Retrouvons un de ces vaillants officiers qui ont défendu la France en 1914… Au hasard des garnisons de son père Albert de Martimprey, à l’époque lieutenant au 18e Dragons, René est né à Vitry le François, dans la Marne, le 18 juin 1883. Choisir la carrière militaire, chez les Martimprey, est chose normale, sinon évidente. L’un de ses aïeux fut général, gouverneur des Invalides et de l’Algérie, et son père Albert, finira sa carrière lieutenant-colonel de Dragons. Quelles furent ses premières impressions de chasse ? Tout enfant, il suivait avec son père, les laisser-courre du comte de Valon. Comme l’écrit avec humour Crafty, « le voisinage d’une ville de garnison assure aux maîtres d’équipage une assistance nombreuse. La présence de Messieurs les Officiers détermine toutes les amazones de l’arrondissement à braver les fatigues d’une chasse, et la certitude de trouver des amazones au rendez-vous décide ces messieurs à ne jamais en manquer une… ». Les tuniques et dolmans des cavaliers rehaussaient le grand faste de l’équipage de cerf du comte de Valon qui comptait à son service trois piqueux et deux valets de chiens en tenue bleu, parements et gilet rouges, et surtout la grande trompe Dauphine, qu’imposait le tricorne. Et tout ce monde galopait dans la forêt d’Halatte. Il est difficile de ne pas s’attarder sur le portrait qu’en dresse Martimprey : « attardé du 18e siècle, continuateur des belles traditions, le comte Bertrand de Valon, avec sa branche, sa race, la superbe de son allure… l’œillet blanc à la boutonnière, semblait être quelque seigneur de l’ancien temps, traversant allègrement le nôtre, un sourire amusé sur les lèvres… Hardi, hardi les petits, lançait ce grand chef, alors que, tout gamin encore et juchés sur des poneys, nous suivions, mes frères et moi, nos premières chasses à courre. Belle leçon sur la transmission de la chasse ! Et il y eut un échange fécond entre eux, puisque la nouvelle « Le Moine et le Veneur » transcrite dans Contes de Vènerie, fut racontée à l’écrivain par Valon. En retour, Martimprey lui dédia la « Dernière Chasse » qu’il annonce comme abracadabrante, dont l’action se déroule sous les auspices de Saint Hubert au moment du Jugement Dernier.
Par Louis-Gaspard Siclon
[ LIRE LA SUITE... ]