Un seul coup de fusil, et tombe quasiment de nulle part un chef d‘œuvre : « Le coup du Roy ! ». Emile Caussin de Perceval avait des ascendants célèbres dans le monde des lettres. Des parents officiers des Haras, spécialistes de littérature arabe, titulaires de chaires prestigieuses à l’Institut de France. Un de ses aïeux, dans les années 1830, fut même de la caravane du célèbre Louis Damoiseau, qui parcourut les oasis de l’Arabie, à la recherche des meilleures souches de chevaux arabes. En revanche, la vie d’Emile fut des plus rangée, sans mirage. Il épouse, en 1880, Mathilde Matthieu de Boussac, dont le père était receveur des finances de la ville de Bordeaux. Il quitte donc la rue des Saints Pères, à Paris, pour s’installer à Bordeaux. La demeure familiale est rue des Trois Conils, petit clin d’œil cynégétique, puisque, dans le langage du Moyen-Age, le conil est l’autre nom du lapin, modeste gibier de garenne, mais objet des attentions de Gaston Phébus. Comme son compatriote Montesquieu, à qui il consacre plusieurs ouvrages, Emile Caussin de Perceval mit un pied dans les beaux salons de la ville, un pied dans les vignes de son château du Parc, à Saint Ferme, dans l’Entre-Deux-Mers…
Par Louis-Gaspard Siclon