La montée des eaux n'est plus un simple scénario de science-fiction, mais une réalité scientifique à laquelle l'humanité est déjà confrontée. Au cœur de cette crise, le glacier Thwaites, surnommé le « glacier de l’Apocalypse ». Ce colosse glaciaire est en train de se désintégrer, menaçant de déclencher une catastrophe climatique d'une ampleur sans précédent. Le glacier Thwaites, situé en Antarctique occidental, s'étend sur près de 100 000 km², avec une épaisseur moyenne de glace de l’ordre de 1 500 mètres. Glacier le plus massif et le plus dynamique de la planète, il constitue un élément clé de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental, dont la stabilité est cruciale pour réguler le niveau des océans. Depuis 2018, un groupe international de chercheurs, réunis sous la bannière de la Collaboration internationale sur le glacier Thwaites (ITGC), utilise des technologies avancées telles que des robots sous-marins et des modèles de simulation pour analyser la fonte du glacier. Leurs découvertes récentes ont de quoi inquiéter puisque le recul du glacier est beaucoup plus rapide et inquiétant qu'anticipé. Les données collectées montrent que Thwaites recule à un rythme effréné depuis plus de 80 ans, et au cours des trois dernières décennies, le volume de glace s'écoulant dans l'océan a doublé, contribuant à environ 8 % de l'élévation annuelle du niveau des mers (actuellement de 4,6 mm/an). Si le glacier s’effondrait totalement, il provoquerait une montée des océans de 65 centimètres, mettant en danger des centaines de millions de personnes vivant dans des zones côtières. À plus long terme, l’effondrement de l’ensemble de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental pourrait entraîner une élévation de 3,3 mètres, menaçant des villes comme New York, Londres, Dhaka et des îles entières dans le Pacifique. Les chercheurs préviennent que le point de bascule pourrait survenir plus tôt que prévu en raison de processus encore mal compris qui accélèrent la désintégration glaciaire. Les interventions climatiques, bien qu'indispensables pour limiter les dégâts, ne suffiront probablement pas à éviter une fonte massive à court terme.
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