Le petit journal de la chasse et de l'environnement - tourisme

 

Ukraine : malgré la guerre, les chasseurs n’oublient pas la chasse durable et le développement économique

Le mois dernier, le Conseil des chasseurs ukrainiens, en collaboration avec la délégation ukrainienne du Conseil international pour la conservation du gibier et de la faune sauvage, a organisé avec succès une conférence intitulée « La chasse comme voie prometteuse pour la croissance économique dans les zones non industrielles et outil essentiel pour la conservation et la restauration de la biodiversité ». L’événement a eu lieu au « Ferma-Rancho Dyke–Pole », dans le village de Pochayevychi, où des experts et les parties prenantes ont exploré les pratiques de chasse durables et leur rôle dans le développement économique et écologique. Cet événement met en lumière une approche proactive face aux défis économiques et environnementaux auxquels l'Ukraine est confrontée, notamment en période de guerre. La chasse durable, au-delà de sa valeur traditionnelle, se révèle être un levier stratégique pour promouvoir la biodiversité et stimuler l'économie rurale. Parme les points clés, on peut noter :

- les tendances globales de l'économie de la chasse : l’analyse des exemples internationaux a montré comment des modèles de chasse durable peuvent servir de moteur économique, notamment dans des régions dépourvues d'industries lourdes ;

- l'industrie de la chasse en Ukraine : une évaluation a permis d'identifier les opportunités de croissance et les défis à relever, posant les bases d'un développement ciblé et résilient ;

- la stimulation des industries connexes : la chasse a été présentée comme un catalyseur pour des secteurs connexes tels que le tourisme rural, l'hôtellerie, l'artisanat et les services liés à la gestion des habitats naturels ;

- l’élevage de gibier mais uniquement pour la conservation : il a été souligné comme une méthode clé pour restaurer des populations d'animaux sauvages et garantir leur équilibre écologique.

Cette initiative ouvre la voie à l’intégration d’approches européennes en matière de chasse durable. En favorisant des pratiques responsables, elle vise à créer des bénéfices à long terme pour les communautés locales et l’environnement. L'accent mis sur la collaboration entre experts locaux et internationaux renforce également la position de l'Ukraine comme acteur engagé dans la préservation de la biodiversité. Dans un contexte où la faune et les habitats naturels subissent des pressions croissantes, cet exemple montre que la chasse durable peut jouer un rôle essentiel en assurant une gestion équilibrée des populations animales, en offrant des opportunités économiques aux communautés rurales, en soutenant la résilience écologique face aux changements climatiques et autres menaces.

C'est fait ! Le loup est passé de « strictement protégé » à « protégé »

Le déclassement du statut de protection du loup, décidé par les pays signataires de la Convention de Berne, marque un tournant significatif dans la gestion de cette espèce emblématique en Europe. Désormais, le loup passe de la catégorie « strictement protégée » à « protégée », une modification qui vise à faciliter son abattage pour répondre aux préoccupations des éleveurs. Selon l'Union européenne, la population de loups a quasiment doublé en une décennie, atteignant 20 300 individus en 2023. Cette croissance, concentrée notamment dans les Balkans, les pays nordiques, l’Italie et l’Espagne, s'accompagne de conflits croissants avec les activités humaines, en particulier l'élevage. Les attaques sur le bétail, décrites comme « importantes », ont alimenté les revendications des agriculteurs pour une meilleure protection de leurs troupeaux. Pour les éleveurs, ce déclassement est un soulagement, car il facilite les tirs de défense et pourrait réduire les attaques sur le bétail. En revanche, les défenseurs du loup soulignent que cette décision pourrait fragiliser l'espèce. Selon eux, une gestion décentralisée et des mesures non létales, telles que la formation d’experts locaux pour accompagner les éleveurs, seraient des alternatives plus durables (sic…). L'amendement entrera en vigueur dans trois mois, à moins qu'un tiers des parties à la Convention de Berne (17 États) ne s'y oppose. Dans ce cas, il ne s’appliquera qu'aux pays qui n'auront pas formulé d'objections. Si cette décision répond en partie aux pressions des agriculteurs, son impact sur la coexistence durable entre le loup et les activités humaines reste incertain. Elle relance également le débat sur la gestion des espèces protégées dans un contexte où conservation et activités humaines entrent souvent en conflit.

Législation sur les animaux sauvages imprégnés

M. Christopher Szczurek, sénateur NI du Pas-de-Calais, a posé cette question à l'attention de Mme la ministre de la Transition écologique, sur les conséquences de l'augmentation des cas d'imprégnation des animaux sauvages par l'homme. « Avec l'augmentation de l'artificialisation des territoires et l'évolution des populations d'animaux sauvages, dont la régulation naturelle est affectée par la disparition de leurs prédateurs, de nombreux citoyens se retrouvent à accueillir des animaux sauvages, parfois par hasard ou par volonté de sauvetage. Cela concerne notamment des espèces telles que les marcassins ou les hérissons. L'affaire récente autour d'un marcassin prénommé « Toto », blessé lors d'une chasse et recueilli par une famille du Pas-de-Calais, a suscité une vive émotion. Un an après son sauvetage, la justice a ordonné sa saisie, estimant que la famille ne disposait pas des autorisations nécessaires pour la détention d'un animal sauvage. La Cour d'Appel de Douai avait initialement décidé de son euthanasie pour raisons médicales, avant que le maire de Charleville-Mézières n'intervienne pour proposer une solution alternative dans un centre adapté. Cet événement met en lumière la problématique complexe des animaux imprégnés. Bien que leur accueil puisse provoquer des troubles comportementaux, rendant impossible leur réintroduction dans la nature, les décisions judiciaires, telles que l'euthanasie, peuvent engendrer des traumatismes chez les familles ayant agi par compassion pour sauver un animal en détresse. À ce titre, il lui demande de détailler les dispositions légales actuelles encadrant l'accueil et la détention d'animaux sauvages imprégnés ainsi que les initiatives réglementaires envisagées pour mieux concilier la préservation des espèces sauvages, le respect des lois en vigueur, et les situations imprévues où des citoyens se retrouvent à sauver des animaux sauvages. Il serait souhaitable que les mesures à venir garantissent à la fois la protection des animaux et des solutions humaines adaptées aux familles confrontées à ces cas de figure ». Le sénateur, sans aucun doute touché par le cas de « Toto » le marcassin, ouvre la boite de pandore… Mais peut-être que la ministre pourrait s’inspirer de ces sujétions, si l’euthanasie des naufragés de la nature n’est plus possible pour des raisons de cœur :

La conservation devrait pouvoir être possible si ces conditions sont réunies :

- engagement écrit de faire vivre l’animal recueilli dans un environnement adapté,

- engagement écrit de lui apporter, tout au long de sa vie, la nourriture et les soins dont il a besoin,

- stérilisation obligatoire de l’animal recueilli, par un vétérinaire,

- soumettre l’animal à une visite annuelle obligatoire, par un organisme habilité,

- souscrire une assurance Responsabilité civile adaptée en cas de fugue accidentelle, et des dommages qu’il pourrait occasionner…

Et cela bien évidemment aux frais du demandeur.

Remise des Grands prix 2024 « Préservation des captages d’eau potable »

Le 25 novembre 2024, quatre collectivités françaises ont été récompensées par le Grand prix « Préservation des captages d’eau potable », une initiative du centre de ressources Captages de l’Office français de la biodiversité (OFB). Cette distinction met en lumière des actions exemplaires visant à protéger les ressources en eau potable, souvent menacées par des pollutions liées aux nitrates et aux pesticides. L’eau potable est une ressource essentielle, mais fragile. La pollution des nappes phréatiques et des sources utilisées pour la consommation humaine pousse les collectivités à adopter des mesures préventives. Ces efforts incluent le soutien à des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, la gestion foncière stratégique autour des captages, et l’implication d’acteurs locaux. Ces démarches s'inscrivent dans une transition agroécologique visant à restaurer la qualité de l'eau et à garantir sa pérennité. Les quatre lauréats et leurs actions innovantes :

- Syndicat Eau des Portes de Bretagne : en soutenant la transition agroécologique sur deux captages couvrant 85 hectares, cette collectivité a réduit les concentrations en nitrates. L’accompagnement des agriculteurs, basé sur des conseils agronomiques et des paiements pour services environnementaux, a été déterminant.

- Régie d’équipement de gestion d’assainissement et de travaux des eaux (REGATE) : depuis 2013, REGATE mobilise les agriculteurs de Brienon-sur-Armançon et Champlost, grâce à des outils de suivi et à des réunions annuelles. Ces efforts collaboratifs ont permis d’améliorer durablement la qualité de l’eau captée.

- Syndicat mixte d’eau potable de la région de Jurançon (SMEPJ) : le SMEPJ a mené une gestion foncière ambitieuse, transformant près de 80 hectares en prairies et cultures à faible intrant. Ce projet, accompagné d’une interdiction des pesticides et d’un accompagnement des agriculteurs, maintient la qualité de la nappe alluviale du Gave de Pau depuis trois décennies.

- Commune de Beuvezin (Meurthe et Moselle) : avec seulement une centaine d’habitants, Beuvezin a su protéger ses sources en acquérant 14 hectares de terres pour les convertir en prairies et en lançant un projet agroforestier. Ces efforts portent déjà leurs fruits sur la qualité de l’eau.

Les lauréats ont été sélectionnés par un jury composé de représentants de l’Office français de la biodiversité, de plusieurs ministères (écologie, agriculture, santé), d’agences de l’eau, et d’instituts de recherche comme l’INRAE et AgroParisTech. Ce concours vise à valoriser les initiatives locales et à inspirer d’autres collectivités à s’engager pour préserver cette ressource vitale. Ces exemples montrent que la préservation des captages d’eau potable passe par une coopération étroite entre élus, agriculteurs, et experts. Ils illustrent aussi l’impact positif des approches agroécologiques et de la gestion raisonnée des territoires. Ces initiatives méritent d’être reproduites à plus grande échelle pour protéger durablement l’eau, une ressource indispensable à la vie.

Convention de Berne : le loup au cœur des débats

Le débat sur le statut de protection du loup divise profondément les défenseurs de la biodiversité et les acteurs du monde agricole. Lors de la 44e réunion du Comité permanent de la Convention de Berne, qui se tient à Strasbourg, la proposition de l'Union européenne visant à abaisser le niveau de protection du loup de « strictement protégé » à « protégé » est au centre des discussions. Depuis son retour dans les Alpes françaises en 1992, le loup a progressivement étendu son territoire dans toute l’Europe. Ce prédateur emblématique est également une source de conflits majeurs avec les éleveurs, notamment en raison des attaques sur les troupeaux. Si la Commission européenne défend cette mesure comme une tentative d'équilibrer la coexistence entre la faune sauvage et les activités humaines, elle suscite des inquiétudes chez les pro-loups. La semaine dernière, à Vireux-Molhain dans les Ardennes, la conférence sur le thème du loup organisée par l’Association Ardennaise des Chasseurs de Grand Gibier (AACGG) a fait salle comble. Ouverte à tout public, elle a rassemblé près de 150 personnes, chasseurs pour la plupart, mais aussi des éleveurs locaux et quelques pro-loups. La rencontre n’avait d’autre finalité que de renforcer les connaissances sur l’espèce, et les problématiques qu’elle génère. D’emblée, dans son mot d’accueil, Bernard Dekens, maire de Vireux-Wallerand, mais aussi lieutenant de louveterie et administrateur de la FDC08, soulignait que le loup n’était pas le bienvenu dans la pointe des Ardennes…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Contrôles des exploitations agricoles : la ministre adoucit les principes

Répondant à la grogne qui monte en puissance, Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, a annoncé une série de mesures visant à alléger les contraintes pesant sur les agriculteurs. Ces annonces, faites le 30 novembre 2024 lors d’un déplacement dans le Loiret, ont été globalement bien accueillies par les syndicats agricoles, bien qu’elles soient perçues comme une première étape dans un travail de fond encore nécessaire. La ministre a souligné la nécessité de réduire « les boulets » qui freinent la compétitivité des exploitations, évoquant un ras-le-bol des interdictions, des procédures et des normes. L’une des mesures phares est la création d’un « Conseil d’orientation pour la protection des cultures », qui permettra de prioriser les demandes d’autorisation de produits phytosanitaires en fonction des besoins urgents des filières. Bien que l’ANSES conserve son indépendance, ce dispositif pourrait accélérer la réponse aux crises agricoles spécifiques. Concernant l’OFB, la ministre a annoncé des changements pour améliorer les relations avec les agriculteurs, notamment en rendant les armes des agents moins visibles lors des contrôles et en introduisant des caméras-piétons à titre expérimental pour apaiser les tensions. L’alliance FNSEA-JA, qui avait appelé à des mobilisations nationales début décembre, a salué ces annonces comme « allant dans le bon sens ». Cependant, elle maintient la pression, insistant sur la nécessité de mesures concrètes et rapides pour améliorer les revenus agricoles, jugés encore insuffisants. Les syndicats ont également souligné que le travail de simplification est loin d’être achevé, confirmant ainsi la mobilisation prévue pour les 9 et 10 décembre… Mais d’ici là les députés se seront exprimés sur le sort du gouvernement Barnier.

One water Summit 2024

Le sommet se tiendra à partir d’aujourd’hui, mardi 3 décembre, en marge de la prochaine session de haut niveau de la seizième session de la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) à Riyad, en Arabie saoudite. Face à l'impératif de porter cette question au niveau des chefs d'État et de gouvernement, le président de la République française Emmanuel Macron, le président de la République du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev, et le président de la Banque Mondiale Ajay Banga co-organisent ce sommet en partenariat avec le Prince héritier et Premier Ministre d'Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, comme annoncé à la COP28. Les débats porteront sur le processus en cours aux Nations Unies pour améliorer la gouvernance mondiale de l'eau, accélérer l'action sur l'ODD6 sur l'eau et l'assainissement, en s'appuyant sur l'élan de la Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023. L'objectif du sommet est précisément d'agir comme un incubateur de solutions, en préparation de la prochaine Conférence des Nations unies sur l'eau, en 2026. Il intégrera en outre son agenda dans les autres processus et initiatives existants dans le domaine de l'eau, tels que le Forum mondial de l'eau, la Conférence de Douchanbé ou la Semaine mondiale de l'eau. Cet agenda doit être résolument tourné vers les solutions pour changer notre approche à la gestion de l'eau en intégrant le précieux liquide dans toutes les politiques, qu'il s'agisse du renforcement de la coopération internationale sur les eaux transfrontalières et les écosystèmes d'eau douce ; des solutions techniques pour l'accès à l'eau (solutions fondées sur la nature, sciences et technologies innovantes...) ; des méthodologies de l'empreinte eau ; des possibilités de combler le déficit de financement mondial dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement. L'ambition du One Water Summit 2024 est donc de mettre des projets à l’échelle en stimulant les partenariats entre États, organisations internationales, autorités locales, banques de développement et banques privées, entreprises, philanthropies, experts scientifiques, ONG et société civile, dans la lignée des précédents sommets One Planet. 

Réseau Bécasse : la lettre n° 33 est parue

Cette lettre d’information annuelle du réseau Bécasse revient sur les résultats obtenus durant la saison 2023-2024. Elle présente le bilan de plus de 11 000 données de captures, récoltées au cours de l’hivernage des bécasses, ainsi que les analyses de la nidification 2024. Elle expose également les premiers résultats de l’étude des stratégies d’hivernage de la bécasse des bois en milieu méditerranéen, et donne les dernières nouvelles des individus équipés de balises GPS. Le réseau Bécasse collecte des informations sur l’état de la population des bécasses des bois en France. Près de 450 membres actifs capturent et marquent des milliers d’oiseaux chaque année sur tout le territoire. Ces informations servent au suivi de la population via des indices d’abondance, les âges-ratios ou des taux de survie. Un suivi des effectifs nicheurs est aussi mis en place chaque printemps, ainsi que l'étude de la migration grâce aux balises. Le réseau est également à l’origine d’un prélèvement maximum autorisé (PMA) sur l’espèce et accompagne son application. Espèce emblématique pour de nombreux passionnés de faune sauvage, la bécasse, contrairement aux autres limicoles, est la seule à être strictement inféodée aux milieux forestiers durant l’intégralité de son cycle annuel. Elle quitte les boisements seulement pour s’alimenter la nuit en milieux ouverts, lorsque la nourriture en forêt n’est plus suffisante pour subvenir à ses besoins, notamment en automne et en hiver. Cryptique, elle est très difficile à observer ou photographier, sauf quand le froid conduit les individus à s’exposer davantage pour s’alimenter d’invertébrés essentiels à son régime alimentaire. La bécasse des bois est présente sur tout le continent européen et même jusqu’en Asie. Espèce migratrice, ses zones de reproduction principales se situent en Russie, Europe centrale et Scandinavie. La France se situe en limite occidentale de cette zone de reproduction. En automne-hiver, poussées par des conditions climatiques hostiles, les bécasses se réfugient en Europe de l’Ouest et sur le pourtour méditerranéen. Particulièrement prisée par les chasseurs de petit gibier, plusieurs millions d’individus sont prélevés chaque année dans toute l’Europe. L’étude de la dynamique des populations est ainsi très important pour l’espèce, mais aussi pour celles dans des situations proches. La bécasse des bois est considérée comme un « modèle d’étude » pour mieux comprendre les mécanismes qui permettent à certaines espèces de se maintenir malgré des prélèvements importants, alors que d’autres déclinent. Au sommaire de la lettre n° 33 : - l’éditorial, - le bilan de la saison 2023-2024, - les reprises de bagues / nids-nichées, - le suivi des effectifs nicheurs, - l’étude des stratégies d’hivernage en milieu méditerranéen, - les balises Estonie 2023, - les actualités scientifiques, - les consignes de sécurité.

En chiffres, on y trouve également pour la saison 2023/2024 : 3 242 sorties, 1 843 communes prospectées, 40 818 contacts visuels, 10 573 oiseaux bagués, 831 contrôles de bagues, 1 269 reprises de bagues.

 

Pour lire la lettre n° 33, c'est ICI

 

Les priorités des agences de l'eau : 2025-2030

Dans le cadre de leur 12 programme d'intervention (2025-2030), les agences de l’eau françaises, qui jouent un rôle crucial dans la gestion des ressources en eau, doivent jongler avec des priorités environnementales de plus en plus pressantes tout en subissant des ponctions budgétaires de la part de l'État. En tête des priorités, la réduction des pollutions domestiques, premier poste de dépense avec 3,8 milliards d'€, pour améliorer les systèmes d'assainissement et traiter les polluants spécifiques, notamment le phosphore et les micropolluants. Vient ensuite la préservation et la restauration des milieux aquatiques avec 2 milliards d'€ pour renforcer la biodiversité et les services écosystémiques essentiels liés à l'eau. Puis, en troisième position l’accès à une eau potable de qualité : 1,8 milliard d'€ y seront alloués. Enfin, à la 4ème place, la réduction des contaminations agricoles : 1,7 milliard d'€ pour limiter l'impact des pratiques agricoles sur les ressources hydriques. Mais le financement de ces projets est menacé par la décision du Gouvernement de prélever une partie de la trésorerie des agences (130 millions d'€ pour 2025), destinée au budget général de l'État. Cette ponction, bien que rejetée initialement par les députés, reste en discussion au Sénat, notamment dans le contexte d'un éventuel recours au 49.3. Là où ça ne passe pas, c’est que cette ponction gouvernementale intervient après l'approbation des programmes et l'augmentation des redevances pour répondre aux besoins croissants. En conclusion, l’effort demandé aux Français pour améliorer l’eau ira ailleurs, et cette fuite, qui ne coule pas de source, va mettre en péril des actions stratégiques, notamment celles liées à la transition écologique et à l'adaptation au changement climatique.

Les faits divers de la semaine

- Ariège : l'affaire remonte à 2018, lors d'une contre-manifestation organisée par des représentants ruraux contre un rassemblement écologique à La Bastide-de-Sérou. Ce dernier visait à dresser un bilan environnemental dans la région. Les associations écologistes, soutenues par des organisations comme France Nature Environnement et Ferus, avaient accusé ces représentants ruraux d'entraver leur droit de manifester. S’en est suivi une longue bataille judiciaire : en Première Instance en 2018, le tribunal de Foix condamne lourdement les six accusés, avec des peines de prison avec sursis, des amendes, et des dommages et intérêts à verser. En Appel en 2019, la Cour de Toulouse annule ces condamnations, s’appuyant notamment sur des preuves vidéo démontrant l’absence d’entrave réelle à la manifestation écologiste. Enfin en Cassation, la Cour confirme la relaxe, mettant ainsi fin à six années de procédures. Pour Philippe Lacube, président de la Chambre d'agriculture d'Ariège, et ses collègues, cette décision est une victoire symbolique et juridique. Elle souligne l’importance de garantir une coexistence entre la liberté d’expression du monde rural et celle des défenseurs de l’environnement.

 

- Côte d’Or : Un chasseur de 65 ans a été blessé le dimanche 24 novembre à Montmain, lors d'une partie de chasse. L'homme a été chargé par un sanglier, subissant des blessures au dos et aux poignets. Bien que sérieusement secoué, son pronostic vital n'est pas engagé. Il a été évacué vers l'hôpital de Beaune. Une enquête de gendarmerie est en cours pour éclaircir les circonstances de l'accident.

 

- Gironde : afin de réguler la population des sangliers, le domaine départemental d'Hostens et des Lagunes du Gat Mort sera fermé au public les : lundi 9 décembre 2024, de 8h à 14h ; lundi 6 janvier 2025, de 8h à 14h et le lundi 10 février 2025, de 8h à 14h. Un arrêté préfectoral, publié le 26 novembre 2024, précise les modalités, avec une signalisation mise en place aux entrées des sites et dans les mairies concernées (Hostens, Louchats, Saint-Magne). Pour ces trois journées, seules les personnes impliquées dans la battue, les agents du Département, l’ONF, et les services de secours seront autorisés à accéder à ces zones.

 

- Loiret : nouvel incident en forêt domaniale d'Orléans quand des militants animalistes ont fait obstruction à une chasse à courre. D'après les témoignages des opposants, ils auraient été malmenés par des chasseurs, ce que relativise la Société de Vénerie qui a qualifié l’incident de minime, et accuse les militants d'avoir cherché à provoquer les chasseurs et entraver la chasse. Un dépôt de plainte devrait suivre…

 

- Oise : après « L’Échelle », puis « 30 de Meule », « La Pioche », « Black », « 45 de chevillure », « Osiris » « La Pieuvre », « L’Équerre », « L’Araignée », « Fantômas », « Passe-partout », « Le Rouquin », c’est « L’Indien « qui a été pris lors d’un laisser-courre en forêt de Laigue. Comme dans tous les massifs forestiers, le renouvellement des générations est indispensable, et la capture d’un sujet âgé est la garantie qu’un jeune prendra la place. Que les animalistes s’en offusquent, ou font semblant de le faire pour dénigrer toutes les formes de chasse, est résumé dans cette confidence d’un photographe animalier : « On leur donne des petits noms entre nous pour pouvoir les identifier et à force de les observer, de les photographier, on s’y attache, forcément ». Déclaration battue en brèche par Thomas Drach qui constate que : « Ces noms personnifient ces cerfs, mais ils ne sont connus que d’une poignée de photographes… Ils s’y attachent, mais il faut ramener ça au niveau du plan de chasse défini pour la saison. Il y a des comptages qui permettent de suivre la dynamique de la population de grands cervidés. On nous accorde ensuite un nombre d’animaux à éliminer afin de respecter la pyramide des âges et l’équilibre des populations… ».

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Le National Wildlife Refuge System (NWRS) des États-Unis est en crise…

Créé en 1903 par le président Theodore Roosevelt, le NWRS est l'un des plus grands systèmes de conservation de terres au monde, couvrant plus de 38 millions d'hectares à travers 571 unités. Il protège des écosystèmes variés, essentiels pour la faune et la flore, tout en offrant des services écologiques cruciaux tels que la séquestration du carbone et la protection contre les inondations. Chaque année, plus de 67 millions de visiteurs génèrent 3,2 milliards de dollars d'activités économiques, soutenant ainsi les économies rurales à travers la chasse, la pêche et l'observation de la faune. Mais derrière cette façade, le NWRS fait face à une crise due à la baisse des effectifs et du financement. Entre l'exercice 2010 et l'exercice 2024, le système a perdu plus de 800 postes, soit une réduction de près de 30 % de son personnel. Parallèlement, le budget discrétionnaire est resté stagnant, et l'inflation a encore réduit son pouvoir d'achat. À titre de comparaison, le National Park Service dispose d'un employé pour chaque 4 200 acres avec un budget de 34 $ par acre, tandis que le NWRS n'a qu'un employé pour chaque 39 191 acres avec un budget de seulement 5,55 $ par acre. Cette réduction drastique des ressources a entraîné des conséquences directes. Par exemple, dans le Desert National Wildlife Refuge au Nevada, un immense espace de 1,6 million d'acres dédié à la conservation du mouflon d'Amérique, seulement trois employés sont chargés de toutes les opérations. De même, le refuge Arthur R. Marshall Loxahatchee en Floride, qui accueille 100 000 visiteurs par an, est passé de 30 employés à temps plein à seulement sept, affectant gravement ses efforts de lutte contre les espèces envahissantes…

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Exposition de la Guilde des couteliers italiens

​​​Le samedi 30 novembre et le dimanche 1er décembre 2024, se tiendra l’évènement européen du couteau : la 26ème édition de la foire aux couteaux d'art, de chasse et de collection organisée par la « Corporazione Italiana Coltellinai », à Milan, en Italie. Cette année, des invités de classe internationale seront présents, ainsi que des pièces de collection en provenance d'Asie. Une quarantaine de maîtres artisans ont confirmé leur présence, et parmi eux les Américains Rick Dunkerley, Frank Edwards et Tony Baker, qui seront rejoints en tant qu'invités par Patrick Antuzzi, véritable artiste de la taille du silex, qui réalise des lames d'obsidienne d'une beauté extraordinaire. Du Brésil viendra également Rafael Fiori Vanuti, un artisan d'origine italienne qui fabrique des couteaux forgés dans lesquels les lignes latino-américaines et la tradition italienne se confondent. Quant aux lames traditionnelles, des artisans tels que Daniele Maraga, Vito Aquila et Paolo Castangia représenteront dignement le vaste patrimoine culturel lié aux lames régionales et historiques de l'Italie. Les maîtres de la Guilde Italiana Coltellinai seront rejoints par quatre maîtres stagiaires : Andrea Bertini, Nicola Conforti, Claudio Mondo Ercoli et Andrea Giupponi. Créée pour élargir les horizons du monde de la lame, la section « Crossroad », conçue pour offrir une visibilité également à ceux qui fabriquent d'autres types de lames ou d'objets artisanaux, accueillera des artisans de ciseaux, de haches et de gravures...

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