On a retrouvé ces armes lors de la seconde guerre mondiale, dans le même rôle, en particulier contre les fortifications japonaises, puis durant la guerre de Corée et enfin au Vietnam, où cet armement s’est révélé meurtrier dans une végétation luxuriante où les combats pouvaient avoir lieu à très courte distance. Puis, dans les années 1970, certains gardes du corps du président sud-coréen étaient équipés de fusils de chasse destinés à contrer toute menace aérienne de proximité qui pouvait être mise en œuvre par les services nord-coréens, à l’aide de maquettes d’avions téléguidées bourrés d’explosifs. On ne parlait pas encore de drones de combat, mais cette menace était déjà prise en compte. Et comme on redécouvre toujours le « fil à couper le beurre », les stratèges militaires viennent de redécouvrir l’efficacité de ces fusils de chasse pour abattre des drones évoluant à faible vitesse et à très basse altitude. Cette utilisation pour contrer les drones représente un développement intéressant dans les tactiques militaires et de sécurité actuelles. En témoigne la décision du commandement de la base aérienne belge de Kleine-Brogel, qui a annoncé la dotation de ses sentinelles de fusils Benelli M4 Super 90. Ces armes offrent plusieurs avantages dans la lutte contre les drones, principalement en raison de leur facilité d’utilisation et de leur disponibilité à grande échelle. Mais si le tir de grenailles permet de répartir les projectiles sur un espace de plus en plus large à mesure que l’on s’éloigne de la bouche du canon, les distances d’emploi contre les drones légers ne dépassent pas les 40/50 mètres. En revanche, le coût-efficacité des fusils de chasse par rapport aux technologies anti-drones plus sophistiquées en font une option attrayante pour les applications militaires et civiles.