Fauchaison de printemps : pour éviter ça…

Chaque année, malgré les efforts déployés à la période de la fauchaison, des faons de chevreuils et des lièvres sont inexorablement déchiquetés par les faucheuses. Bien que la prise en compte de l’environnement s’impose comme une priorité incontournable, et que les ruraux travaillent dans cette direction, les méthodes de récolte restent à l’entière initiative des agriculteurs. Expérimentés depuis des années, les drones équipés de caméra thermique, parfaitement sous le contrôle de leurs pilotes, participent activement au sauvetage des animaux, ainsi que les fabricants de matériels de fauche qui équipent leurs machines de détecteurs de plus en plus performants. En Haute-Savoie par exemple, le conseil départemental a soutenu les chasseurs et a apporté un appui financier précieux pour l’achat de nouveaux drones. Grâce à cette aide, les quatre nouveaux pilotes formés participeront à améliorer encore l’efficacité de la recherche et du sauvetage des faons pendant la fenaison. Ils pourront aussi soutenir d’autres actions de suivi de la faune sauvage, comme la recherche et le suivi d’espèces animales ou l’évaluation du suivi de l’évolution des milieux.

La toison du sanglier

Pour ceux qui chassent le sanglier depuis longtemps, il n’est pas douteux qu’ils en ont vu de toutes les couleurs…

 

Si le vocable « bête noire » est souvent employé pour qualifier le sanglier, il n’en est pas moins vrai que le noir n’est pas, et loin s’en faut, la couleur officielle et naturelle. Les poils, production filiforme de l’épiderme, couvrent entièrement ou partiellement le corps des mammifères, et influe sur la couleur. Il est issu d’un bulbe pileux inséré dans l’épiderme dont les parois sont tapissées de glandes sébacées assurant l’imperméabilisation du pelage. Des muscles horripilateurs ont pour fonction de faire dresser le poil sous l’action de différents facteurs extérieurs (froid, pluie, énervement, peur, etc…). Constitué de cellules produisant de la kératine (kératinocytes), qui est une protéine soufrée, principal constituant du cheveu, des ongles, des plumes des oiseaux ou des écailles des reptiles et des poissons, et de la mélanine (mélanocytes) assurant la coloration plus ou moins foncée de la toison, un poil est constitué de trois parties : la cuticule externe, le cortex et la moelle. Suivant les parties du corps où ils sont implantés, leur nombre peut varier de 200 à 700 au centimètre carré…

 

[ LIRE LA SUITE... ]

Débat sur les ébats du chevreuil

Le plus grand du petit gibier pour les uns, le plus petit du grand gibier pour les autres, le chevreuil occupe une place à part dans le monde de la chasse. Il est plutôt perçu comme un petit animal gracieux et fragile, que certains s’interdisent de chasser. L’image d’un « Bambi » très imprégnée d’anthropomorphisme, est bien présente, avec tout ce que cela représente d’irrationnel. Pourtant, présent partout en France continentale, le petit cervidé ne laisse personne indifférent. Pour le chasseur averti, c’est même un gibier remarquable dont la gestion rigoureuse permet la récolte de trophées d’exception. Pour d’autres, tout autant chasseurs, c’est une « bestiole » exécrable tout juste bonne à dévoyer les chiens. Et pour les non-chasseurs, c’est l’animal curieux et jovial qui égaye de sa présence les paysages…

[ LIRE LA SUITE... ]

Grands cervidés : les premiers faons sont nés…

Preuve s’il en est que la période des amours, chez le cerf, débute fin août, les premiers faons de l’année viennent de pointer le bout de leur museau. Deux témoignages font état de naissances, dans le Loiret et dans l’Oise, après une période de l’ordre de 240 jours de gestation (entre 230 et 245 affirment les spécialistes). Chez les cervidés, plus la date de naissance est précoce, plus le faon aura la possibilité de bien se développer et d’emmagasiner des réserves de graisse suffisante avant l’hiver, à la condition cependant que les conditions météorologiques néonatales soient favorables. A la naissance, le faon pèse entre 5 et 10 kg, selon l’état de la mère. En dessous de 4 kg, le nouveau-né est voué à une mort certaine dans les jours qui suivent la naissance, alors que 95% des faons d’un poids supérieur à 6 kg survivent. La croissance est rapide avec une prise de poids de l’ordre de 400 à 500 grammes par jour. L’allaitement sera maximum durant les 8 premières semaines (entre 2,5 et 4 litres de lait par jour), puis décroit progressivement jusqu’à cesser vers le 7e ou 8e mois (novembre-décembre) si la femelle est gravide. Contrairement à une idée répandue, le rapport des sexes à la naissance n’est pas figé à la parité. Une étude datant de 1995 montrait qu’à faible densité (comprendre en l’absence de carence alimentaire), il peut naitre de 10% à 15% de plus de faons mâles que de faons femelles.

Le gibier le moins connu de l'hémisphère occidental : le daguet rouge (Mazama temama)

Il s’agit d’un petit cerf rouge, d’une discrétion extrême, de la sous-famille des Capreolinae, identifié pour la première fois par Robert Kerr, en 1792. Autrefois considéré comme une sous-espèce de daguet rouge (Mazama americana), ce cerf est aujourd'hui classé comme une espèce distincte (Mazama temama). Une description récente lui donne un caryotype variable avec 2n allant de 48 à 54, suggérant qu'il représente plusieurs espèces. Son habitat de prédilection se trouve dans les forêts tropicales primaires et secondaires, à des altitudes allant du niveau de la mer jusqu’à 2800 mètres. Les scientifiques le pensent menacé par la chasse et la déforestation, mais le manque de connaissances à son sujet fait qu’il reste classé dans la catégorie « Données insuffisantes » sur la Liste rouge de l'UICN. L’aire de répartition exacte de ce petit cerf est encore inconnue à ce jour, mais des indices de sa présence ont été relevés dans le sud du Mexique, au nord et au centre du Belize, au Guatemala, au Salvador, au Costa Rica, au Nicaragua, au Honduras, au Panama, et pourrait évoluer jusqu'à l'ouest de la Colombie. Il occupe la forêt pérenne, sub-vivace et sèche basse, mais peut cependant se trouver sur les sites transformés (forêts secondaires et terres cultivées). Sa préférence pour les sites intacts semble être une stratégie de protection, où il peut rester immobile et se cacher dans l'épaisse végétation lorsqu'un prédateur s'approche, ou courir à travers celle-ci sans être facilement capturé. La chasse non encadrée est une menace majeure dans certaines régions, en particulier dans et autour des zones protégées. Dans l'état actuel, les mesures de protection recommandées comprennent, entre autres, un complément d'information sur l'état de l'habitat, la distribution exacte de l'espèce et son abondance, augmenter les recherches sur l'écologie ainsi que la mise en œuvre de plans et de législations aux niveaux national et international.

Le castor, un hydraulicien pas toujours bien vu…

Grâce à son statut d’espèce protégée, à la réhabilitation des zones humides, et à la faveur d'opérations de réintroduction, les populations de castors sont en expansion en France. Les derniers chiffres communiqués font état de 15000 individus. Toujours est-il que, protégé depuis 1909, le plus gros rongeur d'Europe a quand eu du mal à se maintenir, avant de se développer. Le castor d’Europe (Castor fiber) a donc progressivement recolonisé des cours d'eau à partir des années 1970, ce qui n’a pas toujours été bien accepté par ceux qui subissaient les hausses de niveau d’eau que créaient les barrages. Bien présent dans le bassin de la Loire, du Rhône, des Cévennes, de Lorraine, l’architecte des cours d’eau construit, toujours et encore…

[ LIRE LA SUITE... ]

Le pic des naissances

Dans quelques jours, va apparaitre la nouvelle génération. Malgré quelques épisodes météorologiques néfastes à la reproduction, le printemps est une période riche d’enseignements pour l’avenir. Parmi les cinq principales espèces de grand gibier présentes en France, certaines ont une période de mise-bas qui se déroule sur quelques semaines, de fin avril à mi-juin (chevreuil, cerf, chamois, isard) alors que les autres naissances vont s’étaler sur plusieurs mois (mouflons et sanglier). D’ailleurs, pour ce dernier, les naissances interviennent désormais tout au long de l’année. Mais, quelle que soit l’espèce, la mise-bas arrive après la phase de gestation qui suit le rut. La longueur de la période de mise-bas et le pic des naissances ne sont donc qu’une image différée dans le temps, du rut. Plus il dure, plus la période des naissances se prolonge, et quand il dure longtemps, on sait que l'équilibre des sexes ne sera pas bon…

[ LIRE LA SUITE... ]

Les bourgeons de l’ivresse

Avec le printemps et l’éclosion des bourgeons, revient le temps des comportements quelquefois étranges des chevreuils. Il est vrai qu’il n’est pas un animal qui pait ou qui broute. Non, le petit cervidé est un gourmand très délicat, qui choisit soigneusement sa nourriture et… ses desserts. Végétarien exclusif, les ressources de la forêt et des plaines cultivées sont pour lui un garde-manger varié et de qualité. Mais petit « hic », au début du printemps, toutes les jeunes pousses et surtout celles du hêtre et du frêne, ainsi que de nombreux bourgeons, dont ceux de la bourdaine et du bouleau qu’il aime particulièrement, peuvent le mettre dans un état voisin de l’ivresse. Mais, en plus des comportements curieux qu’il peut avoir dans cet état, d’autres conséquences sont visibles sur son miroir et ses cuisses, dues à de fortes diarrhées, appelées communément « le mal de brout ». Il s’agit en fait d’un dérèglement digestif, provoqué par le passage de l’alimentation hivernale (ronces, lierre et autres semi-ligneux), à la consommation de verdure nouvelle et de jeunes pousses, très riches en protéines. Ce changement rapide de régime provoque un déséquilibre de la flore intestinale avec une multiplication des bactéries qui, ordinairement inoffensives, se mettent à fabriquer des produits de fermentation toxiques. Ils entraînent, d’une part des troubles généraux et, d’autre part, une irritation intestinale qui déclenche de la diarrhée chez les animaux prédisposés ou affaiblis par plusieurs mois d’hiver. Pour l’aider à surmonter cette période délicate, il y a une solution simple : mettre à sa disposition du sel. Il contribue à réguler l’hydratation, concourt à la régulation de la digestion, et participe activement au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles. Selon la densité du biotope, il est recommandé de mettre une pierre à sel par tranche d’une cinquantaine d’hectares.

 

Le sanglier et sa chasse : de la légende à la réalité

Jusque dans les années 1960, l’abondance de sangliers, dans certaines régions, a souvent été expliquée comme étant un phénomène migratoire. Si l’on excepte les lâchés qui ont, bien souvent et dans beaucoup d’endroits, contribué à faire augmenter les populations, voire même parfois à les créer ou recréer, on croyait encore dur comme fer, que les sangliers venaient d’Europe de l’Est. Heureusement, cette thèse a été balayée dès que l’on a commencé à étudier la bête noire et son éthologie. Les « spécialistes » de l’époque des grands conflits, écrivaient sans sourciller que les bêtes noires avaient été décantonnées des grandes forêts polonaises, de la Forêt noire, des Ardennes, d’Alsace et des Vosges, fuyant les obus pour s’en aller peupler les départements du sud. Le biologiste Albert Hugues, dans le « Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Nîmes », après avoir consciencieusement étudié la question dans les années 1920, était arrivé à la conclusion que, ni la guerre de 1870, ni celle de 1914, n’avaient été à l’origine de la venue des sangliers dans le Midi. En vérité, il n’y a pas eu d’invasion d’animaux venus d’ailleurs, mais ce sont bien les sangliers du pays qui se sont multipliés. Les reproducteurs étaient localisés en certains endroits, et leur diffusion et abondance ne sont dues qu’à la tranquillité dont ils jouissaient. La chasse fut quasiment inexistante de 1914 à 1918, et il en fut de même de 1939 à 1945, la mobilisation ayant éloigné les chasseurs pour d’autres terrains. Pendant ces longues périodes, les animaux ont donc pu se reproduire et multiplier en toute quiétude…

[ LIRE LA SUITE... ]

​​​​​​​Perdrix : n’attrapez pas le bourdon !

Dans les plaines céréalières, la perdrix a bien du mal à survivre et refaire des effectifs. Avril est le mois de la ponte et le début de la couvaison. Quelle que soit la densité naturelle, on constate souvent un excès de coqs au moment de la formation des couples. Ces « célibataires » nuisent à la tranquillité pendant la couvaison et l’élevage des jeunes. Jadis, les gardes particuliers pratiquaient la reprise des coqs surnuméraires à l’aide de cages et de  « chanterelles », ou même l’écoquetage par le tir sélectif. Aujourd’hui, ces pratiques n’ont plus lieu et pour multiplier les couples, le mieux est de lâcher une poule perdrix adulte en provenance d’élevage, dans le secteur où a été localisé un « bourdon ». Généralement, le couple se forme rapidement. La ponte se fait sur deux, voire trois jours, puis les œufs sont couvés pendant 23 jours. Les oisillons, nidifuges, pèsent environ 20 grammes au moment de l'éclosion de leur œuf, et quittent rapidement le nid. Pour l’observation, la matinée est donc la plus favorable, puisque dans la journée, les oiseaux sont immobiles, couchés dans la plaine ou cachées dans un couvert. Si la perdrix adulte est avant tout végétarienne, les jeunes se nourrissent exclusivement d'une nourriture animale, recherchant au cours des deux premières semaines des larves ou des insectes à carapace molle, très digestibles. A partir de la troisième semaine, la quantité d'insectes consommés diminuera, laissant plus de place aux végétaux riches en verdure de toute sorte. Puis, dès la 4ème semaine, l’alimentation devient presque exclusivement végétale (95% environ), le reste n’étant plus qu’une infime proportion de charançons, de sauterelles et d'araignées.

Les marcassins arrivent…

Au terme d’une gestation qui aura duré environ 4 mois (113 à 119 jours), la laie s’isole du reste de sa compagnie. Elle choisira avec soin son site de mise bas, relativement confortable et sécurisant. Là, elle va entreprendre la construction d’un « chaudron » (qui tient au chaud), afin d’assurer un bon abri aux nouveaux nés. En effet, les marcassins qui viennent au monde sont complets (4 pattes et deux écoutes), mais ils ne sont pas tout à fait terminés. Comme tous les porcins, le thermostat qui régule leur température interne n’est pas encore branché. Alors, pour ne pas perdre le peu de chaleur qu’ils ont beaucoup de mal à fabriquer, la laie a pris ses précautions. D’abord, elle a fabriqué beaucoup de marcassins (en fonction de son poids) et elle les met à l’abri. La laie est une mère assez passive en ce sens qu’elle apporte peu, ou pas d’aide, aux marcassins lors de la naissance. Ils doivent eux-mêmes couper leur cordon ombilical et se débarrasser des annexes (placenta). Là, commence la dure vie des sangliers et seuls les plus forts et les plus dégourdis survivront. La laie ne lèche pas ses petits, pas plus d’ailleurs qu’elle ne se lèche elle-même. La dépendance au chaudron est alors fonction des conditions climatiques, mais n’excède jamais une dizaine de jours. A ce terme, la laie rejoint son site d’origine où elle va retrouver ses anciennes compagnes, qui elles aussi, à peu de jours près, auront également mis bas. Une autre vie commence…

Petit gibier : y a-t-il encore de l’espoir ?

A voir les populations de petit gibier moribondes, dans des plaines altérées par l’agriculture intensive et les accidents climatiques, il y a effectivement de quoi douter. L’année 2022 a été l’une des plus mauvaises en termes de reproduction, que ce soit pour les perdrix, les faisans, les lièvres et même les chevreuils. Pour la perdrix grise, dans les territoires de référence suivis par les FDC et l’OFB, il a été constaté, là où l’eau était rare, que deux poules sur trois étaient sans progéniture. Quant aux faisandeaux, ils n’ont pas résisté à la chaleur et la sécheresse, comme les levrauts et les chevrillards, dont les survivants présentent des faiblesses corporelles rédhibitoires. Cependant, quelques indicateurs donnent encore quelques raisons d’espérer…

[ LIRE LA SUITE... ]

De la météo d’avril dépend la prochaine saison de chasse

La météo du printemps décide, en grande partie, de la reproduction des espèces animales sauvages. De la clémence d’avril, dépend donc l’abondance de gibier pour la prochaine saison. Chez le sanglier, le pic des naissances se déroule entre fin mars et fin avril. Si les adultes sont équipés pour résister aux bourrasques et giboulées, les nouveaux nés, dépourvus de toute régulation thermique, sont très sensibles au froid humide. Même si la laie met bas dans un nid chargé de maintenir la température à un niveau viable pour les marcassins, quelques jours de températures négatives peuvent avoir raison, de tout ou partie de la portée. Et les conséquences ne sont pas les mêmes selon que survivent quelques marcassins ou que la portée disparaît en totalité.

[ LIRE LA SUITE... ]

​​​​​​​Introduire du faisan sur son territoire : est-ce une bonne idée ?

Il ne s’agit pas de lâcher quelques cocottes, mais d’implanter une population sauvage et viable, permettant ensuite la pratique de la chasse. A la question posée, la réponse est donc oui, sans aucune hésitation. Quand les écolos auront compris que cela fait partie de la chaine alimentaire, et que toute la faune en profite également, ils auront fait un grand pas en avant. La méthode suggérée consiste à lâcher des oiseaux, auparavant acclimatés en volières bien réparties sur le secteur concerné. Les lâchers s’effectueront en juillet/août, sur 3 à 4 années, selon les résultats obtenus…

[ LIRE LA SUITE... ]