Des perdrix facilement

 

 

 

Des perdrix facilement

 

un manuel pour sauver la perdrix grise 

 

 

 

Agriculteur céréalier proche de Chalons en Champagne, François Mercier est un chasseur passionné de petit gibier et de la perdrix grise en particulier. A partir d’un territoire de référence de 200 ha, il montre comment construire un environnement favorable à l’espèce : morcellement des parcelles, implantations des îlots buissonneux, création de bandes enherbées, de jachères fleuries, combinaison des assolements, techniques culturales, préservation des bordures et autres accotements. Mais François Mercier est aussi un chef d’entreprise qui sait compter, et saisir les opportunités que peuvent offrir la PAC et autres dispositions actuelles pour la préservation et l’amélioration des milieux… 72 pages de documentation pédagogique à ciel ouvert pour la conservation de la perdrix grise !

 

Cet ouvrage est disponible au prix de 10 € (+5 € de frais d’envoi) auprès de : François Mercier, Ferme de Belle Croix, 51520 Saint-Martin sur le Pré - Téléphone : 06 08 67 36 91, ou par courriel à : f.mercier51@yahoo.fr

​​​​​​​En Afrique, des couloirs de circulation pour la faune sauvage

Devant la dégradation de son habitat, la faune sauvage d’Afrique est en grand danger. Alors que la population humaine explose quantitativement, approchant désormais les deux milliards d’habitants (et selon les démographes 2,5 milliards en 2050), les besoins en culture de production réduisent chaque jour l’espace dont dispose la faune. Cette dramatique situation est prise en compte par le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), qui, en collaboration avec les chefs des communautés locales, viennent d’adopter le programme « Donnons de l’espace », afin de sécuriser des habitats et axes de déplacement pour la faune sauvage. Sur les 150 000 éléphants qui parcourent l’Afrique australe et orientale, une majorité (60%) doit se déplacer en dehors des zones protégées pour trouver de l’eau et de la nourriture, relève l’IFAW. Pour garantir leur présence « viables, stables et résilientes » pendant de nombreuses années, le projet, qui s’appuie sur 20 ans de recherches scientifiques et de travail sur le terrain, associe l’Afrique du Sud, la Zambie, le Zimbabwe, le Kenya et le Botswana pour « créer une plateforme d’influence qui leur permettra, ainsi qu’à leurs communautés, d’agir en fers de lance de la conservation et de la protection de la faune sauvage, ainsi que de la coexistence avec celle-ci ».

Portait du plus français des Américains : Jean-Jacques Audubon, peintre, chasseur et visionnaire…

Né le 26 avril 1785 aux Cayes (Saint-Domingue), Jean-Jacques Audubon est mort le 27 janvier 1851 à New York. Naturalisé en 1812, cet artiste d’exception, naturaliste et peintre, est considéré comme le premier ornithologue du Nouveau Monde, célébré outre-Atlantique avec éclat. La passion de celui qui est devenu « le plus français des Américains » remonte à son enfance, en pays nantais. Fils illégitime d’une liaison de son père, aux Antilles françaises, Audubon arrive vers l’âge de 4 ans sur les bords de Loire. Nous sommes en 1788. Très vite, la nature ensorcelle le gamin, puis l’adolescent. Mais la guerre fait rage en Europe et en 1803, son père lui obtient un faux passeport qui lui permet de se rendre aux Etats-Unis et échapper ainsi à la conscription en vigueur, en cette période de guerres napoléoniennes. Ce que découvre le jeune homme à son arrivée est difficilement imaginable aujourd’hui : une nature inexplorée qui s’étale sur des centaines de kilomètres à la ronde. La narration écrite de ce qu’il observe alterne avec les dessins et les aquarelles, et l’imagination est au rendez-vous. A Yellowstone, les ardeurs cynégétiques d’Audubon se déchaînent et les massacres d’oiseaux émaillent ses récits. La mauvaise conscience est là, qui transparaît cependant dans ses commentaires avant-gardistes. « Les bois s’en vont, ils disparaissent à toute vitesse, le jour sous la cognée et la nuit dévorés par le feu. Des centaines de bateaux à vapeur sillonnent en tous sens et dans toute sa longueur le cours de l’Ohio, forçant le commerce à prendre racine et à prospérer dans chaque localité » écrivait-il, évoquant aussi les compagnies chargées du négoce des fourrures, qui ne laissaient derrière elles que des petits cours d’eau sans vie, où abondaient autrefois les loutres, les rats musqués, mais dépourvus aujourd’hui du moindre spécimen de ces animaux… 

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Menacé d’extinction, l’aigle noir et blanc

Egalement connu sous le nom d’aigle veuve (Spizaetus melanoleucus), cet oiseau de proie néotropical de taille moyenne, déploie ses ailes du Mexique au nord de l’Argentine en passant par l’est du Pérou et le Brésil. Comme la plupart des prédateurs supérieurs, fidèle à sa niche écologique, il joue son rôle dans l’équilibre des écosystèmes. De taille moyenne, 56 à 61 cm de longueur, 115 à 125 cm d’envergure pour un poids moyen des femelles de l’ordre de 850 à 880 grammes, il vit dans les forêts mixtes et les zones arbustives comprenant une canopée fermée étendue, où il peut nidifier. L’adulte a les parties supérieures noires, les ailes brun noirâtre, et la queue gris brunâtre comprend quatre bandes noires et une étroite bande terminale blanche. Les parties inférieures sont d’un blanc pur, y compris les couvertures sous-alaires. On remarquera un large bord d’attaque blanc sur la partie interne de l’aile, et un étroit bord de fuite blanc. Les rémiges et les rectrices sont barrées de noir. Sur la tête blanche, on note la présence d’une tache noire sur la calotte et d’une courte huppe occipitale noire. Le cou est blanc, le bec est noir avec la cire orange, les yeux sont jaune pâle et les lores sont noirs, ainsi qu’une zone autour de l’œil formant un masque étroit. Les pattes et les doigts sont jaune vif, avec les serres noires. Les deux sexes ont le même plumage. L’aigle noir et blanc se nourrit de proies de petite à moyenne taille, en général oiseaux et mammifères, mais son régime comprend aussi des amphibiens et des reptiles. Oiseau de haut vol, il chasse en planant à grande hauteur et, une fois la proie détectée, il plonge ailes fermées et se précipite sur sa victime. Chez cette espèce qui ne se reproduit qu’une fois tous les deux ou trois ans, les comportements nuptiaux sont peu connus, mais d’après les quelques observations rapportées, le mâle émet des cris répétitifs haut-perchés. Comme il utilise une variété d’habitats différents, il doit y trouver suffisamment de ressources alimentaires car aucune information ne mentionne d’éventuelles migrations ou déplacements. En Amérique Centrale, la saison de nidification semble avoir lieu entre mars et juin. Les femelles ne pondent qu’un seul œuf, et la couvaison durera 40 à 48 jours, assurée par la femelle qui est nourrie par le mâle pendant cette période. Puis dès l’éclosion, le poussin sera nourri par la femelle avec les proies apportées au nid par le mâle. Si tout se passe bien, le jeune aigle quittera le nid au bout de 65 à 95 jours après la naissance, mais il dépendra encore des adultes pendant plusieurs mois.

La gazelle de Waller : l'antilope au cou de girafe

Seule espèce du genre Litocranius, la gazelle de Waller vit principalement en Éthiopie, à Djibouti, au Kenya, en Somalie et en Tanzanie. Elle tient son nom du révérend H. Waller (1833-1901), un missionnaire en Afrique et ami du docteur David Livingstone, qui l’a décrite pour la première fois. Ce curieux animal au long cou est appelé, en terme somali « garanuug », qui signifie « au cou de girafe », autrement nommé aussi « gazelle-girafe ». Antilope de taille moyenne, son poids adulte varie de 25 kg pour les femelles à une cinquantaine de kilos pour les mêles. Outre ses membres très fins qui lui permettent de courir à près de 100 km/h, elle ne consomme pas ou très peu d’eau, celle contenue dans les plantes dont elle se nourrit étant suffisante. Dans son environnement rien n’échappe à ses grands yeux, et le moindre bruit capté par ses larges oreilles la mettra sur la défensive. Sa robe est presque blanche sur les jambes et le dessous du ventre, et fauve clair sur la partie supérieure du corps. Le mâle est le seul à porter des cornes, qui sont fines, courtes et cylindriques. La gazelle de Waller est un animal diurne, qui passe la plus grande partie de sa journée à ruminer. Elle vit en petit groupe d’une dizaine d’individus, composé uniquement de femelles et de leurs petits. De leur côté, les mâles, solitaires et territoriaux, ne cohabitent avec les femelles que pendant les périodes de rut. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à un an, et les mâles à 18 mois. Au terme d’une période de gestation de 165 jours environ, un petit d’un poids de 2 à 3 kilos, voit le jour. Pour mettre bas, la femelle quitte le troupeau et choisit un endroit à l’écart. Aussitôt la naissance, la femelle nettoie sa progéniture puis mange le placenta. Elle laissera le faon seul, camouflé, qu’elle reviendra voir régulièrement pour le nourrir, le laver et consommer ses excréments afin de supprimer la moindre odeur pouvant trahir sa présence auprès des prédateurs. Son statut de conservation UICN est « NT » (quasi menacé), la destruction de son habitat naturel et la concurrence avec le bétail domestique étant les principales menaces qui pèsent sur l’espèce, dont il ne reste dans le monde que 30000 à 50 000 individus vivant à l’état sauvage.

En Thaïlande, un gaur observé pour la première fois depuis 37 ans

La découverte a été faite début octobre, dans la réserve naturelle du Salawin Wildlife Sanctuary, au nord de la Thaïlande. Un piège photographique a saisi l’animal en pleine nuit, à 3h01, et confirmé de fait la preuve de la présence du plus gros bovidé sauvage, disparu du pays depuis plus de 37 ans. Le responsable du sanctuaire, Arkhom Boonnontae, a déclaré : « Il s’agit du premier gaur vu dans le sanctuaire depuis 1986. Le gaur est désormais un animal protégé par la loi sur la conservation et la protection des animaux sauvages (Wild Animal Conservation and Protection Act), et le Salawin Wildlife Sanctuary est la seule réserve forestière du nord où un gaur a été repéré ». Classé espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le braconnage et les épidémies qui frappent le bétail avaient fortement réduit leur effectif. Aujourd’hui, il reste environ 20 000 gaurs sauvages qui vivent dispersés et isolés les uns des autres dans des régions très limitées.

En 30 ans, la population de girafes a baissé de 40%

L’un des animaux les plus emblématiques d’Afrique est en péril. Selon les dernières données collectées en Afrique, et publiées dans la revue « Global Change Biology », les populations de girafes ont dramatiquement fondu au cours des trente dernières années. Il ne resterait plus, si l’on en croit les chiffres publiés, que 70 000 adultes vivant encore à l’état sauvage dans le monde. Cinq grandes raisons expliquent ce déclin, selon l’étude : la détérioration de leur habitat, l’expansion des activités humaines pour l’agriculture, le braconnage, la déforestation et les épisodes de grande sécheresse dus au changement climatique. Ces animaux, qui ont besoin de vastes zones de savane avec de nombreux buissons et arbres indigènes pour se nourrir, sont victimes de leur arrachement pour laisser la place à une agriculture de survie, plus destructrice que bénéfique. « La plupart des personnes qui vivent aujourd’hui dans des zones abritant des girafes sont sédentaires. À mesure que les populations d’agriculteurs et de citadins augmentent, les girafes sont contraintes de s’installer sur des parcelles de terre plus petites et plus isolées. Cela réduit leur accès à la nourriture et à l’eau et augmente leur vulnérabilité… Seuls, les Massaï de Tanzanie tentent de cohabiter harmonieusement avec les mammifères au long cou, mais eux aussi sont victimes de la poussée démographique… » explique ainsi Derek E.Lee, auteur de l’étude.

Le lagopède alpin

Il y a environ 15000 ans, alors que la majorité des oiseaux suivaient la latitude, zone circumpolaire EurasieI/Amérique du Nord, d’autres choisissaient l’altitude des zones sud de l’Europe occidentale, les Alpes et les Pyrénées leur offrant ainsi des conditions similaires : grands espaces ouverts et minéraux, couverts ras et herbacés souvent balayés par les vents, où la neige perdure pour ce « seigneur du froid », lui rappelant la toundra. Souvent qualifié de perdrix blanche ou perdrix des neiges, tétras des neiges, jalabre, albine, et ptarmigan en anglais, son nom « Lagopède » vient du grec (lagos : lièvre et podos : pied) qui signifie patte de lièvre... 

Par Gérard Vaglio


 

Le takahé, un oiseau préhistorique que l’on pensait éteint, réintroduit en Nouvelle-Zélande

Vous connaissez sans doute le kiwi et le kakapo, des oiseaux endémiques de Nouvelle-Zélande. Mais avez-vous déjà entendu parler du takahé ? Ce drôle d’oiseau a été considéré comme éteint à la fin du 19ème, avant qu’un petit nombre d’individus ne soit découvert en 1948, dans les prairies isolées des monts Murchison, sur l’île du Sud. Depuis, de gros efforts de conservation ont été entrepris, permettant à leur population de prospérer et de passer la barre fatidique de survie des 500 individus, ce qui a permis de relâcher neuf couples d’adultes ces dernières semaines. Ces oiseaux dodus ont un bec rouge fort, des pattes robustes et des plumes vertes et bleues. Ils atteignent la taille d’une grosse poule et peuvent peser jusqu’à 3 kilogrammes. Souvent confondus avec les poules pukeko des marais, qui sont plus minces, les takahés ne se reproduisent qu’une fois par an, et n’ont qu’un à deux poussins par couvée. Ils se nourrissent principalement de feuilles et de graines, et leur espérance de vie peut atteindre 18 ans dans la nature, voir 22 ans dans les sanctuaires. Le takahé est apparu à l’ère préhistorique du Pléistocène, soit entre 2,58 millions d’années à 11 700 ans avant notre ère. Son faible taux de reproduction et sa vulnérabilité à la prédation par les carnivores terrestres introduits par les colons, ont amené l’espèce au bord de l’extinction. Parallèlement à cette réintroduction, de gros efforts sont entrepris pour limiter les prédateurs du takahé, à commencer par les hermines, les chats sauvages, les furets et les rats.

Brésil : des scientifiques mesurent le stress des loups à crinière du Cerrado…

Des chercheurs brésiliens ont implanté les premiers dispositifs sous-cutanés de surveillance de la fréquence cardiaque, sur des loups à crinière sauvage (Chrysocyon brachyurus), le plus grand canidé d'Amérique du Sud. En l’absence de proies pour chasser sur les terres défrichées et désormais consacrées à l’agriculture, les loups à crinière s’approchent de plus en plus des élevages, générant des conflits avec les agriculteurs qui n’hésitent pas à les tuer. Les biologistes Rogério Cunha de Paula et Ricardo Pires Boulhosa, coordinateurs du programme du CENAP (Centre National de Recherche pour la Conservation des Mammifères Carnivores), capturent des loups à l’aide de cages pièges. Le but est de leur implanter, sous cutané, le dispositif de mesure de la fréquence cardiaque, afin de déterminer leur niveau de stress qu'implique la proximité de l’homme, et qui affecte la reproduction de l’espèce, donc à terme, sa survie.

L’affouragement en saison froide : un bien ou un mal ?

Comme tous les ans, à la veille des mois les plus froids (ou les moins chauds depuis que nous sommes soumis au réchauffement climatique), l’affouragement est au cœur des débats… Il ne s’agit pas là d’agrainage de dissuasion, transformé encore trop souvent en nourrissage, mais comme l’indique le Larousse, d’affourager, c’est-à-dire « action de distribuer du fourrage », le terme fourrage étant défini, quant à lui, comme « une matière végétale servant à l’alimentation des animaux domestiques, constituée par la partie aérienne de certaines plantes ». La différence entre agrainage et affouragement a d’ailleurs été parfaitement prise en compte par la législation, qui en fixe le cadre général via le code de l’environnement. Les différentes modalités pratiques de mise en œuvre de l’affouragement, à commencer par son autorisation ou son interdiction, ne relèvent pas de la loi, mais de la réglementation propre à chaque département. C’est le schéma départemental de gestion cynégétique qui en précise les conditions, et toute infraction à ces dispositions relève donc du non-respect des mesures prévues par ce schéma…

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Le premier « dogxim » confirmé, est mort…

Fin 2021, un drôle de chien a été découvert au Brésil, après avoir été heurté et blessé par un véhicule. De taille moyenne, fourrure épaisse, pelage foncé, long museau, l’animal a été conduit dans une clinique vétérinaire qui l’a soigné, puis confié à Flavia Ferrari, une éducatrice canine qui s’en est occupé durant sa convalescence. « Cette petite femelle est surprenante. Elle jappe comme un chien mais elle est moins docile, cependant sans l'agressivité d’un canidé sauvage lorsqu'il est manipulé » a-t-elle déclaré. L’étude de l’ADN a confirmé qu’il s’agissait bien d’un croisement de renard et de chien domestique, première hybridation reconnue scientifiquement. « Parfois, elle se laissait toucher et même caresser, interagissait, et jouait même avec des jouets » ajoutait l’éducatrice. L’animal en question a été surnommé « dogxim » par les chercheurs universitaires, une façon de fixer les origines de « dog » (chien) et « graxaim-de-campo », qui signifie (en portugais) « renard d'Aszara » d’où proviendrait son héritage. Après des études chromosomiques, les scientifiques ont établi que cet hybride possédait 76 chromosomes, alors que les chiens en ont 78, et les renards 74. Malheureusement, cet animal « unique », selon les mots du Dr Rafael Kretschmer, qui a effectué l'analyse génétique, est décédé de cause inconnue.

L'élanion blanc, petit rapace aux yeux rouges originaire d'Afrique, s’installe…

Dans la baie du Mont Saint-Michel, un couple d’élanion blanc a été observé cet été. Après une suspicion de présence en 2022, la confirmation est donc arrivée cette année. L’élanion blanc a niché en France pour la première fois en 1990, et sa population est désormais estimée entre 500 et 1 000 couples sur le territoire national. En Normandie, en dehors d’un couple qui a fréquenté quelque temps les marais de la Dives en 1994, les observations étaient rarissime jusqu’à il y a une dizaine d’années. Depuis, l’espèce est vue régulièrement tous les ans, et toujours un peu plus vers le nord. Le réchauffement global des températures favorise la multiplication des insectes dont ces oiseaux se nourrissent et comme ils peuvent se reproduire toute l’année tant qu’il y a de la nourriture disponible, ils ont une grande capacité de colonisation de nouveaux territoires.

 

Comment mesurer l’impact du loup sur la grande faune sauvage ?

Si, apparemment, la prochaine saison de chasse se présente relativement bien, une ombre plane cependant sur les départements où la présence du loup est avérée. Souci majeur pour les FDC de ces départements, elles voudraient bien connaitre l’impact des grands prédateurs sur le gibier, et principalement sur les cervidés (grands et petits), les chamois, les isards et les mouflons. Dans le bulletin loup n° 40, que vient de publier la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, on apprend que, pour l’année 2022, la protection des troupeaux a fait ouvrir 3 391 dossiers, pour une dépense de 32,7 M€, et les indemnisations des dommages (pour 4 181 constats et 12 526 victimes) s’est élevée à 4,01 M€, soit au total, et rien que pour le loup, 7,28 millions d’€ à la charge des contribuables… (Quand la Fondation Brigitte Bardot crie au scandale à propos de la loi de 2019 qui, écrit-elle : « entraine une dépense de 40 M€ de la part de l’Etat pour les chasseurs », elle oublie de préciser que la législation a modifié les missions des FDC, les chargeant des tâches administratives qui étaient auparavant assumées par les DDT et DDTM. Fermez le ban !). Cela étant, et si on reprend les chiffres annoncés, à part les 162 loups tués légalement dans le cadre du protocole d’intervention et les 7 détruits illégalement, plus rien ne filtre sur l’estimation totale du nombre de loups en France. Seuls les chiffres communiqués par l’OFB faisaient état de 906 loups « identifiés », en sortie d’hiver 2022/2023. La division est donc simple à faire : chaque loup coûte aux contribuables un peu plus de 8 000 € par an. Quant à l’impact sur la faune sauvage, il faut rappeler que chaque loup tue, en moyenne, une centaine de proies par an. Les 906 loups « identifiés » consomment donc, au total, 90 600 proies, dont 12 526 sont des proies domestiques et principalement des ovins. On peut donc en déduire que la part des proies « gibier » se monte à environ 78 000 têtes pour la France, l’extrapolation pouvant se faire de la même façon par département. Compte tenu des tableaux de chasse réalisés (environ 1 500 000 grands animaux) l’impact des loups « identifiés » serait de l’ordre de 5,5%. Pas grave diront les bobos. Certes, mais ces 906 loups… que l’on voit désormais partout, ont un sacré appétit !

 

Pour voir le bulletin Info-Loup n° 40 : c’est ICI

Sangliers : les racines du mal…

Comme les années précédentes, après le calme apparent dû à la discrétion des sangliers occupés à élever la nouvelle génération, la fin de la période de lactation a ramené les bêtes noires dans la plaine, et dans bien des départements, les dégâts de grand gibier font débats. Entre les décisions prises dans les FDC, mais peu respectées sur le terrain, la situation ne s’améliore guère. Le seul point de mesure d’une éventuelle surdensité de grands animaux se trouve donc dans le porte-monnaie, avec tous les inconvénients et risques que cela comporte… Dans le département de la Meuse, champion de France en matière de dégâts avec une enveloppe qui avoisine les 4 millions d’€, on est au bord de l’explosion… car la mutualisation des dégâts se fait au niveau des massifs ou unités de gestion. Christian Busseuil dénonce cette sorte de racket, qui oblige les petites sociétés de plaine à mettre la main à la poche, n’ayant la visite des bêtes noires que la nuit quand elles viennent viander en plaine, regagnant au petit matin les grands espaces forestiers, où sont réalisés les gros tableaux…

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