L'envoûtement de la bête noire

 

La chasse au sanglier est une culture, une passion, et même un envoûtement. C’est ce que l’auteur, Christian Busseuil, nous transmet à travers ce livre. En amoureux de sa Meuse natale, il nous entraîne dans un univers parallèle dont les histoires nous font voyager à travers ses forêts, peuplées de personnages vibrants et colorés, le tout enrichi par des expressions locales qui confèrent à ces aventures une authentique vérité…

 

244 pages de bonheur, à lire avidement.

Prix version brochée : 21,80 €

 

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Charles-Laurent Bombonnel, créateur de safaris

Ecrivain d’un seul récit de chasse, mais réédité six fois, Charles-Laurent Bombonnel (1816/1890) fut chasseur de tout gibier en Bourgogne et traqueur passionné de la panthère algérienne et du lion des Atlas. Après avoir acquis, en huit ans, une certaine fortune dans le commerce/trafic aux franges du Far-West entre Indiens et colons, Bombonnel rembarque des Etats-Unis pour couler une douce retraite en Bourgogne. Notre imagination dessine toujours notre coureur de prairie en hercule, en force de la nature. Il n’en est pourtant rien : « petit, fluet, il n’a pas les apparences de la force » écrit-on sur lui. Effectivement, pas très grand, brun et nerveux, Bombonnel a un corps de fer avec des mains minuscules, et, chose bizarre, des pieds de géant dans des bottes à semelles débordantes…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Le Comte d’Osmond (1828/1891)

Peut-on être chasseur, écrivain cynégétique et homme du monde en une seule vie ? Celle du comte d’Osmond, sous le brillant règne de Napoléon III, peut en être l’incarnation. « Le 24 Juin 1828, nos vœux furent comblés par la naissance de Rainulphe Marie Eustache d’Osmond. S’il tient ce qu’il promet à 8 ans, il y a espoir qu’il devienne un homme distingué ». C’est en ces termes prémonitoires que la marquise de Boigne parraina l’entrée de Rainulphe Marie Eustache dans le monde. Et ce monde était la haute noblesse parisienne qui tournoyait dans l’orbite de la cour de Charles X. Dès son âge le plus tendre, Rainulphe fut fasciné par la chasse. A 8 ans, monté sur son poney, il coursait, assisté d’un bull-dog, les daims du parc familial. Osmond fut initié par le comte de Plaisance, bouton de la très célèbre Société de Rambouillet dont les membres appartenaient à la fine fleur de l’aristocratie et insufflaient un sang neuf à la vénerie renaissante, dans le sillage des Mac Mahon, La Ferté, Mérinville, Greffulhe… Légitimistes, ils durent, après avoir refusé les offres de la cour bourgeoise de Louis-Philippe, trouver un dérivatif à leur inaction forcée. Ce fut la chasse et le turf. Simultanément, ils virent s’ouvrir, par adjudication, les forêts du domaine royal, à la vènerie.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Florian Pharaon de Balbaac

C’était l’époque où la France se définissait de Dunkerque à Tamanrasset… Florian Pharaon de Balbaac est né à Marseille, le 21 janvier 1827. Il était le petit-fils de l’ancien interprète qui servit Bonaparte durant la campagne d’Egypte, et le suivit en France pour y faire souche. Son patronyme fit germer un jeu de mot dans la bouche de Théophile Gautier : « C’est le nom d’une bergerie au pied des pyramides ». Dans sa préface de « La vie en plein air », Cherville prouve que la finesse du sang oriental de Florian Pharaon, qui coule dans les veines de cet algérien de Paris, l’a merveilleusement servi. Sous le Second Empire, il eut les fonctions d’interprète aux Affaires Algériennes, puis de secrétaire particulier de Napoléon III, ce qui lui valut, en 1869, la Croix de la Légion d’Honneur. Ceci explique, dans sa bibliographie, les deux relations des déplacements du monarque, le premier dans le Nord et le second en Algérie.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Elzéar Blaze (1788/1848)

Il ne faut surtout pas ranger cet ancien de la Grande Armée Impériale dans les « vieilles peaux », celles dont on subit la présence lors des dîners de chasse… Né en 1788, Blaze vibra, comme de nombreux jeunes français, à la gloire de l’Empire. Aussi, après une formation à l’Ecole Militaire de Fontainebleau, il servit comme officier d’infanterie de 1807 à 1814. Il s’illustra à Wagram, en Espagne, et durant le siège de Hambourg. Toutes ces pérégrinations n’altérèrent pas son caractère jovial. Elles permirent à son esprit avisé d’enregistrer moult histoires et expériences, et ensuite de les rapporter sans emphase. Après l’enthousiasme de l’Empire, la retraite forcée du demi-solde fut dure à vivre. Aussi, l’activité cynégétique fut, pour lui, un dérivatif puissant. « La chasse est le seul amusement qui fasse diversion aux peines, chagrin, affaires… ». Cette phrase sera le fil conducteur de son œuvre cynégétique. Voilà donc notre officier sans son briquet au flanc, qui troque son fusil de guerre pour une arme plus civile, le fusil de chasse. Ecrivain cynégétique, mais aussi savant qui se constitua une superbe bibliothèque dans laquelle il puisa l’érudition qui affleure souvent dans ses écrits. Il fut l’un des premiers à exhumer les textes plus anciens écrits au Moyen Age sur la chasse, tel « Le livre du Roi Modus et de la Reine Ratio » qu’il mit à la portée de ses lecteurs dans une édition en caractères gothiques…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Captain Mayne Reid (1818-1882)

Le sang bouillant de cet Irlandais, qui rêvait de forêts et d’aventures, chose impossible dans la verte Erin, le fit s’embarquer pour le Nouveau Monde. Comme de nombreux compatriotes, il cingle à fond de cale vers un avenir qui ne peut être que meilleur que celui attendu dans cette Irlande ruinée par la maladie de la pomme de terre. Adieu la robe de clergyman jetée aux genêts des grèves irlandaises, vive les guêtres du trappeur… Notre héros, dont le prénom est une déformation de Maximus, débarque donc, à 22 ans, à la Nouvelle Orléans, porte ouverte pour remonter cette artère vitale qu’est le Mississipi. En 1840, les grandes plaines sont parcourues par les tribus indiennes. Elles suivent la transhumance des bisons et vivent à leur rythme…

Louis-Gaspard Siclon

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Alphonse de La Rüe (1808-1898)

Un auteur dont la vie, fort mouvementée, ressemble à ce 19e siècle… « Mais quel est donc ce cavalier à la mine altière, à la taille d’escrimeur, qui parcourt faucon au poing les futaies de Villers-Cotterêts ? Oui, il porte bien le bouton de l’Administration de la Couronne. Quelle prestance, ce doit être un homme important ». Voilà la réflexion, étonnée et admirative du promeneur, en ces années 1840, à laquelle nous apportons notre réponse. Monsieur de La Rüe est né dans la Marne, au Mesnil sur Oger, commune viticole champenoise. Après des études forestières en Saxe, qui à l’époque était le haut lieu de la sylviculture raisonnée, il prend son premier poste, chargé de la gestion de la forêt de Compiègne, qui était dans la liste civile de la famille de Louis-Philippe. Une précision importante doit être faite : le titre d‘inspecteur des Forêts que porte M. de La Rüe, le rattache à la gestion des biens fonciers immenses détenus par la famille d’Orléans. Ces forêts étaient l’un des joyaux de l’apanage créé par Louis XIV pour son frère Gaston d’Orléans, puis qui furent augmentées par les héritages du duc de Penthièvre, ce qui explique certaines inimitiés avec l’administration des Eaux & Forêts, dont le personnel, formé pour la gestion des forêts domaniales et communales, sortait de l’Ecole Forestière de Nancy…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Le marquis de Foudras

Comment ce diable de marquis, aristocrate jusqu’au bout de son fouet de chasse, peut-il encore nous emporter au fil de ses récits ? Théodore de Foudras, toujours cité, rarement lu et apprécié à sa juste valeur, est né à Falkenberg en 1800. Son père Alexandre, ancien guidon de la Gendarmerie de Lunéville, était d’une noblesse remontant jusque dans les brumes de l’an 1100. Mais la Révolution avait jeté à bas cette haute position dans la noblesse de Bourgogne, et l’avait contraint à l’émigration. Veuf, c’est en Allemagne qu’il a épousé Antonia de Schelgenberg. Elle était de cette noblesse prussienne qui, derrière les Chevaliers Teutoniques, avaient à la pointe de leur épée, conquis, évangélisé, fait fructifier les plaines de la Poméranie et de Silésie. Aussi, dans le salon en fin de journée, les conversations devaient être de passionnants échanges, où Alexandre de Foudras évoquait avec nostalgie la douceur de la France du 18e siècle, et sa femme lui répondait sur la grandeur de ces junkers dont les territoires étaient encore mis en valeur par des serfs. Rentré en France en 1803, Théodore eut la vie gâtée de tout jeune châtelain fils unique. Son premier fusil, son premier cheval, voilà des cadeaux qui marquent et confirment une vocation. Mais, l’insouciance de ce retour n’avait pas atténué les désastres financiers, nés des troubles révolutionnaires. Des contrecoups de fortune l’obligèrent à vendre la propriété familiale de Demigny en 1839 et à chercher, dans la publication de romans,  une source de revenus. Adieu la vue sur les coteaux de Puligny-Montrachet. A quoi tient une carrière littéraire ! Son premier coup d’essai fut un coup de maître, avec la publication des nouvelles des Gentilshommes Chasseurs, en 1848. Des nouvelles où apparaissent les silhouettes de ces veneurs dont les exploits défient l’imagination. Le grand art de Foudras est de fondre, en un amalgame subtil, la vérité tirée de souvenirs narrés par ses parents, des siens accumulés durant trente ans de laisser-courre et l’invention qu’il repousse dans les ultimes, des bornes de la vraisemblance. Son habileté est telle que le lecteur ne peut distinguer le registre de l’imagination créatrice de l’histoire vécue. Le genre du feuilleton est la grande invention littéraire de cette période. C’est un genre à part où s’illustrèrent Eugène Sue et notre glorieux Alexandre Dumas, rythme rapide, écriture serrée…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Ivan Serguéïvitch Tourgueniev

Pour une fois, faisons éclater les frontières et envisageons l’Europe, de l’Atlantique à l’Oural… Tourgueniev a mené trois vies. Tout d’abord, celle du boyard au milieu de ses terres, qui, le matin, va tirer trois bécasses et un coq de bruyère. Puis celle du mondain qui réside en villégiature à Baden-Baden, avec chasses, casino et courses hippiques. Enfin, celle du Parisien qui prend le bon air de la campagne chez les Viardot. En 1818, nait Ivan Serguéïvitch Tourgueniev, à Orel dans la Russie du sud. Il appartient à une vielle famille noble, dont l’origine tatare se lit dans son blason : un croissant mahométan et une étoile d’or sur fond d’azur. Sa formation le fait s’asseoir sur les bancs des universités de Moscou, de Saint-Pétersbourg, puis de Berlin. De 1843 à 1858, ce gentilhomme, beau et de grande taille, charmant causeur, fera de fréquents allers et retours entre sa patrie et le reste de l’Europe. Jusqu’à ses derniers jours, il reste, dans le portrait qu’en dresse Guy de Maupassant, un géant avec une vraie tête de « fleuve épanchant ses ondes ». La censure du tsar surveillait ces aristocrates plus européanisés que nécessaire et le mettra en résidence surveillée dans le domaine familial de Spasskoïe, au motif d’un article jugé tendancieux sur la mort de Gogol. Européen acquis aux idéaux libéraux, Ivan Serguéïvitch Tourgueniev délivre en 1859, deux ans avant la décision du tsar Alexandre II promulguée en 1861, les serfs attachés à son domaine. En effet, il craint que le couvercle trop hermétique de la politique tsariste ne fasse exploser la société russe, essentiellement rurale…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Jean de La Varende (1887-1958)

Aristocrate ancré dans son terroir, c’est par la résurrection de la vie du passé qu’il anime ses récits, dans le décor des grandes forêts normandes… C’est au château de Bonneval que nait, le 24 mai 1887, Jean Balthazar Marie Mallard de La Varende Agis de Saint Denis, connu plus simplement sous la contraction de son nom : La Varende. Son père, officier de marine, décède l’année de sa naissance, ce qui n’empêchera pas le jeune Jean Balthazar, d’écrire, à 10 ans, son premier texte, disparu aujourd’hui : « La fille du garde de chasse ». Après des études secondaires à Rennes, il envisage la carrière d’officier de marine, mais sa santé, fragile, lui interdit l’Ecole Navale. Il ne sera donc pas officier comme son père, ni son grand-père, l’amiral Fleuriot de Langle, mais artiste et écrivain. A 18 ans, il devance l’appel, mais revient avec une fièvre de courbature et traîne péniblement sa carcasse de 1m85 pour 51 kg. Adieu la Royale…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Donatien Levesque (1842/1908)

« Jamais, je n’oublierai Paimpont » se plaisait-il à dire. Mais nous, pouvons-nous oublier les Levesque, grands veneurs et sportifs du 19e siècle ? Durant plus de 60 ans, cette famille a brillé dans la vènerie du chevreuil. Au 19e, ce laisser-courre était le parent pauvre, loin derrière la chasse du cerf, autrefois réservée aux rois de France, et loin derrière le courre du loup qui, via la louveterie, permettait de chasser en forêts domaniales. La vènerie de l’Ouest eut donc en main un carré d’as : Louis-Auguste Levesque, secondé par ses fils, Donatien excellente cravache, Rogatien sur qui reposait la délicate mission de mettre en condition le nouvel équipage, et le dernier fils, Jules. Donatien et Rogatien ont chassé avec les Poydras de La Lande, et Vimont, camarades de collège.

Par Louis-Gaspard Siclon

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Emile de La Besge, veneur et créateur du Poitevin

Modestement, Emile de La Besge (1812/1905) débute ses mémoires ainsi : « Mon existence, bien longue pourtant, n’a été marquée par aucun incident remarquable et elle pourrait se résumer en un mot : long débucher, car je n’ai fait guère autre chose que chasser ». Né aux confins du Poitou et du Limousin en 1812, son père lui interdira une carrière qui s’annonçait brillante par son admission à Saint Cyr. La révolution de 1830 en fait donc un chômeur de luxe, qui doit trouver un dérivatif à la vie virile des camps et des campagnes militaires. Alors, sa vie se déroulera entre Poitiers, Montmorillon, Persac, son château. Sa parenté le met en contact avec des chasseurs possesseurs des derniers rejetons des races de chiens prestigieuses du Poitou : Céris, Montemboeuf, Larye. Aussi, dès 1835, il avoue un train de maison très confortable avec quatre chevaux de pur-sang dont Nérine et Pope, la ponette Grison pour porter les bagages, deux belles juments pour l’attelage, et, dans son chenil, une vingtaine de chiens adultes. En 1840, il devient amodiataire de nombreux massifs du Poitou, dont la fameuse forêt de Moulière. Quel changement par rapport à aujourd’hui…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Louis Pergaud

Encore un Prix Goncourt dans la gibecière d’un chasseur. Encore un combattant de la Grande Guerre, lui aussi parti la fleur au fusil… Malheureusement, ce n‘était pas dans le canon de son « Idéal 3R » de la Manufacture de Saint-Etienne, mais dans celui d’un Lebel aux munitions de guerre. Evoquons donc la vie de Louis Pergaud, qui est un drame en quatre actes. Ses racines franc-comtoises vont irriguer toute sa courte vie. Pergaud nait en 1882 dans un foyer d’instituteurs. Mais les hussards de la République laïque sont mis au ban par la population, fort pratiquante, du plateau comtois. Aussi, le jeune Louis suivra les mutations successives de son père, de Nans sous Sainte Anne, à Guyans-Vennes. Ce sera là ses premières imprégnations fortes avec le milieu des chasseurs locaux. Second acte, il lui faut surmonter le traumatisme des décès de ses parents, durant sa formation d’instituteur à l’Ecole Normale de Besançon. Le recrutement local le fait affecter également sur le plateau comtois et c’est le retour aux paysages de sa jeunesse. Ses premiers postes d’instituteur rural lui apportent une modeste satisfaction, mais pas la reconnaissance des parents d’élèves toujours hostiles à l’éducation laïque. Heureusement, à Landresse, après ses heures de classe, il y a la chasse sur les prés et friches communales. C’est une évasion avec ses compagnons de la gâchette, loin de ses soucis quotidiens et conjugaux. Il y fréquente le fameux papa Duboz, truculent rabelaisien et père de sa seconde épouse, Delphine. Troisième acte, la montée à Paris, en 1907, avec sa seconde épouse qui le soutient. C’est un couple heureux que montrent les lettres dédiées à « son petit Cricri gentil ». Enfin, notre auteur trouve sa voie. Il quitte l’enseignement, abandonne la poésie pour écrire ses textes de prose dans la veine animalière. En 1909, son premier roman est édité par le Mercure de France, grande référence de l’édition de l’époque. Et c’est la consécration immédiate avec le huitième prix Goncourt, doté de 5 000 F. Car, face au provincial Pergaud, que de grands auteurs en compétition : Apollinaire, Colette, Gaston Roupnel, Jean Giraudoux… Mais Pergaud reste toujours un peu gauche et critique dans les milieux bourgeois, comme l’indique ce passage de lettre : « Nous étions dans une sorte de château bourgeois, richement meublé, au luxe un peu béta de parvenu… ».

Par Louis-Gaspard Siclon

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Alphonse de Châteaubriant (1877-1951)

Se faire un prénom, quelle chose ardue lorsqu’on reste dans le domaine des lettres dominé par un homonyme, François-René de Chateaubriand… Effectivement, il n’y a nulle parenté entre le grand écrivain et homme politique François-René de Chateaubriand, et le sujet de cette chronique, Alphonse de Châteaubriant. C’est en 1693, que la famille Van Bredenbeck, d’origine flamande et déjà installée en France, acquiert le fief de Châteaubriant en Anjou. L’enracinement local se fait génération après génération, et, tout naturellement, est gommé le patronyme flamand. La famille est installée dans les environs de Nantes, et c’est là qu’il nait, le 22 mars 1877. Comme tous les fils de bonne famille, Alphonse fait ses humanités au lycée de Nantes. Il y sera le condisciple du musicien Paul Ladmirault, de l’illustrateur graveur Jean-Emile Laboureur, qui pourtant ne travaillera pas pour ses romans, de Clément Huntziger, futur général. Il y prépare le concours de Saint Cyr, mais ne poursuit pas dans cette voie et opte pour la carrière littéraire. Après la guerre de 1914, qu’il fait dans les services de Santé, sa notoriété d’écrivain s’établit. Peu de livres, mais déjà de grands succès de librairie, puisque « Monsieur des Lourdines » reçoit le prix Goncourt 1911, et « La Brière » est couronné du Grand Prix du Roman de l’Académie Française, en 1923. Le voilà donc catalogué candide défenseur et illustrateur d’un monde provincial de l’ouest, en train de faire sa mue…

Par Louis-Gaspard Siclon

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Jean Lurkin (1896-1964)

« Ceci n’est pas un écrivain cynégétique » aurait pu écrire le facétieux Magritte, pour définir son compatriote… Intituler une œuvre « Chasses héroïques d’un rond de cuir en Bourgogne », titre tout en paradoxes, peut apparenter l’humour de son auteur à celui de son compatriote peintre. Mais ses autres titres sont des manifestes absolus de l’humour belge. Jean Lurkin est né en 1896, dans la province francophone de Belgique qu’est la Wallonie, où son père était le régisseur des 700 ha du domaine du comte de Tornaco. Il passe sa jeunesse dans ce petit village pittoresque, à cheval sur les provinces de Liège, Namur et Luxembourg. Jean Lurkin succèdera un temps à son père, dans ces fonctions. C’est la raison qui l’amène à parler avec sincérité et cœur du monde rural. Il revendique sa Wallonie, « car ce n’est pas aux souliers seulement que j’ai de la terre wallonne, j’en suis crotté jusqu’à la nuque… ». Il court les chemins creux avec son frère aîné, et pratique la chasse avec passion. Liège étant la capitale de l’armurerie, et l’abbaye de Saint Hubert le haut lieu du saint patron des chasseurs, l’environnement était plus que favorable à l’éclosion d’une passion.

Par Louis-Gaspard Siclon

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