Des perdrix facilement

 

 

 

Des perdrix facilement

 

un manuel pour sauver la perdrix grise 

 

 

 

Agriculteur céréalier proche de Chalons en Champagne, François Mercier est un chasseur passionné de petit gibier et de la perdrix grise en particulier. A partir d’un territoire de référence de 200 ha, il montre comment construire un environnement favorable à l’espèce : morcellement des parcelles, implantations des îlots buissonneux, création de bandes enherbées, de jachères fleuries, combinaison des assolements, techniques culturales, préservation des bordures et autres accotements. Mais François Mercier est aussi un chef d’entreprise qui sait compter, et saisir les opportunités que peuvent offrir la PAC et autres dispositions actuelles pour la préservation et l’amélioration des milieux… 72 pages de documentation pédagogique à ciel ouvert pour la conservation de la perdrix grise !

 

Cet ouvrage est disponible au prix de 10 € (+5 € de frais d’envoi) auprès de : François Mercier, Ferme de Belle Croix, 51520 Saint-Martin sur le Pré - Téléphone : 06 08 67 36 91, ou par courriel à : f.mercier51@yahoo.fr

Sanglier : le tir des jeunes, en juin...

Véritable atteinte à l’éthique pour les uns, mal nécessaire pour les autres, le tir des jeunes sangliers déchaîne toujours les passions. Cela tient à l’interprétation, depuis 1972, d’un article du code rural qui stipulait que : « Afin de favoriser la protection et le repeuplement du gibier, le préfet peut, dans l’arrêté annuel, pour une ou plusieurs espèces de gibier, interdire l’exercice de la chasse de ces espèces ou d’une catégorie de spécimens de ces espèces en vue de la reconstitution des populations… ». Mais… les conditions ont bien changé, et il n’y a pas que chez les sangliers que le tir des jeunes est pratiqué. Il se fait, sans arrière-pensée, chez les grands cervidés et les chevreuils. En revanche, chez le sanglier…  C’est pourtant la classe d’âge la plus nombreuse, puisque, à chaque portée, une laie peut donner naissance jusqu’à huit marcassins, exceptionnellement plus, mais dans ce cas les chances de survie des moins dégourdis sont quasiment nulles. Lorsque les naissances interviennent normalement en mars et avril, cycle normal des animaux adultes, les jeunes ont perdu leur livrée striée avant le début de la saison de chasse. Cependant, pour de multiples raisons, on voit désormais des naissances s’échelonner tout au long de l’année, y compris pendant l’automne et l’hiver. Ce sont principalement des portées de jeunes laies, dont les premières chaleurs peuvent se déclencher dès qu’elles arrivent à 7 ou 8 mois d’âge, ou des portées de remplacement chez des laies adultes qui ont perdu accidentellement la totalité des naissances précédentes. Dès lors que les jeunes constituent la classe d’âge la plus importante au sein d’une population de sangliers, la réduction de leur nombre devient indispensable… Le tir des jeunes peut donc, ou devrait intervenir dès l’ouverture anticipée, à partir de début juin dans la plupart des départements. Pratiqué à l’approche ou à l’affût, ce type de régulation ne vise pas à réduire d’une façon drastique les populations, mais à inciter les animaux à quitter des lieux au moment où ils pourraient commettre des dégâts conséquents sur les céréales en mûrissement. Le tir d’un jeune, à cette période de l’année, présente l’avantage de protéger les laies, tout en leur envoyant un message de dissuasion. Outre le fait de réduire de quelques petites têtes, le nombre d’animaux présents sur le terrain, l’élimination d’une petite bête rousse agit sur la psychologie des femelles. Le problème est que, dans une phase de croissance normale, ces animaux, en juin, pèsent moins d’une vingtaine de kilos, et de ce fait, les chasseurs rechignent souvent à les tirer, surtout s’il faut leur apposer un bracelet de marquage dont le prix n’est pas anodin. Cependant, il est important de rappeler que ces tirs ont un objectif qui se résume essentiellement à la protection des cultures et au maintien des bonnes relations avec les agriculteurs.

Fauchaison : « Ne le touchez pas ! »

Chaque année, à la période de la fauchaison, des milliers d’animaux sauvages (faons de chevreuils, faisans, perdrix, lièvres…), sont déchiquetés par les faucheuses. La prise en compte de l’environnement s’impose aujourd’hui comme une priorité incontournable, et les ruraux travaillent dans cette direction. La nature vit et… évolue, et la production agricole française apporte globalement des garanties de qualité. Mais, si notre réglementation encadre plus strictement qu’ailleurs les techniques de production, qu’elles soient animales ou végétales, elle ne dit rien sur les méthodes de récolte, toujours très destructrices, et laissées à l’entière initiative des agriculteurs. Ce n’est donc que très récemment que la recherche s’est intéressée au sujet. La période de récolte du fourrage de première coupe correspond à la période des naissances des chevrillards et autres petits animaux sauvages. En raison de leur réflexe naturel, ces nouveaux nés ne fuient pas face au danger, mais se replient sur eux-mêmes, dans l'herbe. Ce comportement instinctif fait qu'il est particulièrement difficile de les repérer, et ces jeunes animaux sont irrémédiablement hachés par les machines. En France, la fourchette de ces destructions n’est pas quantifiée, mais en Allemagne, les milieux, cynégétique et agricole, estiment la perte à un peu plus de 100 000 chevrillards tués chaque année. La recherche des animaux avant fauchage, soit au chien d’arrêt, soit au moyen de drones, donnent de bons résultats… mais seulement là où elles sont faites. Il convient donc d’inciter les agriculteurs, partout où c’est possible, à prévenir soit la FDC ou la société de chasse locale des travaux à venir, et surtout d’inviter les chasseurs à répondre à cet appel. Rappelons aussi que, si au hasard d’une promenade, vous apercevez un faon, regardez-le éventuellement d’assez loin, photographiez-le sans trop l’approcher, mais surtout « ne le touchez pas ». Si vous laissez la moindre odeur sur le petit animal, sa mère le fuira et l’abandonnera.

Perdrix : visite pédagogique d’une plaine de rêve

En périphérie de Chalons en Champagne, le territoire de la ferme de Sainte-Croix s’impose tel un sanctuaire du petit gibier de plaine, et en particulier de la perdrix grise. Jugez-en vous-même : le comptage de mars dernier affichait quelques… 41 couples aux 100 ha ! Aux commandes de cette plaine céréalière de rêve, un homme, François Mercier, agriculteur passionné de flore et de faune, et gestionnaire averti de son exploitation agricole… que son jeune voisin Hubert Henimann est venu rejoindre, pour constituer un territoire de chasse de quelques 310 ha. François Mercier vient d’ailleurs de finaliser l’écriture d’un livre relatant son expérience, qui s’impose comme un outil particulièrement pertinent à l’usage de ceux et celles qui souhaiteraient voir « revenir » dans les champs, ce magnifique oiseau qu’est la perdrix grise. L’ouvrage « Des perdrix facilement » est à l’impression, et nous ne manquerons pas de revenir plus en détail sur ce territoire modèle, à l’occasion de sa sortie. Un livre qui, à n’en pas douter, devrait redonner espoir aux adeptes du gibier naturel…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Sanglier : une organisation familiale parfaitement structurée

Le fonctionnement d’une compagnie répond à des lois, que nous ne comprenons pas toujours, mais qui sont inculquées très tôt aux jeunes marcassins. Des liens sociaux très forts lient intimement tout ce beau monde, dont la vie collective tient en cet impératif : être nombreux et protégés. Pour des raisons liées au métabolisme des marcassins, notamment au niveau de leur régulation thermique et peut être aussi pour des raisons de sécurité, la laie a, en premier lieu, « fabriqué » beaucoup de petits. Ensuite, elle a construit un nid, le chaudron de mise bas, et le fait que les marcassins soient nombreux et bien abrités va leur permettre de conserver cette chaleur si précieuse qu’ils ont, dans les premiers jours de leur vie, bien du mal à fabriquer et à conserver. Ce confinement obligé va privilégier cet attachement précoce entre les différents membres de la portée. En revanche, les liens mère-jeunes semblent, du moins en apparence, moins forts que chez les autres ongulés, chevrettes et biches par exemple, qui prodiguent à leurs jeunes des soins corporels par leur proximité, notamment le léchage qui imprègnent et renforcent l’attachement du jeune à sa mère et vice versa. Pour la laie, il n’y a pas à vrai dire un comportement de maternage actif, l’absence de léchage des jeunes en étant la principale caractéristique. Passé le temps de dépendance au chaudron, variable selon les conditions climatiques extérieures, les laies se regroupent, avec leur progéniture, en association relativement stable. Les marcassins se retrouvent alors à la fois en contact direct avec d’autres femelles adultes et de nombreux autres jeunes. Dans cette compagnie reconstituée, et au moins jusqu’au sevrage, les comportements dirigés vers tous les membres du groupe, jeunes et adultes, reçoivent une réponse positive, non agressive. Si tout le monde se tolère plus ou moins, il n’y a pas de rejet systématique entre individus de fratries différentes. Cette tolérance, de la part de certaines laies, pouvant permettre dans certains cas, jusqu’à l’allaitement de marcassins orphelins. Ce phénomène qui pourrait être interprété comme une « adoption » n’est en fait qu’une simple tolérance….

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Au Pérou : découverte d’un des plus petits cervidés du monde…

Dans la Cordillères des Andes péruvienne, vallée de Huancabamba, des scientifiques ont découvert une nouvelle espèce de Pudu, le plus petit cervidé au monde. C’est la première fois, depuis 60 ans, qu’une nouvelle espèce de cervidé, nommée Pudella carlae, a été découverte dans cette zone. Pour la distinguer des autres espèces de Pudu, les chercheurs ont utilisé des tests génétiques et des analyses morphologiques, desquels il ressort que Pudella carlae est désormais considéré comme le deuxième plus petit cervidé au monde, pesant entre 7 et 9 kg et mesurant moins de 43 cm au garrot. Jusqu’à présent, les experts pensaient qu’il existait deux espèces de pudu : celui du sud (pudu puda), et celui du nord (pudu mephistophiles). C’est ce dernier qui est officiellement le plus petit cervidé, puisque sa taille au garrot ne dépasse pas les 35 centimètres. Toutes les analyses ont permis de conclure qu’il existait bel et bien une troisième espèce de pudu, puisque celui du nord pouvait être décliné en deux sous-espèces, dont celle qui vit dans la dépression de Huancabamba. « Nous ne savons pas encore si la nouvelle espèce est issue d’une population qui s’est isolée lors de la formation de la dépression, ou d’animaux qui ont ensuite colonisé et se sont adaptés… J’espère que nous le découvrirons un jour prochain » a déclaré Guillermo d’Elia, auteur de l’étude.

Ivresse de bourgeons...

Avec le printemps et l’éclosion des bourgeons, revient le temps des comportements quelquefois étranges des chevreuils. Il est vrai qu’il n’est pas un animal qui pait ou qui broute. Non, le petit cervidé est un gourmand très délicat, qui choisit soigneusement sa nourriture et… ses desserts. Végétarien exclusif, les ressources de la forêt et des plaines cultivées sont pour lui un garde-manger varié et de qualité. Mais petit « hic », au début du printemps, toutes les jeunes pousses et surtout celles du hêtre et du frêne, ainsi que de nombreux bourgeons, dont ceux de la bourdaine et du bouleau qu’il aime particulièrement, peuvent le mettre dans un état voisin de l’ivresse. Mais, en plus des comportements curieux qu’il peut avoir dans cet état, d’autres conséquences sont visibles sur son miroir et ses cuisses, dues à de fortes diarrhées, appelées communément « le mal de brout ». Il s’agit en fait d’un dérèglement digestif, provoqué par le passage de l’alimentation hivernale (ronces, lierre et autres semi-ligneux), à la consommation de verdure nouvelle et de jeunes pousses, très riches en protéines. Ce changement rapide de régime provoque un déséquilibre de la flore intestinale avec une multiplication des bactéries qui, ordinairement inoffensives, se mettent à fabriquer des produits de fermentation toxiques. Ils entraînent, d’une part des troubles généraux et, d’autre part, une irritation intestinale qui déclenche de la diarrhée chez les animaux prédisposés ou affaiblis par plusieurs mois d’hiver. Pour l’aider à surmonter cette période délicate, il y a une solution simple : mettre à sa disposition du sel. Il contribue à réguler l’hydratation, concourt à la régulation de la digestion, et participe activement au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles. Selon la densité du biotope, il est recommandé de mettre une pierre à sel par tranche d’une cinquantaine d’hectares.

​​​​​​​En Afrique, des couloirs de circulation pour la faune sauvage

Devant la dégradation de son habitat, la faune sauvage d’Afrique est en grand danger. Alors que la population humaine explose quantitativement, approchant désormais les deux milliards d’habitants (et selon les démographes 2,5 milliards en 2050), les besoins en culture de production réduisent chaque jour l’espace dont dispose la faune. Cette dramatique situation est prise en compte par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), qui, en collaboration avec les chefs des communautés locales, viennent d’adopter le programme « Donnons de l’espace », afin de sécuriser des habitats et axes de déplacement pour la faune sauvage. Sur les 150 000 éléphants qui parcourent l’Afrique australe et orientale, une majorité (60%) doit se déplacer en dehors des zones protégées pour trouver de l’eau et de la nourriture, relève l’IFAW. Pour garantir leur présence « viables, stables et résilientes » pendant de nombreuses années, le projet, qui s’appuie sur 20 ans de recherches scientifiques et de travail sur le terrain, associe l’Afrique du Sud, la Zambie, le Zimbabwe, le Kenya et le Botswana pour « créer une plateforme d’influence qui leur permettra, ainsi qu’à leurs communautés, d’agir en fers de lance de la conservation et de la protection de la faune sauvage, ainsi que de la coexistence avec celle-ci ».

Portait du plus français des Américains : Jean-Jacques Audubon, peintre, chasseur et visionnaire…

Né le 26 avril 1785 aux Cayes (Saint-Domingue), Jean-Jacques Audubon est mort le 27 janvier 1851 à New York. Naturalisé en 1812, cet artiste d’exception, naturaliste et peintre, est considéré comme le premier ornithologue du Nouveau Monde, célébré outre-Atlantique avec éclat. La passion de celui qui est devenu « le plus français des Américains » remonte à son enfance, en pays nantais. Fils illégitime d’une liaison de son père, aux Antilles françaises, Audubon arrive vers l’âge de 4 ans sur les bords de Loire. Nous sommes en 1788. Très vite, la nature ensorcelle le gamin, puis l’adolescent. Mais la guerre fait rage en Europe et en 1803, son père lui obtient un faux passeport qui lui permet de se rendre aux Etats-Unis et échapper ainsi à la conscription en vigueur, en cette période de guerres napoléoniennes. Ce que découvre le jeune homme à son arrivée est difficilement imaginable aujourd’hui : une nature inexplorée qui s’étale sur des centaines de kilomètres à la ronde. La narration écrite de ce qu’il observe alterne avec les dessins et les aquarelles, et l’imagination est au rendez-vous. A Yellowstone, les ardeurs cynégétiques d’Audubon se déchaînent et les massacres d’oiseaux émaillent ses récits. La mauvaise conscience est là, qui transparaît cependant dans ses commentaires avant-gardistes. « Les bois s’en vont, ils disparaissent à toute vitesse, le jour sous la cognée et la nuit dévorés par le feu. Des centaines de bateaux à vapeur sillonnent en tous sens et dans toute sa longueur le cours de l’Ohio, forçant le commerce à prendre racine et à prospérer dans chaque localité » écrivait-il, évoquant aussi les compagnies chargées du négoce des fourrures, qui ne laissaient derrière elles que des petits cours d’eau sans vie, où abondaient autrefois les loutres, les rats musqués, mais dépourvus aujourd’hui du moindre spécimen de ces animaux… 

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Menacé d’extinction, l’aigle noir et blanc

Egalement connu sous le nom d’aigle veuve (Spizaetus melanoleucus), cet oiseau de proie néotropical de taille moyenne, déploie ses ailes du Mexique au nord de l’Argentine en passant par l’est du Pérou et le Brésil. Comme la plupart des prédateurs supérieurs, fidèle à sa niche écologique, il joue son rôle dans l’équilibre des écosystèmes. De taille moyenne, 56 à 61 cm de longueur, 115 à 125 cm d’envergure pour un poids moyen des femelles de l’ordre de 850 à 880 grammes, il vit dans les forêts mixtes et les zones arbustives comprenant une canopée fermée étendue, où il peut nidifier. L’adulte a les parties supérieures noires, les ailes brun noirâtre, et la queue gris brunâtre comprend quatre bandes noires et une étroite bande terminale blanche. Les parties inférieures sont d’un blanc pur, y compris les couvertures sous-alaires. On remarquera un large bord d’attaque blanc sur la partie interne de l’aile, et un étroit bord de fuite blanc. Les rémiges et les rectrices sont barrées de noir. Sur la tête blanche, on note la présence d’une tache noire sur la calotte et d’une courte huppe occipitale noire. Le cou est blanc, le bec est noir avec la cire orange, les yeux sont jaune pâle et les lores sont noirs, ainsi qu’une zone autour de l’œil formant un masque étroit. Les pattes et les doigts sont jaune vif, avec les serres noires. Les deux sexes ont le même plumage. L’aigle noir et blanc se nourrit de proies de petite à moyenne taille, en général oiseaux et mammifères, mais son régime comprend aussi des amphibiens et des reptiles. Oiseau de haut vol, il chasse en planant à grande hauteur et, une fois la proie détectée, il plonge ailes fermées et se précipite sur sa victime. Chez cette espèce qui ne se reproduit qu’une fois tous les deux ou trois ans, les comportements nuptiaux sont peu connus, mais d’après les quelques observations rapportées, le mâle émet des cris répétitifs haut-perchés. Comme il utilise une variété d’habitats différents, il doit y trouver suffisamment de ressources alimentaires car aucune information ne mentionne d’éventuelles migrations ou déplacements. En Amérique Centrale, la saison de nidification semble avoir lieu entre mars et juin. Les femelles ne pondent qu’un seul œuf, et la couvaison durera 40 à 48 jours, assurée par la femelle qui est nourrie par le mâle pendant cette période. Puis dès l’éclosion, le poussin sera nourri par la femelle avec les proies apportées au nid par le mâle. Si tout se passe bien, le jeune aigle quittera le nid au bout de 65 à 95 jours après la naissance, mais il dépendra encore des adultes pendant plusieurs mois.

La gazelle de Waller : l'antilope au cou de girafe

Seule espèce du genre Litocranius, la gazelle de Waller vit principalement en Éthiopie, à Djibouti, au Kenya, en Somalie et en Tanzanie. Elle tient son nom du révérend H. Waller (1833-1901), un missionnaire en Afrique et ami du docteur David Livingstone, qui l’a décrite pour la première fois. Ce curieux animal au long cou est appelé, en terme somali « garanuug », qui signifie « au cou de girafe », autrement nommé aussi « gazelle-girafe ». Antilope de taille moyenne, son poids adulte varie de 25 kg pour les femelles à une cinquantaine de kilos pour les mêles. Outre ses membres très fins qui lui permettent de courir à près de 100 km/h, elle ne consomme pas ou très peu d’eau, celle contenue dans les plantes dont elle se nourrit étant suffisante. Dans son environnement rien n’échappe à ses grands yeux, et le moindre bruit capté par ses larges oreilles la mettra sur la défensive. Sa robe est presque blanche sur les jambes et le dessous du ventre, et fauve clair sur la partie supérieure du corps. Le mâle est le seul à porter des cornes, qui sont fines, courtes et cylindriques. La gazelle de Waller est un animal diurne, qui passe la plus grande partie de sa journée à ruminer. Elle vit en petit groupe d’une dizaine d’individus, composé uniquement de femelles et de leurs petits. De leur côté, les mâles, solitaires et territoriaux, ne cohabitent avec les femelles que pendant les périodes de rut. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à un an, et les mâles à 18 mois. Au terme d’une période de gestation de 165 jours environ, un petit d’un poids de 2 à 3 kilos, voit le jour. Pour mettre bas, la femelle quitte le troupeau et choisit un endroit à l’écart. Aussitôt la naissance, la femelle nettoie sa progéniture puis mange le placenta. Elle laissera le faon seul, camouflé, qu’elle reviendra voir régulièrement pour le nourrir, le laver et consommer ses excréments afin de supprimer la moindre odeur pouvant trahir sa présence auprès des prédateurs. Son statut de conservation UICN est « NT » (quasi menacé), la destruction de son habitat naturel et la concurrence avec le bétail domestique étant les principales menaces qui pèsent sur l’espèce, dont il ne reste dans le monde que 30000 à 50 000 individus vivant à l’état sauvage.

En Thaïlande, un gaur observé pour la première fois depuis 37 ans

La découverte a été faite début octobre, dans la réserve naturelle du Salawin Wildlife Sanctuary, au nord de la Thaïlande. Un piège photographique a saisi l’animal en pleine nuit, à 3h01, et confirmé de fait la preuve de la présence du plus gros bovidé sauvage, disparu du pays depuis plus de 37 ans. Le responsable du sanctuaire, Arkhom Boonnontae, a déclaré : « Il s’agit du premier gaur vu dans le sanctuaire depuis 1986. Le gaur est désormais un animal protégé par la loi sur la conservation et la protection des animaux sauvages (Wild Animal Conservation and Protection Act), et le Salawin Wildlife Sanctuary est la seule réserve forestière du nord où un gaur a été repéré ». Classé espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le braconnage et les épidémies qui frappent le bétail avaient fortement réduit leur effectif. Aujourd’hui, il reste environ 20 000 gaurs sauvages qui vivent dispersés et isolés les uns des autres dans des régions très limitées.

En 30 ans, la population de girafes a baissé de 40%

L’un des animaux les plus emblématiques d’Afrique est en péril. Selon les dernières données collectées en Afrique, et publiées dans la revue « Global Change Biology », les populations de girafes ont dramatiquement fondu au cours des trente dernières années. Il ne resterait plus, si l’on en croit les chiffres publiés, que 70 000 adultes vivant encore à l’état sauvage dans le monde. Cinq grandes raisons expliquent ce déclin, selon l’étude : la détérioration de leur habitat, l’expansion des activités humaines pour l’agriculture, le braconnage, la déforestation et les épisodes de grande sécheresse dus au changement climatique. Ces animaux, qui ont besoin de vastes zones de savane avec de nombreux buissons et arbres indigènes pour se nourrir, sont victimes de leur arrachement pour laisser la place à une agriculture de survie, plus destructrice que bénéfique. « La plupart des personnes qui vivent aujourd’hui dans des zones abritant des girafes sont sédentaires. À mesure que les populations d’agriculteurs et de citadins augmentent, les girafes sont contraintes de s’installer sur des parcelles de terre plus petites et plus isolées. Cela réduit leur accès à la nourriture et à l’eau et augmente leur vulnérabilité… Seuls, les Massaï de Tanzanie tentent de cohabiter harmonieusement avec les mammifères au long cou, mais eux aussi sont victimes de la poussée démographique… » explique ainsi Derek E.Lee, auteur de l’étude.

Le lagopède alpin

Il y a environ 15000 ans, alors que la majorité des oiseaux suivaient la latitude, zone circumpolaire EurasieI/Amérique du Nord, d’autres choisissaient l’altitude des zones sud de l’Europe occidentale, les Alpes et les Pyrénées leur offrant ainsi des conditions similaires : grands espaces ouverts et minéraux, couverts ras et herbacés souvent balayés par les vents, où la neige perdure pour ce « seigneur du froid », lui rappelant la toundra. Souvent qualifié de perdrix blanche ou perdrix des neiges, tétras des neiges, jalabre, albine, et ptarmigan en anglais, son nom « Lagopède » vient du grec (lagos : lièvre et podos : pied) qui signifie patte de lièvre... 

Par Gérard Vaglio


 

Le takahé, un oiseau préhistorique que l’on pensait éteint, réintroduit en Nouvelle-Zélande

Vous connaissez sans doute le kiwi et le kakapo, des oiseaux endémiques de Nouvelle-Zélande. Mais avez-vous déjà entendu parler du takahé ? Ce drôle d’oiseau a été considéré comme éteint à la fin du 19ème, avant qu’un petit nombre d’individus ne soit découvert en 1948, dans les prairies isolées des monts Murchison, sur l’île du Sud. Depuis, de gros efforts de conservation ont été entrepris, permettant à leur population de prospérer et de passer la barre fatidique de survie des 500 individus, ce qui a permis de relâcher neuf couples d’adultes ces dernières semaines. Ces oiseaux dodus ont un bec rouge fort, des pattes robustes et des plumes vertes et bleues. Ils atteignent la taille d’une grosse poule et peuvent peser jusqu’à 3 kilogrammes. Souvent confondus avec les poules pukeko des marais, qui sont plus minces, les takahés ne se reproduisent qu’une fois par an, et n’ont qu’un à deux poussins par couvée. Ils se nourrissent principalement de feuilles et de graines, et leur espérance de vie peut atteindre 18 ans dans la nature, voir 22 ans dans les sanctuaires. Le takahé est apparu à l’ère préhistorique du Pléistocène, soit entre 2,58 millions d’années à 11 700 ans avant notre ère. Son faible taux de reproduction et sa vulnérabilité à la prédation par les carnivores terrestres introduits par les colons, ont amené l’espèce au bord de l’extinction. Parallèlement à cette réintroduction, de gros efforts sont entrepris pour limiter les prédateurs du takahé, à commencer par les hermines, les chats sauvages, les furets et les rats.