Des fusils de chasse pour abattre… des drones

L’emploi des fusils de chasse pour la protection à courte portée est aussi vielle que l’existence même de cette arme, qui a trouvé ses premières lettres de noblesse dans l’Ouest américain. Contrairement à la légende, les pionniers et autres cow-boys n’avaient pas l’argent nécessaire pour s’acheter beaucoup de munitions, et s’entrainaient donc peu au tir. Le fusil de chasse palliait à leur médiocrité en tant que tireur, car la gerbe de plombs permettait une visée plus approximative. La version à canons courts, appelée « coach gun » vient du fait que cette arme était utilisée et appréciée par les conducteurs de diligences. La première application militaire répertoriée a eu lieu lors de la guerre menée par les États-Unis aux Philippines, de 1899 à 1902. Comme le célèbre pistolet semi-automatique « Colt 45 », le fusil de chasse à pompe (en référence à son fonctionnement pour introduire une cartouche dans le canon depuis le magasin) fit preuve de son efficacité dans les combats au corps à corps contre des nationalistes philippins fanatisés. Utilisé plus tard par les forces de police anti-émeute, on lui donna alors le nom de « riot gun ». Ces expériences conduisirent les forces armées américaines à doter en 1917 leurs « nettoyeurs de tranchées » de riot guns, équipés d’une baïonnette. Le premier modèle standard fut le Winchester Modèle 1897 qui sera complété par le Winchester M12 (mis en service en 1912). Une version améliorée, sans marteau extérieur qui pouvait être source d’incidents, permettait de tirer rapidement les six cartouches contenues dans le magasin tubulaire. Il suffisait de maintenir la queue de détente enfoncée, et de manipuler la pompe pour que chaque coup parte…

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