Gite : Chez Papé et Mita

« Pogéis » : l'inventaire des sites à fort potentiel de gain écologique

Le projet « Pogéis », initié par l’Office français de la biodiversité (OFB), vise à identifier et à valoriser des sites présentant un fort potentiel de gain écologique à travers une application web collaborative. Lancée au printemps 2025, cette plateforme permettra de recenser et de caractériser ces sites, essentiels pour améliorer la biodiversité et soutenir des actions de génie écologique. « Pogéis » répond à un besoin crucial : faciliter la recherche de terrains propices à la restauration écologique, notamment pour compenser les impacts environnementaux liés à divers projets. En effet, la loi de reconquête de la biodiversité de 2016 a mandaté l’OFB pour établir cet inventaire, crucial pour la planification écologique et la séquence « Éviter-Réduire-Compenser ». L’application permettra aux collectivités locales, aux associations, aux bureaux d’études et autres parties prenantes de soumettre des candidatures pour tester l’outil dans des territoires pilotes variés. Ces territoires sélectionnés bénéficieront d’un accompagnement technique sur deux ans, visant à partager des expériences et à développer des pratiques innovantes pour la biodiversité. Au cœur du projet se trouve la notion de potentiel de gain écologique (PGE), défini comme la capacité d’un site à améliorer son état écologique par des interventions spécifiques.

Changement climatique : évolution de la végétation des bordures de champs

Des scientifiques de l’INRAE et de l’ANSES ont étudié l’évolution de la végétation des bordures de champs de 500 parcelles agricoles en France hexagonale, pour comprendre les effets du changement climatique et des pratiques agricoles. Leurs résultats, publiés dans Ecology Letters, font le constat qu’en 10 ans, la température moyenne a augmenté de 1,2 °C, et l’humidité des sols a diminué de 14 % dans ces parcelles. Les travaux montrent que les communautés de plantes des bordures de champs ont changé en conséquence pour inclure davantage d’espèces dotées de stratégies de tolérance à la chaleur et à l’aridité, au détriment d’espèces capables de résister aux perturbations liées aux pratiques agricoles. Selon les scientifiques, des pratiques d’atténuation du changement climatique, telles que les couverts végétaux, l’agroforesterie, ou encore la réduction d’usages d’intrants, permettraient de préserver les capacités d’adaptation de cette biodiversité. Parallèlement à ces recherches, les scientifiques de l'Anses et de l'Institut Agro Montpellier ont mené une étude complémentaire sur les vignes, en comparant les données de 2020-2021 à celles de 1978-1979. Ils ont constaté une augmentation de la température estivale de 2°. Cette évolution a favorisé la biodiversité des plantes adventices dans les vignobles, avec une augmentation de 41 % de l'abondance et de 24 % de la diversité des espèces.

La Countryside Alliance rejoint le CIC

La Countryside Alliance, qui œuvre pour la défense de la chasse au Royaume Uni, a officiellement rejoint le Conseil international pour la conservation de la chasse et de la faune sauvage (CIC) en tant que membre d’une ONG, renforçant ainsi le réseau mondial du CIC. Avec ce ralliement, ce sont maintenant 90 ONG et associations membres, engagées dans la conservation par l’utilisation durable qui renforce les liens. « Le CIC accueille l’Alliance en tant que partenaire précieux, soutenant son travail essentiel au Royaume-Uni pour représenter la campagne au Parlement, défendre les communautés rurales et défendre les droits des personnes engagées dans la chasse et le tir. Son équipe d’experts travaille sans relâche pour promouvoir la compréhension et l’acceptation des traditions rurales, en veillant à ce que la chasse et le tir restent équitablement représentés, exempts de préjugés, de désinformation et de surréglementation » a déclaré le CIC. Pour mémoire, la Countryside Alliance a été créée le 10 juillet 1997, à partir de trois organisations : la British Field Sports Society, le Countryside Business Group et le Countryside Movement. L'Alliance de ces trois entités a été créée pour aider à promouvoir et à défendre la campagne britannique et la vie rurale, à la fois dans les médias et au Parlement. Depuis lors, la Countryside Alliance a fait campagne sur un certain nombre de questions qu'elle considère comme importantes pour la Grande-Bretagne rurale. En 2008, l'organisation a été nommée « personnalité politique la plus inspirante » des dix dernières années, qui décrit à travers une Charte rurale, ses grands thèmes :

- Faire en sorte que le Brexit profite aux campagnes,

- Acheter britannique pour soutenir l’agriculture et les productions locales,

- Reconnaître l’importance de la gestion de la faune et la valeur de la chasse, du tir et de la pêche,

- Connecter les campagnes en fournissant une infrastructure numérique de premier ordre,

- Lutter contre la criminalité dans les zones rurales.

Rencontre au sommet entre l’OFB et la FNGDS

Une rencontre officielle a eu lieu entre l’OFB et la Fédération Nationale des Groupements de Défense Sanitaire, sur l’importance des actions qui concernent la faune sauvage dans la lutte contre certaines maladies animales qui touchent les élevages. Dans ce cadre, Olivier Thibault, directeur général de l’OFB et Anne Van De Wiele, responsable de la coordination de la politique de la santé de la faune/biodiversité, sont allés à la rencontre de Christophe Moulin et Kristel Gache, respectivement président et directrice de GDS France. Lors de ces échanges, GDS France a réaffirmé son soutien à l’OFB et l’importance de ses missions, notamment en matière d’expertise et de police sanitaire de la faune sauvage, l’OFB contribuant à la surveillance et la régulation de certaines maladies qui affectent à la fois les animaux sauvages et les cheptels. Ainsi par exemple, dans un souci de contribuer à tester de nouvelles solutions pour lutter contre la tuberculose bovine, l’OFB pilote depuis 2023 un protocole expérimental de vaccination des blaireaux dans un territoire à risque, en partenariat avec l’Anses. Selon l’Anses, « pratiquer la vaccination dans les zones infectées en complément ou à la suite de l’abattage (…) aurait pour objectif de contribuer à diminuer la prévalence de l’infection dans la faune sauvage, et d’éviter la recontamination des troupeaux bovins ». Depuis 2 ans, plusieurs dizaines de blaireaux ont ainsi été capturés, puis dépistés, sur 2 zones d’études du sud-ouest de la France. Les individus porteurs de la maladie sont euthanasiés, et les individus sains sont vaccinés, identifiés et relâchés sur leur territoire habituel. Ce protocole expérimental est encore trop récent pour que l’on puisse en mesurer les effets sur les troupeaux de la zone d’étude, mais il permet d’ores et déjà de démontrer que la mise en œuvre d’une vaccination des blaireaux, comme mesure complémentaire dans la lutte contre la tuberculose bovine, est possible.

Animaux sauvages « imprégnés » par l’homme

Le cas du sanglier « Toto », fin 2024, avait attiré l’attention du sénateur Christopher Szczurek (Pas-de-Calais) qui posait, le 28 novembre, cette question à la ministre de la Transition écologique : « Avec l'augmentation de l'artificialisation des territoires et l'évolution des populations d'animaux sauvages, dont la régulation naturelle est affectée par la disparition de leurs prédateurs, de nombreux citoyens se retrouvent à accueillir des animaux sauvages, parfois par hasard ou par volonté de sauvetage. Cela concerne notamment des espèces telles que les marcassins ou les hérissons. L'affaire récente autour d'un marcassin prénommé « Toto », blessé lors d'une chasse et recueilli par une famille du Pas-de-Calais, a suscité une vive émotion... Cet événement met en lumière la problématique complexe des animaux imprégnés. Bien que leur accueil puisse provoquer des troubles comportementaux, rendant impossible leur réintroduction dans la nature, les décisions judiciaires, telles que l'euthanasie, peuvent engendrer des traumatismes chez les familles ayant agi par compassion pour sauver un animal en détresse... Il serait souhaitable que les mesures à venir garantissent à la fois la protection des animaux et des solutions humaines adaptées aux familles confrontées à ces cas de figure »...

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Les faits divers de la semaine passée...

- Aude : le championnat de France de chasse aux lièvres, sans fusil, a attiré plus de 500 spectateurs, à Saint-Martin-de-Villereglan, au nord de Limoux. Dix meutes avaient été sélectionnées pour participer à cette compétition nationale, orchestrée par Fabrice Farneda, président du Club France du Beagle, secondé par Christophe Goût, président de l’association locale de chasse, et de son épouse Vanessa. Au terme des trois journées de compétition, qui mesurent la qualité des quêtes et la beauté des poursuites, scrutées et notées par des jurys attentifs, Jean-Pierre Roulet (chemise blanche), a décroché le titre de « Champion de France 2025 ». Une magnifique promotion pour la chasse et les chiens courants qui mérite les plus chaleureuses félicitations.

 

- Aveyron : la FDC continue de promouvoir la viande de gibier, et grâce aux installations adaptées, les associations de chasse ont organisé des dégustations lors des manifestations (fêtes de village, concerts, courses et rallyes). Cette initiative vise à renforcer les liens entre chasseurs et habitants et le moins que l’on puisse dire est que « ça marche ». Jean-Pierre Authier, président de la FDC, rappelle que les chasseurs jouent un rôle essentiel dans la vie des villages : « Nous avons toujours œuvré pour l’entretien des chemins et la préservation des milieux naturels. Aujourd’hui, nous mettons en avant notre engagement en faisant découvrir la venaison ». L’année 2024 a marqué un tournant avec 18 événements dédiés, permettant à plus de 5 000 personnes de goûter cette viande.

 

- Bouches-du-Rhône : deux affaires de braconnage ont été jugées mercredi 5 mars par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le « pêcheur fou » qui glorifiait ses prises illégales sur Internet, et un retraité du Var, qui piégeait des rouges-gorges, espèce protégée. Le « pêcheur fou » exhibait ses prises et se glorifiait sur les réseaux sociaux. L’influenceur, suivi par plus de 120 000 personnes, a été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis, et une interdiction de pratiquer toute activité de pêcehe et de navigation en mer pendant 5 ans. Quant au retraité, il a été condamné en appel à six mois d’emprisonnement avec sursis, 30 000 € d'amende et l'interdiction de détenir une arme, par la même Cour. L’enquête réalisée par l’OFB, à partir d’un signalement de la LPO a mis à jour un système de piégeage massif d’oiseaux. Lorsqu’il a été interpellé, le braconnier âgé de 78 ans, transportait 26 rouges-gorges et venait de poser une vingtaine de pièges. À son domicile, les enquêteurs ont retrouvé 55 oiseaux stockés dans un congélateur ainsi que 32 autres pièges. L’OFB a estimé à plusieurs milliers le nombre d’oiseaux piégés par le retraité chaque année. 

 

- Cher : les armes et trophées de chasse saisis par les gendarmes et les inspecteurs de l’OFB ont montré la gravité des actes de braconnage perpétrés par six individus, dont le maitre d’équipage du Rallye Vouzeron, suspendu par la Société de Vénerie, qui a déclaré qu’elle se portera partie civile, lors du procès qui aura lieu le 30 avril prochain. La Société de Vènerie, qui représente les chasseurs à courre, estime que de tels comportements portent préjudice à l'intégrité et à l'éthique de leur communauté. Antoine Gallon, chargé de communication pour la Société de Vènerie, a exprimé la position ferme de l'organisation : « Ces actes nuisent gravement à la réputation de tous les veneurs... », redoutant que ce procès des accusés soit perçu comme un procès de la chasse à courre elle-même, une pratique respectueuse de la nature...

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Le retour de Barbara Pompili

Lors du dernier Conseil des Ministres, et sur proposition du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, Barbara Pompili a été nommée « ambassadrice déléguée à l’environnement ». Cette ancienne ministre de l’Ecologie, qui prendra ses nouvelles fonctions le 26 mars 2025, est née le 13 juin 1975 à Bois-Bernard (Pas-de-Calais). Figure marquante de la politique française, notamment reconnue pour son engagement en faveur de l'environnement, elle a débuté sa carrière politique en tant que membre des Verts, puis d'Europe Écologie Les Verts (EÉLV), avant de devenir députée de la deuxième circonscription de la Somme en 2012, soutenue par le Parti socialiste. En 2016, elle est nommée secrétaire d’État chargée de la Biodiversité sous les gouvernements de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, où elle a joué un rôle crucial dans l'adoption de la loi pour la reconquête de la biodiversité. Réélue en 2017 sous l'étiquette de La République en marche (LREM), elle devient présidente de la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire à l'Assemblée nationale, tout en fondant le courant écologiste « En commun » au sein du groupe LREM. En juillet 2020, elle accède au poste de ministre de la Transition écologique dans le gouvernement de Jean Castex, où elle pilote la loi Climat et résilience, inspirée des travaux de la Convention citoyenne pour le climat. Malgré ses réalisations environnementales, Barbara Pompili a souvent été confrontée à des controverses, notamment ses relations tendues avec le président de la Fédération nationale des chasseurs. Ministre, Barbara Pompili a pris des mesures restrictives concernant l'usage des néonicotinoïdes et a soutenu des interdictions de pratiques de chasse jugées non sélectives, ce qui a provoqué des tensions avec le monde de la chasse, encore palpables aujourd’hui...

Quand l’ombre de Mesrine planait sur Lachaussée

Entre Chambley, commune de Meurthe et Moselle connue pour le « Mondial Air Ballons », le plus grand rassemblement de montgolfières au monde qui se tient les années impaires, fin juillet (record de 456 montgolfières alignées simultanément en 2017), et Hattonchatel, commune de la Meuse riche du château érigé sur le « Mont aux Bruyères », se trouve les 360 hectares de l’étang de Lachaussée, construit par le comte Thiebault II de Bar, en 1273. Quatre années plus tard, comprenant sans doute la nécessité d’avoir en ce lieu une population capable de protéger, d’assurer la conservation et d’exploiter le site, il fonda la ville de Lachaussée, ainsi nommée parce que bâtie sur la chaussée de l’étang. Oubliée, loin de tout, Lachaussée coulait des jours heureux jusqu’au jour où le nom de « de Wangen » fut mêlé à l’une des plus grandes affaires criminelles du siècle dernier. Nous sommes en 1978. Jacques Mesrine fait alors parler de lui. Cet ancien militaire, reconverti dans le grand banditisme, fanatique des armes, utilise un véritable arsenal dans tous ses déplacements et réalise des coups sanglants. Activement recherché par toutes les polices, il médiatise son activité. Le 27 juillet, c'est la stupeur générale en France et au Québec. Une interview, accordée par Mesrine à la journaliste Isabelle de Wangen, paraît simultanément dans Paris-Match et dans l'hebdomadaire canadien fondé par Maître Daoust, qui n’est autre que l’avocat de Mesrine...

Par Christian Busseuil

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Lancement de la consultation pour la préservation des sols forestiers

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a annoncé le lancement de la consultation publique sur le « Plan d’action pour la préservation des sols forestiers ». Cette consultation, qui se déroulera jusqu’au 6 avril, vise à recueillir les avis et contributions de l’ensemble des acteurs concernés par la gestion et la protection des sols forestiers, qu’il s’agisse des professionnels du secteur, des associations environnementales ou des citoyens soucieux de l’avenir de nos forêts. Les sols forestiers remplissent des fonctions écologiques essentielles. Ils participent activement au stockage du carbone, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. Ils jouent également un rôle clé dans la régulation du cycle de l’eau, permettant de préserver la qualité des ressources hydriques. En outre, ces sols abritent une biodiversité riche et diversifiée, essentielle au maintien des écosystèmes forestiers. Enfin, ils constituent le support indispensable à la production de bois, ressource stratégique tant sur le plan économique qu’énergétique. La préservation des sols forestiers s’inscrit donc dans une démarche globale visant à renforcer la souveraineté économique et écologique de la France. Face aux menaces grandissantes que constituent le dérèglement climatique, la déforestation, l’érosion et les pratiques sylvicoles intensives, il devient impératif d’adopter des mesures concrètes pour assurer la résilience des forêts françaises...

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« Je t’aime... moi non plus ! », et 309 000 € pour faire la trêve...

Les deux protagonistes ont-ils tiré un trait sur leurs désaccords en échange du renouvellement du contrat de « conseiller politique » de la FNC ? Pour 309 000 €, le contrat de Thierry Coste a été renouvelé pour 2025, effaçant ainsi les turbulences de l'année précédente, marquées par des accusations de trahison électorale et de non-respect des engagements pris. Les relations entre le président de la FNC et le conseiller politique semblent donc apaisées, et la prochaine assemblée générale de la FNC s'annonce cruciale, car elle mettra à l'épreuve la confiance que les présidents des Fédérations départementales accordent à la FNC, à son président et à son conseiller politique, dans un contexte où la chasse traverse des temps tumultueux. Les discussions ne manqueront pas d'aborder des sujets brûlants tels que les dégâts de gibier, les coupes budgétaires drastiques cette année, la précarité financière des FDC, la disparition progressive des chasses traditionnelles, et même un éventuel quota, mais pas encore décidé par l’Europe, pour la chasse de la tourterelle des bois. La crise du petit gibier, dont l'effondrement menace désormais chaque territoire, ainsi que la gestion des grands prédateurs, seront également au cœur des débats. Au-delà des controverses internes, cette AG mettra en lumière le bilan de la FNC, et pourrait être le théâtre de décisions capitales, influençant non seulement la politique de la chasse, mais aussi l'avenir même des habitats naturels et de la biodiversité en France. La pression croissante des mouvements écologistes et des restrictions législatives complique encore davantage le paysage pour les chasseurs, nécessitant une approche stratégique et unie de la part des dirigeants. Cette assemblée générale sera aussi le reflet des défis contemporains auxquels la chasse est confrontée, et de la manière dont la communauté des chasseurs envisage son avenir...

Les Bauges, des loups et... le désert

La situation sur le massif des Bauges, à cheval sur les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, est aujourd'hui une tragédie écologique en cours. Depuis plus d’un siècle, les efforts conjoints des chasseurs et des naturalistes ont visé à préserver et à promouvoir la faune sauvage, dont le chamois, transformant ce massif en une véritable vitrine de la biodiversité en France. Cependant, cette réussite est aujourd'hui sérieusement menacée par la présence des loups. L'introduction de ces animaux, menée à grands frais, a conduit à un déséquilibre écologique dévastateur en seulement quelques années. Ce qui était autrefois un paradis animalier est désormais en voie de devenir un désert faunique, mettant en péril l'ensemble de l'écosystème local. La question qui émerge de plus en plus souvent désormais est de savoir s'il faut sacrifier la faune sauvage pour préserver les loups, dont l’utilité, chez nous en France, n’a jamais été démontrée. Nos anciens ont-ils eu, durant des siècles, le tort de détruire ce prédateur, ennemi naturel, nuisible aux troupeaux domestiques et à la faune sauvage ? Les défenseurs des loups ont beau faire valoir que ces animaux ont leur place dans l'équilibre naturel, contribuant à prévenir la surpopulation de certaines espèces proies, et à éviter les effets néfastes de la surconsommation de végétation par le bétail, et que leur réintroduction vise à restaurer des écosystèmes dégradés et à promouvoir une coexistence « harmonieuse » entre l'homme et la nature sauvage, les résultats ne sont guère perceptibles. Certes, ce débat est imprégné d'une dimension morale et éthique, opposant des conceptions divergentes du rapport entre l'homme et la nature, mais cette crise, sur le massif des Bauges, illustre les défis complexes auxquels sont confrontées les sociétés modernes dans leur gestion de la biodiversité et de la coexistence avec la faune sauvage. La résolution de ces conflits ne passera que par un dialogue ouvert et informé, prenant en compte à la fois les aspects scientifiques, écologiques, économiques et éthiques de la question. Quant à l'avenir de ce paysage emblématique, il dépendra de la capacité des différentes parties à trouver des compromis durables qui préservent à la fois la richesse biologique et les intérêts humains.

Nouveaux mesureurs de trophées certifiés en Ukraine

Organisée à Sokil, une formation de « mesureurs certifiés » a été dirigée par Roman Dziedzic (Pologne) et a permis aux participants d’acquérir une expertise internationalement reconnue dans la mesure des trophées et la collecte de données pour la surveillance de la faune. L’Ukraine a donc franchi, malgré la guerre qui ravage la partie orientale du pays, une étape importante vers le renforcement de la conservation fondée sur la science avec la certification de 16 nouvelles mesures de trophées, dans le cadre du système d’évaluation des trophées CIC (TES). Menée en collaboration avec la délégation nationale ukrainienne auprès du CIC et le GS « Ukrainian Hunters' Union » (ULR), cette certification est une première dans l’histoire du pays. Grâce à cette formation, les spécialistes ukrainiens sont désormais en mesure d’évaluer et d’enregistrer les trophées aux normes mondiales, ce qui contribue à améliorer le suivi de la biodiversité. Les principales avancées de cette session sont :

- la création du « Livre des trophées de l’Ukraine », un registre national des trophées de chasse évalués,

- l’intégration des données sur les trophées ukrainiens dans la base de données internationale du CIC, améliorant ainsi la recherche mondiale sur la faune sauvage,

- la nomination d’un expert dédié pour superviser les records officiels des trophées de l’Ukraine.

Cette initiative a été rendue possible grâce au soutien des députés du peuple Ihor Marchuk et Oleksandr Matushevych, de l’Agence nationale des ressources forestières de l’Ukraine (DALRU), de la DP « Lisy Ukrainy » et des partenaires du secteur privé IBIS Hunting Stores et LLC « Cervus ». Leur implication souligne le rôle crucial de la chasse réglementée dans la conservation et la gestion durable de la faune.