Les éoliennes, emblèmes de la transition énergétique, représentent paradoxalement une menace pour les chauves-souris. Chaque année parait-il, des centaines de milliers d’entre elles périssent après avoir percuté les pales de ces turbines. Longtemps, les chercheurs ont tenté de comprendre les raisons de ce phénomène mystérieux. Une récente étude avance une hypothèse inédite : la lumière réfléchie par les éoliennes attirerait ces mammifères nocturnes, les conduisant malgré eux vers la mort.
Pour vérifier cette idée, une équipe de scientifiques a conçu une expérience originale. Dans un labyrinthe en forme de Y, haut de 2,35 mètres, des chauves-souris devaient choisir entre deux sorties : d’un côté, une pale blanche d’éolienne reflétant une lumière artificielle imitant celle de la lune, et de l’autre côté, une pale noire, moins brillante ou une issue libre. L’expérience visait à reproduire les conditions crépusculaires, période où les collisions sont les plus fréquentes. Les résultats se sont révélés éloquents : les chauves-souris se sont dirigées deux fois plus souvent vers la pale blanche que vers la noire. Lorsqu’une sortie libre était proposée, près des trois quarts des chauves-souris cendrées et la quasi-totalité des chauves-souris argentées ont malgré tout choisi la pale réfléchissante. Ces observations suggèrent que la lumière agit comme un leurre visuel, trompant leur système de navigation. Les chauves-souris s’orientent normalement grâce au ciel ouvert ; les surfaces réfléchissantes des turbines pourraient alors simuler un couloir de fuite, les incitant à voler droit vers l’obstacle. Selon Kristin Jonasson, écologiste physiologiste, ce phénomène perturbe profondément la perception de ces animaux. Bien que menée en laboratoire sur seulement deux espèces, cette recherche apporte un éclairage nouveau sur un facteur encore méconnu : la pollution lumineuse réfléchie. Elle invite à repenser la conception des éoliennes afin de réduire leur attractivité visuelle, par exemple en modifiant la couleur, la texture ou la finition des pales. Publiée dans Biology Letters, cette étude ouvre la voie à de nouvelles investigations sur le terrain. Mieux comprendre l’influence de la lumière, du bruit ou des turbulences permettra de concevoir des turbines plus sûres et de limiter un impact écologique encore trop souvent ignoré.
Quelques brèves de chez nous et... d'ailleurs

Désormais, les éleveurs n'ont plus besoin d'une autorisation préalable pour abattre un loup attaquant leur troupeau, ils doivent simplement déclarer le tir après coup. Cette simplification administrative est saluée par les professionnels, mais elle ne répond pas à leurs préoccupations majeures : le quota de prélèvement annuel reste fixé à 19 % de la population estimée, un plafond jugé insuffisant face à l'augmentation des attaques. En 2025, les attaques ont progressé de 25 % par rapport à l'année précédente, notamment dans les zones récemment colonisées par le loup. Jean-Paul Celet a défendu le maintien de ce taux, le qualifiant de « l'un des plus élevés d'Europe ». Il a également souligné que toute augmentation du prélèvement au-delà de ce seuil pourrait compromettre la stabilité de la population lupine, dont le taux de survie est estimé à 66 %. Pourtant, des projections suggèrent que ce taux pourrait entraîner une décroissance de la population si les prélèvements restent élevés. Face à cette situation, la FNO appelle à une révision des critères d’évaluation, proposant de prendre en compte la pression réelle de prédation sur les territoires plutôt que de se baser uniquement sur l’estimation de la population de loups. Claude Font, secrétaire général de la FNO, a insisté sur la nécessité d'adapter les mesures à la réalité du terrain pour préserver l'équilibre entre la conservation de l'espèce et la protection des élevages.
Elles ne rendent donc pas compte des variations rapides de l’état interne des individus. Face à ces limites, l’imagerie thermique infrarouge (ITI) s’impose comme une méthode prometteuse. En enregistrant la température de surface du corps, elle permet d’inférer de manière non invasive les processus physiologiques sous-jacents, à la fois rapides et lents, chez les oiseaux et les mammifères. Cette technologie, désormais portable et accessible, ouvre la voie à une observation fine des réponses physiologiques dans la nature, sans perturber les comportements. Une récente étude a analysé les liens entre la température corporelle de surface et quatre grandes fonctions physiologiques : thermorégulation, métabolisme, stress et immunité. Les résultats suggèrent que les variations thermiques liées à la thermorégulation, au métabolisme et aux réactions de stress aigu (moins de trois minutes) sont largement généralisables entre espèces et contextes. En revanche, les réponses thermiques associées à l’activation immunitaire semblent dépendre fortement des conditions environnementales. Malgré ces avancées, les mécanismes reliant température de surface et physiologie interne restent encore mal compris. Le développement de modèles robustes exigera donc des validations croisées entre expérimentation en laboratoire et observations de terrain, une rigueur méthodologique accrue, et la prise en compte des variables telles que le sexe, le stade de vie et les conditions thermiques. Si ces défis sont relevés, l’imagerie thermique pourrait révolutionner l’étude de la physiologie animale en milieu naturel, offrant une approche éthique, précise et hautement informative des processus adaptatifs.
L’année 2024, elle, restera celle de la reproduction record : 13 femelles et au moins 22 oursons, selon le Réseau Ours Brun. De quoi réjouir les caméras automatiques et les amateurs de peluches grandeur nature. Parmi les cas notables : Caramellita, fille de Flocon, Bambou, dont les trois oursons sont attribués à Néré, et Toundra, qui a eu la bonne idée d’avoir deux pères différents pour ses petits, un rare cas de « multipaternité » que la nature, parfois, invente mieux que les scénaristes. Mention spéciale à Mila, fille de Flocon, qui a donné naissance à une oursonne du même mâle : la reproduction père-fille fait donc son entrée dans le feuilleton de la faune pyrénéenne. Les noms des nouvelles mamans (Carline, Stella, Silène, Mila) ont été choisis par des écoliers, histoire de rappeler que la pédagogie commence tôt, même quand il s’agit de consanguinité. L’association Pays de l’Ours – Adet salue « le chemin parcouru » : dix ours relâchés entre 1996 et 2018 ont permis de sauver l’espèce. Aujourd’hui, face au risque de consanguinité, le message est clair : il faudra sans doute en relâcher de nouveaux. Les éleveurs apprécieront la perspective ! En attendant, le public peut participer à des randonnées d’observation, de mai à novembre, pour suivre les traces de l’animal et respirer l’air du succès écologique. Véritable symbole des Pyrénées, l’ours brun continue d’incarner un « succès de conservation », un peu fragile, certes, mais diablement photogénique. (Photo OFB)
Car octobre est aussi le mois où les grands animaux sauvages sont en « porchaison » ayant accumulé la graisse nécessaire pour mieux passer l’hiver. La lune gibbeuse, miroir du changement, fait donc partie des huit grandes phases lunaires. On la dit croissante lorsqu’elle s’arrondit avant la pleine lune, puis décroissante lorsqu’elle s’amenuise après. Déjà dans l’Antiquité, on lui associait trois divinités : Artémis, Séléné et Hécate, symboles des âges de la vie et des cycles du monde.
Sur le plan spirituel, cette phase invite à ajuster, transmettre, laisser mûrir. C’est une période de rééquilibrage : en lune gibbeuse croissante, on affine ses projets, on s’aligne avec ses intentions. Et en lune gibbeuse décroissante, on récolte et on remercie. L’astre devient alors un compagnon de sagesse, entre introspection et expansion.
La réglementation s’adresse principalement :
En pratique, elle encadre la mise à mort, la préparation et la mise sur le marché des viandes fraîches de gibier sauvage destinées à une remise directe au consommateur final ou à un commerce de détail. Un point essentiel doit être rappelé : le chasseur ne peut commercialiser que des produits primaires, à savoir :
Ce mois d’octobre 2025 marque donc un jalon important avec la publication officielle des « motions » dans toutes les langues de travail de l’UICN. Ces textes, proposés et débattus par les membres, constituent le cœur du processus démocratique de l’Union. En adoptant ces motions, les membres ouvrent la voie à des actions concrètes pour relever les défis pressants liés à la perte de biodiversité, au changement climatique et à la dégradation des écosystèmes. Au total, 124 motions ont déjà été publiées et feront l’objet de discussions en ligne dès le mois prochain, avant d’être examinées et votées lors du Congrès.
Ce grand rassemblement est reconnu comme étant le plus important dédié à la conservation de la nature. Il réunit plus de 1 400 organisations membres (gouvernements, agences, peuples autochtones, ONG, institutions scientifiques et entreprises) provenant de plus de 170 pays. Ensemble, ces acteurs façonnent un agenda international ambitieux et inclusif, capable de générer des solutions durables et applicables à l’échelle locale comme mondiale. Les thèmes retenus pour cette édition mettront en lumière des enjeux majeurs : la protection des océans et des forêts, l’intégration du savoir autochtone dans la gestion des aires protégées, l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que l’importance de mobiliser les jeunes et les communautés locales. Le Congrès mondial de la nature 2025 ne sera pas seulement un événement : il incarne une promesse. Celle de bâtir ensemble un avenir où la nature et l’humanité prospèrent côte à côte.
Devant l’impossibilité de le secourir sans lui infliger davantage de souffrance, la décision a été prise de l’euthanasier. Ce nouveau cas met en lumière les tensions grandissantes entre la faune sauvage qui s’aventure dans les zones péri-urbaines et urbaines, avec tous les inconvénients et risques que cela peut générer.
Une exposition retrace le parcours de Genevoix, présentée par l’historien local Jean-Marie Geffard. L’auteur s’était installé en 1924 au Clouzioux, dans une maison de garde, après avoir traversé la Loire depuis Saint-Denis-de-l’Hôtel. C’est à Brinon qu’il découvre la Sologne, sillonne ses chemins à vélo et se lie d’amitié avec Louis Beaufils, un taxidermiste haut en couleur. Ce dernier lui confie les histoires de braconniers, dont celles de son gendre Alphonse Carré-Depardieu. Si Genevoix n’a jamais accompagné ce chasseur nocturne, ses souvenirs d’enfance et ces récits populaires nourrirent l’inspiration de Raboliot, figure emblématique de la liberté. Ce n’est qu’en 1952, lors du cinquantenaire de la musique de Brinon, que l’écrivain rencontra enfin Carré-Depardieu, concrétisant le lien entre réalité et roman.
Cela représente près de 1 % du PIB européen. Lors de la présentation, l’eurodéputée Isabel Benjumea a insisté sur la nécessité pour les décideurs européens d’intégrer ces données dans leurs choix politiques. Elle a rappelé que la chasse et le tir sportif ne sont pas de simples loisirs, mais des activités profondément ancrées, aux retombées sociales et économiques considérables, qu’il faut préserver, soutenir et promouvoir. Frank Vassen, représentant de la Commission européenne, a, quant à lui, mis en avant le rôle de l’UE dans la protection de la biodiversité et des habitats naturels, rappelant qu’un environnement sain est indispensable tant pour la faune sauvage que pour les communautés humaines, chasseurs compris. La future loi européenne sur la restauration de la nature est, selon lui, une opportunité clé pour renforcer la résilience écologique et garantir des bénéfices durables aux générations futures. Enfin, le professeur Fabio Musso, auteur principal de l’étude, a expliqué que ce projet s’inscrivait dans la continuité d’un travail mené en Italie, mais avec une portée élargie à l’échelle européenne...
Les associations réclamaient l’arrêt immédiat de la chasse de ces espèces ou, à défaut, la fixation de prélèvements maximum autorisés (PMA) à zéro. Le juge des référés n’a suivi aucun de ces arguments. Le juge a estimé qu’il n’y avait aucune urgence à statuer. Il a ainsi validé le cadre strict fixé par le gouvernement, qui instaure pour la première fois des Prélèvements Maximums Autorisés (PMA) pour ces espèces et un suivi en temps réel via l'application « ChassAdapt ». Cette avancée constitue une véritable garantie de transparence et d’efficacité pour le suivi des prélèvements, et prouve que la chasse française se place à l’avant-garde de la gestion durable des espèces migratrices. Cette décision salutaire reconnaît le sérieux de la démarche française. Elle consacre une gestion responsable, fondée sur la science, l’expérience de terrain et le bon sens, et non sur l'idéologie. Les chasseurs, voient ainsi leur engagement pour une chasse durable une nouvelle fois légitimé. Ce verdict inflige un sévère désaveu aux associations requérantes, qui persistent à multiplier les procédures abusives pour tenter de paralyser une activité pourtant légale. En ignorant ou en travestissant volontairement les données scientifiques disponibles, elles démontrent une fois encore qu’elles poursuivent un combat idéologique, loin de toute réalité biologique et juridique...
L’écologiste se situe avant tout dans une perspective globale : son but est de préserver les écosystèmes, de maintenir les équilibres naturels et de protéger la biodiversité. Il considère la Terre comme un vaste organisme vivant où chaque espèce, y compris l’homme, s’inscrit dans un système de relations complexes. L’animal, dans cette optique, n’est pas d’abord un individu mais une pièce d’un ensemble, un maillon nécessaire au fonctionnement d’un tout. Ce qui compte, c’est la dynamique des populations, la régulation des espèces, la résilience des habitats. Un écologiste pourra donc admettre, même à contrecœur, que la chasse joue un rôle de gestion lorsqu’elle compense la disparition des prédateurs naturels ou qu’elle contribue à éviter certains déséquilibres écologiques. Sa critique de la chasse se fera sur des bases pragmatiques : menace pour des espèces vulnérables, pratiques intensives perturbant les cycles, ou encore logiques économiques qui transforment la faune en gibier. Sa position n’est donc pas une condamnation de principe, mais une vigilance sur la compatibilité de la chasse avec les équilibres qu’il entend défendre.
Ce sont les fédérations départementales de chasseurs (FDC) qui indemnisent les exploitants, financées par les cotisations des chasseurs et, parfois, de subventions publiques. Mais face à la persistance du problème et au coût croissant des indemnisations, la FNC a récemment proposé une piste explosive : demander une participation financière directe aux agriculteurs. Cette idée, portée par Willy Schraen, président de la FNC, a immédiatement suscité un tollé au sein du monde agricole. Pour Grégory Nivelle, président de la Commission « Faune sauvage » de la FNSEA, le raisonnement est inacceptable. « Il ne faut pas inverser le problème », prévient-il. À ses yeux, faire contribuer les agriculteurs reviendrait à considérer qu’ils sont, d’une certaine manière, responsables des dégâts. Or, selon lui, ils en sont avant tout les victimes. Cependant, les chasseurs avancent un argument récurrent : en cultivant massivement du maïs, culture particulièrement appréciée des sangliers, les agriculteurs favoriseraient indirectement leur concentration et leur prolifération. La présence de « cultures appétentes » constituerait donc une forme de complicité involontaire...