Le « chat-renard » est bien un félin spécifique à la Corse…

Connu de longue date des bergers corses, ce petit mammifère intrigue les scientifiques depuis des années. Mais la recherche avance et les dernières analyses génétiques ont confirmé la lignée génétique spécifique de cet animal. L'analyse « permet clairement de séparer les prélèvements de chats sauvages corses des prélèvements de chats forestiers continentaux, de chats domestiques (de Corse et du continent) et de chats de Sardaigne… » indique l'OFB dans un communiqué. Le félin, connu sous le nom corse de « ghjattu volpe » (chat-renard) en raison de la longueur de son corps et de sa queue, fait de longue date partie de la mythologie des bergers locaux. « Ils racontaient que ces chats forestiers s'attaquaient aux mamelles de leurs brebis et chèvres. C'est à partir de ces récits, transmis de génération en génération, qu'on a commencé nos recherches » expliquait en 2019 Carlu-Antone Cecchini, chargé de mission chat forestier à l'ONCFS, devenu depuis OFB. Pour les scientifiques, l'histoire a commencé plus récemment, après la capture accidentelle d'un chat de type sauvage dans un poulailler à Olcani, dans le Cap Corse, en 2008. La publication par l’OFB et le laboratoire de Biométrie et Biologie Evolutive (CNRS-Université Claude Bernard Lyon 1) des résultats d’une étude génétique comparant les profils de chats vivant à l’état sauvage en Corse, en France métropolitaine et de chats domestiques, apporte donc un éclairage nouveau, et plusieurs partenaires institutionnels sont engagés dans ce programme en soutien (financier, technique, humain) à l’OFB, qui le coordonne : Collectivité de Corse, Office de l’Environnement de la Corse, Office National des Forêts, DREAL de Corse. Les travaux scientifiques vont se poursuivre, d’une part pour identifier différentes zones de Corse où ce type de chat sauvage est présent, et d’autre part, acquérir de nouvelles connaissances sur l’écologie de ce chat. (Photo OFB)

Est-ce la renaissance du lapin de garenne ?

Ils sont, affirment les témoins, des milliers à envahir, dès le crépuscule, les terres agricoles situées à l’est de Montpellier. Douze communes sont impactées par ce phénomène tout récent, mais impossible encore à endiguer. « Je n’ai jamais vu ça de ma vie », a déclaré Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès, qui ajoute : « Ils causent des dégâts considérables et les agriculteurs, maraîchers et viticulteurs sont désemparés ». La préfecture de l’Hérault a confirmé cette invasion inédite et pour l’heure inexpliquée. Classé « ESOD » par arrêté préfectoral sur les communes de Baillargues, Candillargues, Lansargues, Le Crès, Marsillargues, Mauguio, Montpellier, Mudaison, Saint-Aunès, Saint-Brès, Saint-Just et Saint-Nazaire-de-Pézan, le lagomorphe a déjà détruit, depuis le début de cette année, plus de 1400 ha de grande culture et de vignes. La période de tir a donc été prolongée jusqu’au 31 mars 2023 et le piégeage est autorisé jusqu'au 30 juin 2023 (uniquement par des piégeurs agréés, et avec l'accord des propriétaires des terrains). Les lapins repris par furetage seront expatriés vers la garrigue à Saint-Gély-du-Fesc, « là où les chasseurs n'ont pas de lapin et où il n'y a pas de culture »...

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Sanglier : quand l’agrainage fait débat…

Glands, châtaignes, maïs, pois fourragers… Pour le sanglier, tout est bon, mais pas en permanence. Il a, comme tous les omnivores, des nécessités et… des préférences. Tous les spécialistes de la bête noire sont d’accord sur ce point : lors des années de fortes glandées, le rut du sanglier est plus précoce. Cette avance sur la nature, déclenchée par les qualités nutritives très particulières des glands de chênes, aura une forte incidence sur l’état des populations au cours de l’année suivante. Ce petit fruit forestier est incontestablement le met préféré des sangliers, à un point tel que notre bête noire est capable de délaisser tous les autres apports, y compris le maïs, quand le sol des forêts regorge de cette manne. Cependant, il faut être parcimonieux si, au printemps suivant, on apporte ce maïs en complément, car on pourrait donner aux marcassins un élan de croissance qu’ils n’auraient jamais eu dans un biotope naturel. Cette valeur nutritionnelle ajoutée favorise le développement corporel des jeunes animaux dont les effets « bénéfiques » auront une forte incidence sur la reproduction...

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Le mouflon de Corse

Y-a-t-il encore un territoire, en France, où il prospère ? Hélas non, et après des dizaines d’années d’efforts soutenus, de réimplantation, de protection, de gestion, ce petit bovidé, du genre Ovis, ancêtre de nos moutons domestiques, est impitoyablement croqué par les loups. En 2009, le tableau national augmentait encore, et atteignait même la plus forte croissance enregistrée en dix-huit ans (+ 15,4%). En 2018, l’espèce était chassée dans trente départements, contre 29 en 2017, et il se prélevait un peu plus de trois mille animaux chaque année. Mais, en 2019, le déclin a commencé. L’arc alpin est le plus touché, avec un impact majeur dans la réserve de Grange (Haute-Savoie), où le nombre de mouflons est passé de 166 à 37, en seulement deux ans. Puis suivent de près les départements de l’arc méditerranéen, et principalement l’Aude, les Pyrénées-Orientales et le massif du Caroux-Espinouse, dans l’Hérault...

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​​​​​​​On reparle du chacal doré

En mars 2022, un canidé de forme curieuse a été saisi par un piège photographique dans le sud du Finistère, et cet animal n'a été officiellement identifié qu'en début d'année. Il s'agit d'un chacal doré, espèce de canidé entre le renard et loup. D’après Ouest-France, ce sont des photographies prises en mars dernier dans une ferme pédagogique à Plonéour-Lanvern qui ont permis de dire que l'animal était bien un chacal doré, formellement identifié par un écologue de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement). Dans les Deux-Sèvres, la préfecture et l'OFB ont confirmé une autre observation de chacal doré dans le département. Il a été vu à deux reprises le 15 et le 22 janvier sur la commune de Saint-Coutant. Le discret animal est passé devant un piège à photo, ce qui a permis son identification. C'est la deuxième fois que cette espèce est aperçue dans le département, et sa première observation a eu lieu en 2021 sur la commune voisine de Sainte-Soline. L’espèce vit principalement en Asie et dans les Balkans, et ce n’est qu’en 1941 que les premières traces de sa présence sont relevées en Croatie. Puis les pics de dispersion se sont multipliés jusqu’à sa première apparition en France, dans les Alpes en 2017. L’année suivante il était observé en Haute-Savoie, puis de nouveau dans les Alpes Maritimes, les Bouches du Rhône et les Deux-Sèvres. La commission européenne a considéré, en 2016, que le Chacal doré ne pouvait être considéré comme une espèce exotique envahissante et l’a, à ce titre, classé en Annexe V de la Directive Habitats 92/43/CEE qui impose aux états membres de mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour que le statut de l’espèce reste favorable.

En France, il y a bien plus de lynx qu’annoncé...

Alors que les estimations des « spécialistes » du lynx font état de 150 à 180 animaux sur l’ensemble de l’Hexagone, les derniers chiffres publiés remettent les pendules à l’heure. Il y aurait actuellement sur le territoire métropolitain entre 400 et 500 lynx. Les animaux se portent donc très bien dans les Alpes, les Vosges, le massif du Jura (avec une centaine de lynx dans l’Ain), les Pyrénées et les forêts du Massif central. « Leur répartition géographique varie en fonction des années et de leur capacité à se reproduire et à se déplacer » écrivent aussi ceux qui les suivent, ce qui est une affirmation complètement déconnectée de la réalité. Seuls des déplacements « de survie » quand la nourriture se fait rare ont été constatés, mais en aucun cas des déplacements massifs qui auraient une incidence sur la répartition des animaux. Bref, comme pour les loups, les écolos veulent nous faire croire que tout va mal, alors que c’est quasiment l’inverse. « Les populations de lynx sont surveillées et gérées par les autorités nationales et régionales de la chasse et de la faune sauvage, qui s’efforcent de maintenir un équilibre entre la conservation de cette espèce menacée et les intérêts des communautés locales… ». Allons bon, et comment font-ils ces spécialistes pour maintenir l’équilibre ? Mais précisent-ils un peu plus loin : « Les lynx sont des animaux solitaires et territoriaux… ». Ouf nous voilà rassurés, quoique… On apprend aussi de ces éminents spécialistes que les lynx « se nourrissent principalement de cervidés tels que les cerfs, les daims et les chevreuils, mais ils peuvent également manger des lièvres, des lapins et même des petits rongeurs… Ils se reproduisent tous les ans, avec une saison de reproduction qui dépend de la région… ». Pour ce qui est de la rigueur scientifique, on attendra donc la prochaine mouture…

Le chevreuil ne séduit plus…

Détrôné par le sanglier, le chevreuil intéresse moins les chasseurs qui ont tendance à le ravaler au rang de petit gibier. Pourtant, et bien que ses effectifs progressent encore, le plus petit de nos grands animaux a un petit problème, la baisse de son poids. Le constat est général : le chevreuil a perdu, dans presque toutes les régions, de la corpulence et de la masse. Les poids moyens des adultes et des chevrillards ont chuté d’une manière significative, -10 à -15% pour les adultes, et jusqu’à -25% pour les jeunes, pesés à âge égal, entre six et sept mois. Est-ce dû à la surpopulation ? C’est l’une des causes, disent les spécialistes du petit cervidé, dont les plans de chasse approchent désormais les 700 000 animaux, pour des prélèvements réalisés à près de 90%. Et pour la première fois, au terme de la précédente saison, la barre des 600 000 têtes prélevées a été franchie. Deux départements caracolent en tête : la Moselle (16842) et la Dordogne (15065). Viennent ensuite le Bas-Rhin (14623), le Cher (13849), les Landes (13697), la Haute-Marne (13314), le Loir-et-Cher (12858), la Gironde (12539), la Côte-d’Or (11955), le Haut-Rhin (10634), l’Indre (10392) et la Sarthe (10150)…

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Les grands prédateurs

La question du bien-fondé de la présence des grands prédateurs (ours, loups, lynx pour le moment…), au beau milieu de nos espaces très impactés par l’activité humaine, peut légitimement se poser. De plus, il est évident qu’aujourd’hui, la problématique est devenue beaucoup plus complexe que la vision simpliste des ayatollahs de la biodiversité, qui nous assènent, à longueur de journées, que tout organisme vivant doit absolument retrouver sa place dans notre société. Vu sous un angle purement philosophique, pourquoi pas. Mais imaginons que demain, la fonte des glaces, au pôle nord, permette de mettre à jour un couple de mammouths, congelés dans de suffisamment bonnes conditions pour que des scientifiques avant-gardistes puissent tenter de leur redonner vie, faudrait-il les relâcher dans la nature sous statut de protection intégrale ? Nous n’en sommes pas sûrs du tout. En revanche, ce dont nous sommes certains, c’est que ce débat sur le retour des grands prédateurs est légitimement fondé. En tant qu’acteurs du milieu naturel, ce serait même un devoir de nous y impliquer. Pour ou contre, nous tenterons d’y voir plus clair, mais de prime abord, aucune des deux positions ne doit être frappée d’anathème, c’est évident, et ceux qui disent le contraire sont des dictateurs intellectuels. Certes, avec le retour du loup, de l’ours et du lynx, qui n’exige aucun aménagement, ni aucun effort, certains de nos concitoyens y retrouvent une bonne conscience, faisant fi de la situation dramatique dans laquelle se sont retrouvés des éleveurs, les seuls touchés de plein fouet par la présence des fauves. Mais la biodiversité ce n’est pas que cela, et nos détracteurs se gardent bien de s’attaquer au fond du problème…

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Le « bouc de Harris »

Qui pourrait penser que, sous ce nom, se cache l’une des quatre sous-espèces d’antilope de sable, « Hippotragus niger » dite aussi antilope noire, identifiée par Cornwallis Harris en 1836, et initialement appelée « bouc de Harris ». Cette antilope, gibier et trophée d’exception pour un chasseur, qui vit dans l'arrière-pays côtier de la Tanzanie et au sud-est du Kenya, porte le nom de Roosevelt. Elle fut découverte lors du safari Roosevelt, en 1909/1910, mais en fait nommée ainsi en l'honneur de Kermit Roosevelt, le second fils du président américain Theodore Roosevelt, présent tout au long de l'expédition. Au cours de ce safari, le zoologiste américain Edmund Heller a exploré les collines de Shimba, sur la côte du Kenya, et a d'abord décrit cette antilope comme différente du mâle Harris reconnu depuis longtemps. Les biologistes pensaient alors que l'espèce s'étendait vers le sud en Tanzanie, mais il fallait le vérifier. Ce ne fut qu’à la fin des années 1990, avec les premières applications ADN, que l'Institut berlinois de biologie zoologique et de recherche sur la faune (IZW) a commencé à faire des recherches, en comparant des échantillons de tissus d'animaux kenyans et tanzaniens. Et, officiellement publiés en 2002, les résultats ADN confirmaient que les « Sable » de l'est de la Tanzanie sont bien des « Roosevelt ».

​​​​​​​22 ans après sa disparition, le bouquetin ibérique étend son aire de répartition

Réintroduit du côté français, le bouquetin ibérique se porte bien, très bien même puisqu'un jeune mâle a été aperçu côté espagnol du massif pyrénéen. Il a été observé, pour la première fois depuis 22 ans, par des agents espagnols, dans le Parc national d’Ordesa Monte Perdido. L’animal aurait traversé la frontière du côté de Cauterets ou de Luz-Saint-Sauveur et serait remonté vers le nord depuis la Sierra de Guara. « Nous sommes dans la période de rut et les mâles bougent pour aller trouver des femelles » a précisé Eric Sourp, le responsable du programme de réintroduction des bouquetins ibériques, au Parc national des Pyrénées, qui a ajouté : « C'est une bonne nouvelle, on voit qu'ils circulent et ils pourraient ainsi coloniser les Pyrénées espagnoles… ». Côté français, le bouquetin ibérique n’était plus présent depuis un siècle, et fut réintroduit en 2014 avec un premier lâcher de 16 animaux. Plus petit que le bouquetin des Alpes, le bouquetin ibérique est adapté à la vie en montagne grâce à ses pattes robustes et ses sabots qui  « collent » à la roche. Aujourd’hui, selon les spécialistes qui le suivent, 335 spécimens sont présents sur le parc national des Pyrénées, et, compte tenu du taux de reproduction de l’espèce qui est de l'ordre de 20% par an, ce nombre pourrait doubler dans les 5 ans. Pour conforter ces bons résultats, un nouveau lâcher de 10 femelles et 2 mâles est programmé au printemps 2023, à Gavarnie-Gèdre.

Pyrénées : les ours sous ADN

Les premiers résultats d’analyses génétiques sur l’année 2022 ont été dévoilés, et ont permis d’identifier 35 individus différents (22 mâles et 13 femelles). Dans cette population, trois femelles et leurs oursons ont pu être identifiés génétiquement. Pour collecter les indices sur le terrain, un réseau d’observateurs de l’OFB collecte des poils et des laissées qui permettent la réalisation du profil ADN de chaque individu. Les résultats obtenus ont également permis d’identifier l’ours subadulte trouvé mort le 20 juin 2022, sur la commune de Melles (31). C’est une femelle identifiée « New20_12 », née en 2020 et issue des ours « Gaia » et « Boet ». En 2021, l’effectif minimum détecté était de 70 individus, un chiffre en hausse d’environ 10% par an, en moyenne, ce qui, expliquent les responsables du suivi « est bien pour une espèce qui était au bord de la disparition, avec seulement 5 individus en 1995 ». Mais ils ajoutent : « Cela n’est pas suffisant pour espérer conserver l’espèce. Le nombre d’ours reste faible, et engendre second problème, la baisse de la qualité de la diversité génétique… ».

Sanglier : les gros ne sont plus rares, mais les nains ?

Lors d’une battue, dernièrement, un chasseur posté, respectueux des consignes, tire un petit sanglier qui se présentait seul sur la ligne. Il arrivait quelques minutes après le passage d’une compagnie. A son coup de carabine, le chasseur constate que l’animal prend la balle, tombe inanimé deux secondes, se relève brusquement et disparaît dans la végétation. Une demi-heure plus tard, à l’approche des traqueurs, un fox qui avait pris les devants remonte la voie et disparaît à son tour sous les fourrés. Plusieurs minutes se passent et soudain, à une centaine de mètres, un léger récri se fait entendre, puis un second plus intense. Quelques secondes de silence et de nouveau la petite voix du chien qui donnait toujours à la même place. Sur la ligne, que le chef de traque venait d’atteindre, le tireur donnait ses explications : « j’ai tiré un petit sanglier haut comme ça » affirma-t-il en montrant la hauteur de sa botte. « Ne bougez pas, j’y vais » dit le responsable aux chasseurs postés et aux autres traqueurs, et accompagnés de ses deux bassets vendéens et de son seul couteau de chasse pour servir l’animal blessé, il pénètre dans le sous-bois…

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Dégâts de gibier, enclos de chasse : un décret qui encadre !

Le gouvernement vient (enfin) de publier, plus de deux ans après la consultation publique ouverte entre février et mars 2020, le décret relatif à « la maîtrise des populations de grand gibier ». Mais n’y figure plus la mesure la plus polémique, qui devait faciliter la chasse du sanglier à partir du 1er juin. Le texte a pour but de modifier quelques règles du Code de l’environnement pour tenter de limiter la prolifération du grand gibier, principalement le sanglier et les dégâts qu’il cause. En mars 2019, un rapport signé du député Alain Perea (Aude) et du sénateur Jean-Noël Cardoux (Loiret) ouvrait des pistes, et s’appuyant sur elles, l'OFB nouvellement créé, présentait un projet proposant des modalités d’incitation à la maîtrise des populations de grand gibier et à la prévention des dégâts agricoles. Ce projet, approuvé par le CNCFS en février 2020, était ensuite soumis à la consultation publique, mais a soulevé d’innombrables protestations. En cause, une disposition qui prévoyait de faciliter la pratique de la chasse avant l’ouverture officielle le 15 août, en supprimant l’autorisation préfectorale individuelle de chasse pour le sanglier et le chevreuil nécessaire pour chasser ces deux espèces à partir du 1er juin. Comme l’a expliqué le ministère dans une réponse à une question parlementaire, en juin 2020, la possibilité de commencer la chasse au sanglier en juin existe déjà actuellement, mais elle est soumise à autorisation préfectorale, relativement souple au demeurant, puisque le silence de l’administration à réception de la demande, vaut autorisation en 5 jours seulement. C’est donc cette disposition qui a fait reculer le gouvernement, et il l'a supprimé. Les autres mesures adoptées concernent les ACCA : le décret prévoit que, désormais les Centres régionaux de la propriété forestière seront sollicités par le ministre pour établir qu’un département doit obligatoirement comporter des ACCA. Quant au reste du décret, il concerne la réglementation des « enclos de chasse » prévue par la loi du 24 juillet 2019, dont la gestion doit être soumise à un « plan ». Il détaille les modalités de ce plan de gestion : interdiction de « lâchers de sangliers », sauf « au sein des terrains clos des établissements professionnels de chasse à caractère commercial ». Est également interdit, désormais, le « nourrissage en vue de concentrer des sangliers sur un territoire ».

Pour voir le décret : c’est ICI

Le statut des animaux sauvages

La faune sauvage qui vit en liberté est qualifiée de « res nullius », bien n’appartenant à personne, par opposition aux animaux domestiques ou détenus en captivité qui sont eux des « res propria » ou « privata », donc des biens appartenant à un propriétaire. Pour un chasseur, l’appropriation de l’animal chassé résulte de sa capture, l’acte d’occupation, et ce, même si cette capture résulte d’un acte illicite volontaire ou non, de braconnage. Le chasseur est responsable de la qualité sanitaire du gibier qu’il a tué, et qu’il remet à un tiers, soit en le donnant, soit en le vendant. En outre un spécimen d’une espèce de faune sauvage issue d’un élevage, donc « res propria », recouvre sa qualité de « res nullius » au moment où il est relâché volontairement dans la nature, ainsi que l’a précisé la Cour de Cassation à différentes reprises. Ainsi, dans l’arrêt n° 80-92139 du 25 février 1981, la Chambre criminelle précise que : « Ne sauraient être considérés comme des animaux apprivoisés, au sens de l’article 453 alinéa 1er du Code pénal, des faisans élevés en enclos qui ont été ensuite lâchés dans la nature pour être chassés ». La notion de gibier, en droit français, a été précisée par la Cour de Cassation par arrêt n°93-83341 du 12 octobre 1994, puis par le Conseil d’État par décision n° 120905 du 26 mai 1995. Pour ces deux cours : « Constituent du gibier, au sens de la législation sur la chasse, les animaux sans maître, appartenant à une espèce non domestique, fût-elle protégée, vivant à l’état sauvage ».