Il ne faut surtout pas ranger cet ancien de la Grande Armée Impériale dans les « vieilles peaux », celles dont on subit la présence lors des dîners de chasse… Né en 1788, Blaze vibra, comme de nombreux jeunes français, à la gloire de l’Empire. Aussi, après une formation à l’Ecole Militaire de Fontainebleau, il servit comme officier d’infanterie de 1807 à 1814. Il s’illustra à Wagram, en Espagne, et durant le siège de Hambourg. Toutes ces pérégrinations n’altérèrent pas son caractère jovial. Elles permirent à son esprit avisé d’enregistrer moult histoires et expériences, et ensuite de les rapporter sans emphase. Après l’enthousiasme de l’Empire, la retraite forcée du demi-solde fut dure à vivre. Aussi, l’activité cynégétique fut, pour lui, un dérivatif puissant. « La chasse est le seul amusement qui fasse diversion aux peines, chagrin, affaires… ». Cette phrase sera le fil conducteur de son œuvre cynégétique. Voilà donc notre officier sans son briquet au flanc, qui troque son fusil de guerre pour une arme plus civile, le fusil de chasse. Ecrivain cynégétique, mais aussi savant qui se constitua une superbe bibliothèque dans laquelle il puisa l’érudition qui affleure souvent dans ses écrits. Il fut l’un des premiers à exhumer les textes plus anciens écrits au Moyen Age sur la chasse, tel « Le livre du Roi Modus et de la Reine Ratio » qu’il mit à la portée de ses lecteurs dans une édition en caractères gothiques…
Par Louis-Gaspard Siclon