau SAGIR dans la détection rapide et la compréhension des menaces sanitaires pesant sur la faune sauvage et les écosystèmes.

 

Pour lire la lettre du réseau SAGIR, Bilan 2024, c’est ICI

Insolite : record mondial pour un éclair observé aux USA : 829 km de long

Le 22 octobre 2017, un éclair exceptionnel a traversé le centre des États-Unis, s’étendant sur 829 km depuis l’est du Texas jusqu’aux abords de Kansas City, Missouri. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) vient de le reconnaître comme le plus long jamais enregistré. Ce « mégaflash », une décharge électrique unique et continue, a surpassé le précédent record de 768 km observé en avril 2020 entre le Mississippi et le Texas. Selon Michael Peterson, chercheur à l’Institut de recherche Georgia Tech, les mégaflashs apparaissent dans les systèmes convectifs de méso-échelle : d’immenses complexes orageux pouvant couvrir des centaines de kilomètres et durer plusieurs heures. Ces conditions favorisent la propagation horizontale des éclairs à travers les sommets nuageux. Par leur ampleur, ces phénomènes sont potentiellement plus dangereux qu’un éclair ordinaire. Cette observation a été confirmé grâce à une analyse inédite des données du satellite météorologique américain GOES 16, combinées à des observations terrestres. En 2017, bien que le satellite fût déjà opérationnel, les logiciels de traitement n’étaient pas encore capables de gérer des données aussi volumineuses. Ce n’est qu’avec le perfectionnement récent des outils informatiques que les chercheurs ont pu identifier et cartographier cet éclair, révélant ses différentes charges électriques, positives et négatives...

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Incendie dans l’Aude : l’État débloque 8 M€ pour les agriculteurs

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, s’est rendue jeudi dans les Corbières, dans l’Aude, une semaine après l’incendie le plus dévastateur qu’ait connu le pourtour méditerranéen français depuis au moins cinquante ans. Ce sinistre, déclenché le 5 août, a causé un mort, parcouru 17 000 hectares, détruit 36 habitations, une vingtaine de hangars agricoles et ravagé entre 1 000 et 1 500 hectares de vignes, à quelques semaines des vendanges. Les effets de la fumée sur le raisin encore debout restent incertains, pouvant compromettre sa vinification. À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, village viticole lourdement touché, la ministre a exprimé la « solidarité nationale » face à un « traumatisme » qui concerne non seulement les habitants et agriculteurs locaux, mais l’ensemble du pays. Elle a participé à une réunion axée sur des « mesures d’urgence » et des « solutions durables » visant à reconstruire et renforcer la résilience des exploitations touchées. Pour répondre aux attentes des viticulteurs, déjà fragilisés par les aléas climatiques et économiques, Annie Genevard a annoncé la création d’un fonds d’urgence de huit millions d’euros. Cette enveloppe servira à indemniser les pertes de récoltes, la destruction de vignes, de bâtiments et de matériels agricoles. Elle a souligné la nécessité de repenser certains choix agricoles et d’intégrer la gestion de l’eau, afin de transformer la région en « lieu d’expertise » en matière de prévention et d’adaptation...

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La prolifération des espèces invasives

Les invasions biologiques constituent aujourd’hui l’un des moteurs majeurs du déclin de la biodiversité, avec des impacts écologiques, économiques et sanitaires considérables. Elles affectent la répartition des espèces, menacent la survie d’espèces indigènes, altèrent le fonctionnement des écosystèmes et nuisent au bien-être humain. La prévention, notamment en limitant l’introduction et la propagation d’espèces exotiques, reste la mesure la plus efficace. Cependant, cette gestion repose sur une connaissance précise de l’état et de l’évolution des invasions biologiques, or les données sont souvent fragmentées et incomplètes. Le rapport mondial de l’IPBES dresse un panorama complet sur six grands groupes taxonomiques (bactéries, protozoaires, SAR, champignons, plantes et animaux), révélant que des espèces exotiques sont désormais établies dans toutes les régions, y compris l’Antarctique et les îles les plus isolées. Leur nombre augmente dans tous les groupes et toutes les zones, souvent à un rythme accéléré. Des lacunes majeures persistent, en particulier pour les taxons autres que les plantes vasculaires et les vertébrés, ainsi que dans les régions d’Afrique, d’Asie centrale et dans les milieux aquatiques. Les listes existantes représentent des minima, appelant à des efforts soutenus pour combler ces vides. Six défis prioritaires sont identifiés, allant de l’amélioration des méthodes de suivi à l’harmonisation des données...

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