Des perdrix facilement

 

 

 

Des perdrix facilement

 

un manuel pour sauver la perdrix grise 

 

 

 

Agriculteur céréalier proche de Chalons en Champagne, François Mercier est un chasseur passionné de petit gibier et de la perdrix grise en particulier. A partir d’un territoire de référence de 200 ha, il montre comment construire un environnement favorable à l’espèce : morcellement des parcelles, implantations des îlots buissonneux, création de bandes enherbées, de jachères fleuries, combinaison des assolements, techniques culturales, préservation des bordures et autres accotements. Mais François Mercier est aussi un chef d’entreprise qui sait compter, et saisir les opportunités que peuvent offrir la PAC et autres dispositions actuelles pour la préservation et l’amélioration des milieux… 72 pages de documentation pédagogique à ciel ouvert pour la conservation de la perdrix grise !

 

Cet ouvrage est disponible au prix de 10 € (+5 € de frais d’envoi) auprès de : François Mercier, Ferme de Belle Croix, 51520 Saint-Martin sur le Pré - Téléphone : 06 08 67 36 91, ou par courriel à : f.mercier51@yahoo.fr

Brésil : des scientifiques mesurent le stress des loups à crinière du Cerrado…

Des chercheurs brésiliens ont implanté les premiers dispositifs sous-cutanés de surveillance de la fréquence cardiaque, sur des loups à crinière sauvage (Chrysocyon brachyurus), le plus grand canidé d'Amérique du Sud. En l’absence de proies pour chasser sur les terres défrichées et désormais consacrées à l’agriculture, les loups à crinière s’approchent de plus en plus des élevages, générant des conflits avec les agriculteurs qui n’hésitent pas à les tuer. Les biologistes Rogério Cunha de Paula et Ricardo Pires Boulhosa, coordinateurs du programme du CENAP (Centre National de Recherche pour la Conservation des Mammifères Carnivores), capturent des loups à l’aide de cages pièges. Le but est de leur implanter, sous cutané, le dispositif de mesure de la fréquence cardiaque, afin de déterminer leur niveau de stress qu'implique la proximité de l’homme, et qui affecte la reproduction de l’espèce, donc à terme, sa survie.

L’affouragement en saison froide : un bien ou un mal ?

Comme tous les ans, à la veille des mois les plus froids (ou les moins chauds depuis que nous sommes soumis au réchauffement climatique), l’affouragement est au cœur des débats… Il ne s’agit pas là d’agrainage de dissuasion, transformé encore trop souvent en nourrissage, mais comme l’indique le Larousse, d’affourager, c’est-à-dire « action de distribuer du fourrage », le terme fourrage étant défini, quant à lui, comme « une matière végétale servant à l’alimentation des animaux domestiques, constituée par la partie aérienne de certaines plantes ». La différence entre agrainage et affouragement a d’ailleurs été parfaitement prise en compte par la législation, qui en fixe le cadre général via le code de l’environnement. Les différentes modalités pratiques de mise en œuvre de l’affouragement, à commencer par son autorisation ou son interdiction, ne relèvent pas de la loi, mais de la réglementation propre à chaque département. C’est le schéma départemental de gestion cynégétique qui en précise les conditions, et toute infraction à ces dispositions relève donc du non-respect des mesures prévues par ce schéma…

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Le premier « dogxim » confirmé, est mort…

Fin 2021, un drôle de chien a été découvert au Brésil, après avoir été heurté et blessé par un véhicule. De taille moyenne, fourrure épaisse, pelage foncé, long museau, l’animal a été conduit dans une clinique vétérinaire qui l’a soigné, puis confié à Flavia Ferrari, une éducatrice canine qui s’en est occupé durant sa convalescence. « Cette petite femelle est surprenante. Elle jappe comme un chien mais elle est moins docile, cependant sans l'agressivité d’un canidé sauvage lorsqu'il est manipulé » a-t-elle déclaré. L’étude de l’ADN a confirmé qu’il s’agissait bien d’un croisement de renard et de chien domestique, première hybridation reconnue scientifiquement. « Parfois, elle se laissait toucher et même caresser, interagissait, et jouait même avec des jouets » ajoutait l’éducatrice. L’animal en question a été surnommé « dogxim » par les chercheurs universitaires, une façon de fixer les origines de « dog » (chien) et « graxaim-de-campo », qui signifie (en portugais) « renard d'Aszara » d’où proviendrait son héritage. Après des études chromosomiques, les scientifiques ont établi que cet hybride possédait 76 chromosomes, alors que les chiens en ont 78, et les renards 74. Malheureusement, cet animal « unique », selon les mots du Dr Rafael Kretschmer, qui a effectué l'analyse génétique, est décédé de cause inconnue.

L'élanion blanc, petit rapace aux yeux rouges originaire d'Afrique, s’installe…

Dans la baie du Mont Saint-Michel, un couple d’élanion blanc a été observé cet été. Après une suspicion de présence en 2022, la confirmation est donc arrivée cette année. L’élanion blanc a niché en France pour la première fois en 1990, et sa population est désormais estimée entre 500 et 1 000 couples sur le territoire national. En Normandie, en dehors d’un couple qui a fréquenté quelque temps les marais de la Dives en 1994, les observations étaient rarissime jusqu’à il y a une dizaine d’années. Depuis, l’espèce est vue régulièrement tous les ans, et toujours un peu plus vers le nord. Le réchauffement global des températures favorise la multiplication des insectes dont ces oiseaux se nourrissent et comme ils peuvent se reproduire toute l’année tant qu’il y a de la nourriture disponible, ils ont une grande capacité de colonisation de nouveaux territoires.

 

Comment mesurer l’impact du loup sur la grande faune sauvage ?

Si, apparemment, la prochaine saison de chasse se présente relativement bien, une ombre plane cependant sur les départements où la présence du loup est avérée. Souci majeur pour les FDC de ces départements, elles voudraient bien connaitre l’impact des grands prédateurs sur le gibier, et principalement sur les cervidés (grands et petits), les chamois, les isards et les mouflons. Dans le bulletin loup n° 40, que vient de publier la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, on apprend que, pour l’année 2022, la protection des troupeaux a fait ouvrir 3 391 dossiers, pour une dépense de 32,7 M€, et les indemnisations des dommages (pour 4 181 constats et 12 526 victimes) s’est élevée à 4,01 M€, soit au total, et rien que pour le loup, 7,28 millions d’€ à la charge des contribuables… (Quand la Fondation Brigitte Bardot crie au scandale à propos de la loi de 2019 qui, écrit-elle : « entraine une dépense de 40 M€ de la part de l’Etat pour les chasseurs », elle oublie de préciser que la législation a modifié les missions des FDC, les chargeant des tâches administratives qui étaient auparavant assumées par les DDT et DDTM. Fermez le ban !). Cela étant, et si on reprend les chiffres annoncés, à part les 162 loups tués légalement dans le cadre du protocole d’intervention et les 7 détruits illégalement, plus rien ne filtre sur l’estimation totale du nombre de loups en France. Seuls les chiffres communiqués par l’OFB faisaient état de 906 loups « identifiés », en sortie d’hiver 2022/2023. La division est donc simple à faire : chaque loup coûte aux contribuables un peu plus de 8 000 € par an. Quant à l’impact sur la faune sauvage, il faut rappeler que chaque loup tue, en moyenne, une centaine de proies par an. Les 906 loups « identifiés » consomment donc, au total, 90 600 proies, dont 12 526 sont des proies domestiques et principalement des ovins. On peut donc en déduire que la part des proies « gibier » se monte à environ 78 000 têtes pour la France, l’extrapolation pouvant se faire de la même façon par département. Compte tenu des tableaux de chasse réalisés (environ 1 500 000 grands animaux) l’impact des loups « identifiés » serait de l’ordre de 5,5%. Pas grave diront les bobos. Certes, mais ces 906 loups… que l’on voit désormais partout, ont un sacré appétit !

 

Pour voir le bulletin Info-Loup n° 40 : c’est ICI

Sangliers : les racines du mal…

Comme les années précédentes, après le calme apparent dû à la discrétion des sangliers occupés à élever la nouvelle génération, la fin de la période de lactation a ramené les bêtes noires dans la plaine, et dans bien des départements, les dégâts de grand gibier font débats. Entre les décisions prises dans les FDC, mais peu respectées sur le terrain, la situation ne s’améliore guère. Le seul point de mesure d’une éventuelle surdensité de grands animaux se trouve donc dans le porte-monnaie, avec tous les inconvénients et risques que cela comporte… Dans le département de la Meuse, champion de France en matière de dégâts avec une enveloppe qui avoisine les 4 millions d’€, on est au bord de l’explosion… car la mutualisation des dégâts se fait au niveau des massifs ou unités de gestion. Christian Busseuil dénonce cette sorte de racket, qui oblige les petites sociétés de plaine à mettre la main à la poche, n’ayant la visite des bêtes noires que la nuit quand elles viennent viander en plaine, regagnant au petit matin les grands espaces forestiers, où sont réalisés les gros tableaux…

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Une population de mouflons à manchettes sur le Grand site Concors à Sainte-Victoire

Plus de cent mouflons à manchettes ont été dénombrés sur le Grand site Concors Sainte-Victoire, un territoire de quelque 35 000 hectares aux portes d'Aix en Provence, qui comprend la montagne Sainte-Victoire, la montagne du Cengle, les massifs de Concors, une partie de la montagne de Vautubière et leurs environs. Sur 14 communes, il s’étend de la vallée de l’Arc jusqu’à la Durance au nord, et des portes d’Aix-en-Provence au département du Var à l’est. Plus grand espace boisé des Bouches-du-Rhône, il abrite une surprenante population de « chèvres du sable », désormais bien établie. Originaire d’Afrique du Nord, ces mouflons à manchettes ont été introduits, dans les années 1980, dans une réserve de chasse privée située dans le massif du Concors. Quelques sujets s’en sont échappés, et ont suivi la continuité écologique forestière du Concors pour atteindre la montagne Sainte-Victoire où ils se sont reproduits. Depuis 2017, la Métropole Aix Marseille Provence s’est vu confier la mission de préserver et valoriser le patrimoine paysager, naturel et culturel du Grand Site du Concors Sainte-Victoire, et c’est dans ce cadre que, durant quatre jours et en collaboration avec des équipes de l’ONF, de la FDC13, de la réserve naturelle de la Sainte-Victoire, des sociétés de chasse, des jeunes en service civique et des gardes nature du Grand Site de France, que le dénombrement a été fait.

Le gibier le moins connu de l'hémisphère occidental : le daguet rouge (Mazama temama)

Il s’agit d’un petit cerf rouge, d’une discrétion extrême, de la sous-famille des Capreolinae, identifié pour la première fois par Robert Kerr, en 1792. Autrefois considéré comme une sous-espèce de daguet rouge (Mazama americana), ce cerf est aujourd'hui classé comme une espèce distincte (Mazama temama). Une description récente lui donne un caryotype variable avec 2n allant de 48 à 54, suggérant qu'il représente plusieurs espèces. Son habitat de prédilection se trouve dans les forêts tropicales primaires et secondaires, à des altitudes allant du niveau de la mer jusqu’à 2800 mètres. Les scientifiques le pensent menacé par la chasse et la déforestation, mais le manque de connaissances à son sujet fait qu’il reste classé dans la catégorie « Données insuffisantes » sur la Liste rouge de l'UICN. L’aire de répartition exacte de ce petit cerf est encore inconnue à ce jour, mais des indices de sa présence ont été relevés dans le sud du Mexique, au nord et au centre du Belize, au Guatemala, au Salvador, au Costa Rica, au Nicaragua, au Honduras, au Panama, et pourrait évoluer jusqu'à l'ouest de la Colombie. Il occupe la forêt pérenne, sub-vivace et sèche basse, mais peut cependant se trouver sur les sites transformés (forêts secondaires et terres cultivées). Sa préférence pour les sites intacts semble être une stratégie de protection, où il peut rester immobile et se cacher dans l'épaisse végétation lorsqu'un prédateur s'approche, ou courir à travers celle-ci sans être facilement capturé. La chasse non encadrée est une menace majeure dans certaines régions, en particulier dans et autour des zones protégées. Dans l'état actuel, les mesures de protection recommandées comprennent, entre autres, un complément d'information sur l'état de l'habitat, la distribution exacte de l'espèce et son abondance, augmenter les recherches sur l'écologie ainsi que la mise en œuvre de plans et de législations aux niveaux national et international.

Le castor, un hydraulicien pas toujours bien vu…

Grâce à son statut d’espèce protégée, à la réhabilitation des zones humides, et à la faveur d'opérations de réintroduction, les populations de castors sont en expansion en France. Les derniers chiffres communiqués font état de 15000 individus. Toujours est-il que, protégé depuis 1909, le plus gros rongeur d'Europe a quand eu du mal à se maintenir, avant de se développer. Le castor d’Europe (Castor fiber) a donc progressivement recolonisé des cours d'eau à partir des années 1970, ce qui n’a pas toujours été bien accepté par ceux qui subissaient les hausses de niveau d’eau que créaient les barrages. Bien présent dans le bassin de la Loire, du Rhône, des Cévennes, de Lorraine, l’architecte des cours d’eau construit, toujours et encore…

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​​​​​​​Perdrix : n’attrapez pas le bourdon !

Dans les plaines céréalières, la perdrix a bien du mal à survivre et refaire des effectifs. Avril est le mois de la ponte et le début de la couvaison. Quelle que soit la densité naturelle, on constate souvent un excès de coqs au moment de la formation des couples. Ces « célibataires » nuisent à la tranquillité pendant la couvaison et l’élevage des jeunes. Jadis, les gardes particuliers pratiquaient la reprise des coqs surnuméraires à l’aide de cages et de  « chanterelles », ou même l’écoquetage par le tir sélectif. Aujourd’hui, ces pratiques n’ont plus lieu et pour multiplier les couples, le mieux est de lâcher une poule perdrix adulte en provenance d’élevage, dans le secteur où a été localisé un « bourdon ». Généralement, le couple se forme rapidement. La ponte se fait sur deux, voire trois jours, puis les œufs sont couvés pendant 23 jours. Les oisillons, nidifuges, pèsent environ 20 grammes au moment de l'éclosion de leur œuf, et quittent rapidement le nid. Pour l’observation, la matinée est donc la plus favorable, puisque dans la journée, les oiseaux sont immobiles, couchés dans la plaine ou cachées dans un couvert. Si la perdrix adulte est avant tout végétarienne, les jeunes se nourrissent exclusivement d'une nourriture animale, recherchant au cours des deux premières semaines des larves ou des insectes à carapace molle, très digestibles. A partir de la troisième semaine, la quantité d'insectes consommés diminuera, laissant plus de place aux végétaux riches en verdure de toute sorte. Puis, dès la 4ème semaine, l’alimentation devient presque exclusivement végétale (95% environ), le reste n’étant plus qu’une infime proportion de charançons, de sauterelles et d'araignées.

Petit gibier : y a-t-il encore de l’espoir ?

A voir les populations de petit gibier moribondes, dans des plaines altérées par l’agriculture intensive et les accidents climatiques, il y a effectivement de quoi douter. L’année 2022 a été l’une des plus mauvaises en termes de reproduction, que ce soit pour les perdrix, les faisans, les lièvres et même les chevreuils. Pour la perdrix grise, dans les territoires de référence suivis par les FDC et l’OFB, il a été constaté, là où l’eau était rare, que deux poules sur trois étaient sans progéniture. Quant aux faisandeaux, ils n’ont pas résisté à la chaleur et la sécheresse, comme les levrauts et les chevrillards, dont les survivants présentent des faiblesses corporelles rédhibitoires. Cependant, quelques indicateurs donnent encore quelques raisons d’espérer…

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​​​​​​​Introduire du faisan sur son territoire : est-ce une bonne idée ?

Il ne s’agit pas de lâcher quelques cocottes, mais d’implanter une population sauvage et viable, permettant ensuite la pratique de la chasse. A la question posée, la réponse est donc oui, sans aucune hésitation. Quand les écolos auront compris que cela fait partie de la chaine alimentaire, et que toute la faune en profite également, ils auront fait un grand pas en avant. La méthode suggérée consiste à lâcher des oiseaux, auparavant acclimatés en volières bien réparties sur le secteur concerné. Les lâchers s’effectueront en juillet/août, sur 3 à 4 années, selon les résultats obtenus…

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Le « chat-renard » est bien un félin spécifique à la Corse…

Connu de longue date des bergers corses, ce petit mammifère intrigue les scientifiques depuis des années. Mais la recherche avance et les dernières analyses génétiques ont confirmé la lignée génétique spécifique de cet animal. L'analyse « permet clairement de séparer les prélèvements de chats sauvages corses des prélèvements de chats forestiers continentaux, de chats domestiques (de Corse et du continent) et de chats de Sardaigne… » indique l'OFB dans un communiqué. Le félin, connu sous le nom corse de « ghjattu volpe » (chat-renard) en raison de la longueur de son corps et de sa queue, fait de longue date partie de la mythologie des bergers locaux. « Ils racontaient que ces chats forestiers s'attaquaient aux mamelles de leurs brebis et chèvres. C'est à partir de ces récits, transmis de génération en génération, qu'on a commencé nos recherches » expliquait en 2019 Carlu-Antone Cecchini, chargé de mission chat forestier à l'ONCFS, devenu depuis OFB. Pour les scientifiques, l'histoire a commencé plus récemment, après la capture accidentelle d'un chat de type sauvage dans un poulailler à Olcani, dans le Cap Corse, en 2008. La publication par l’OFB et le laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive (CNRS-Université Claude Bernard Lyon 1) des résultats d’une étude génétique comparant les profils de chats vivant à l’état sauvage en Corse, en France métropolitaine et de chats domestiques, apporte donc un éclairage nouveau, et plusieurs partenaires institutionnels sont engagés dans ce programme en soutien (financier, technique, humain) à l’OFB, qui le coordonne : Collectivité de Corse, Office de l’Environnement de la Corse, Office National des Forêts, DREAL de Corse. Les travaux scientifiques vont se poursuivre, d’une part pour identifier différentes zones de Corse où ce type de chat sauvage est présent, et d’autre part, acquérir de nouvelles connaissances sur l’écologie de ce chat. (Photo OFB)