Des perdrix facilement

 

 

 

Des perdrix facilement

 

un manuel pour sauver la perdrix grise 

 

 

 

Agriculteur céréalier proche de Chalons en Champagne, François Mercier est un chasseur passionné de petit gibier et de la perdrix grise en particulier. A partir d’un territoire de référence de 200 ha, il montre comment construire un environnement favorable à l’espèce : morcellement des parcelles, implantations des îlots buissonneux, création de bandes enherbées, de jachères fleuries, combinaison des assolements, techniques culturales, préservation des bordures et autres accotements. Mais François Mercier est aussi un chef d’entreprise qui sait compter, et saisir les opportunités que peuvent offrir la PAC et autres dispositions actuelles pour la préservation et l’amélioration des milieux… 72 pages de documentation pédagogique à ciel ouvert pour la conservation de la perdrix grise !

 

Cet ouvrage est disponible au prix de 10 € (+5 € de frais d’envoi) auprès de : François Mercier, Ferme de Belle Croix, 51520 Saint-Martin sur le Pré - Téléphone : 06 08 67 36 91, ou par courriel à : f.mercier51@yahoo.fr

Faune sauvage : sélection n’est pas synonyme d’évolution...

Chez les mammifères, la chasse cible souvent des caractères sexuels secondaires, tels que la taille des cornes ou des bois. Ainsi, pour tenter de modifier les trajectoires évolutives des populations, la sélection par la chasse doit être suffisamment forte pour contrer les effets de la sélection sexuelle. Il est compliqué de déterminer avec certitude le rôle exact de ces caractères secondaires sur le succès de la reproduction, mais chez les espèces où les cornes et les bois sont utilisés comme armes (chevreuil, chamois, chèvre des montagnes), leur taille semble jouer un rôle moindre dans le succès d'accouplement et de reproduction. À l'inverse, les espèces chez lesquelles ces traits secondaires sont utilisés pour repousser l'adversaire (mouflon, bouquetin, cerf), la taille des cornes et des bois joue un rôle plus important dans l'accès à la reproduction. L'impact évolutif de la chasse aux trophées est donc susceptible d'être plus important dans ces derniers cas, où le retrait d'un individu plus âgé, aura un effet plus marquant sur la reproduction. L'organisation sociale peut également affecter les conséquences évolutives de la chasse, comme chez les espèces grégaires, où il est plus facile pour un chasseur d'évaluer la taille relative, et donc de cibler les individus plus gros et/ou ceux avec les plus grands trophées, ce qui peut potentiellement faire de la récolte de ces animaux, une pression de sélection plus importante que chez les espèces solitaires. Il faut donc, pour que la récolte sélective puisse avoir des conséquences évolutives, que certaines conditions soient remplies :

- le trait soumis à la sélection de la récolte doit être héréditaire,

- la sélection par la récolte, dite sélection artificielle, doit exercer une pression significative sur les phénotypes ciblés,

- cette sélection doit être forte, persistante et doit se produire sur de grandes superficies et sur plusieurs générations,

- les animaux des deux sexes seront récoltés, si possible, avant d’être en âge de reproduire.

Faune sauvage : pour survivre, elle évite comme elle peut la consanguinité…

La consanguinité peut entraîner la réduction de la forme physique d'une population donnée, issue de ces croisements. Lorsque deux individus apparentés s'accouplent, la probabilité d'appariement d'allèles récessifs délétères, dans la progéniture résultante, est plus élevée que quand ce sont des individus non apparentés qui s'accouplent, en raison d'une homozygotie accrue. Cependant, la consanguinité permet également de purger génétiquement des allèles délétères qui, autrement, continueraient à exister dans la population, et pourraient potentiellement augmenter en fréquence avec le temps. Un autre effet négatif possible de la consanguinité est un système immunitaire affaibli, en raison d'allèles immunitaires moins diversifiés. L'évitement de la reproduction consanguine est un concept en biologie évolutive. Un équilibre existe donc entre la consanguinité, et son évitement qui se produit dans la nature par au moins quatre mécanismes :

- la reconnaissance de la parenté,

- la dispersion,

- les copulations extra-couple ou extra-groupe,

- la maturation retardée et/ou la suppression de la reproduction.

Il est à noter que ces mécanismes ne s'excluent pas mutuellement, et que plusieurs d’entre eux peuvent se produire dans une population à un moment donné…

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Chasse d’été du brocard : la surprise d’un soir…

Ça s’est passé en début de semaine, au cours d’une sortie rapidement décidée à la suite d’un orage accompagné d’une copieuse averse. Le terrain de chasse n’étant qu’à quelques kilomètres de son domicile, notre chasseur était sur place dès la fin de la pluie. Il ne lui restait plus qu’à rejoindre la prairie et attendre que les animaux sortent du bois, devenu inconfortable avec la chute des dernières gouttes qui tombaient du feuillage. Une demi-heure plus tard, sortait un premier animal, fort de corps, qu’un rapide coup d’œil jugea chevrette, et ne voyant rien derrière, en déduit qu’elle n’était pas suitée. « Un brocard ne doit pas être loin… » pensa-t-il, observant précautionneusement les alentours. L’animal consomma quelques tiges, sans que rien ne se passe. Il restait seul et tranquille sur la prairie. Mais, un peu plus tard, pris d’une envie, il se mit à uriner et… surprise. Si la position semblait presque normale pour une chevrette, le jet d’urine ne jaillissait pas à l’arrière, mais sous le ventre de ce brocard sans bois, et sans aucune trace de pivot sur la tête. Quelques clichés mirent fin à la sortie dont il ne reste que ce souvenir, concrétisé par ces deux photos…

Quand le sanglier sort du bois !

Comme les Gaulois, les sangliers sont dans la plaine… Il s’agit plus là d’opportunités alimentaires que de changement de mœurs, mais depuis une dizaine de jours, l’activité des bêtes noires est visible. Cela signifie que les laies, en fin de période de lactation, se déplacent, entrainant derrière elles des marcassins qui commencent à avoir un solide appétit. En forêt, à cette période de l’année, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous le groin, alors qu’un peu plus loin, en plaine, les épis des céréales sont au stade « laiteux ». Les risques de dégâts se multiplient, et c’est ce qui a déclenché, dans quasiment tous les départements, le tir possible des bêtes noires. Chacun, selon son territoire et les nécessités du moment interviendra à sa façon, mais rappelons que cette chasse d’été a surtout pour objectif d’aider les agriculteurs. Attention donc à ne pas déstructurer les compagnies, ce qui aurait un effet inverse au résultat recherché. Le tir d’un marcassin ou d’une bête rousse, éventuellement une petite bête de compagnie, suffit généralement à décantonner la compagnie, et à assurer la tranquillité des lieux pour une bonne dizaine de jours…

La prédation expliquée par la physique…

Par leurs nombreuses interactions, les espèces sont interconnectées dans la nature, formant des réseaux écologiques complexes. La structure de ces réseaux affecte non seulement les performances des espèces individuelles, mais également la stabilité des communautés, le fonctionnement de l'écosystème et sa résilience, en réponse aux perturbations. Une connaissance précise de l'occurrence et de l'ampleur de ces interactions entre espèces, dans les systèmes naturels, est donc cruciale pour les prévisions écologiques. Des approches fondamentales ont établi un lien entre les caractéristiques des espèces, tels que la masse corporelle, le type métabolique, le mode de locomotion et la stratégie de prédation. Comme les effets des conditions physiques sont souvent prévisibles, ils constituent une base solide à partir de laquelle on peut envisager de construire des modèles qui pourraient être extrêmement utiles pour deux raisons :

- ils représentent une amélioration par rapport aux approches actuelles,

- ils peuvent étendre l'utilité des données d'observation en prenant en compte l'hétérogénéité des réseaux d'interaction à des échelles spatiales plus pointues…

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L’envoutement des chasses d’été

Relativement discrets depuis le printemps, les sangliers se montrent de nouveau. Les laies meneuses, qui s’étaient isolées pour les mises bas, reconstituent leur cellule familiale. Ces compagnies, généralement composées de trois générations, deviennent plus actives au moment où, dans les champs, les épis des céréales arrivent au stade « laiteux », une gourmandise dont les bêtes noires raffolent. C’est là, près de ces cultures qu’il faut les attendre et, si possible, décantonner le groupe en éliminant une bête rousse. L’autre chasse concerne les brocards. Ils ont conquis leurs nouveaux territoires à force d’intimidations, d’aboiements et d’affrontements débridés, et les ont marqués par des frottis et des gratis. A l’approche de juillet, la tension monte… Confirmant les déplacements incessants des animaux, c’est pendant cette période que les coulées se creusent, en attendant l’apparition de ces fameux « ronds de sorcières » qui marquent les longues poursuites des mâles derrière les chevrettes, non encore consentantes. Voyeur intime, le chasseur est donc le témoin privilégié de cette tranche de vie. Les quinze jours qui arrivent sont les plus favorables à l’observation, au balayage des sentiers de pirsch et à l’aménagement des petits postes d’affût.

Le chat à tête plate en voie de disparition

Menacé par la disparition de son habitat, asséché pour cultiver des palmiers à huile, le chat à tête plate (Prionailurus planiceps) est une espèce qui vit dans les marécages asiatiques de Bornéo, Sumatra, Malaisie, Thaïlande… Seul chat qui aime l’eau, et d’un poids qui va de 1,5 à 3 kilos, sa morphologie est parfaitement adaptée au monde aquatique. Il possède des pattes à moitié palmées, de petites oreilles, de grands yeux et une petite queue. Au bout de ses courtes pattes, ses griffes sont semi-rétractiles, pour pouvoir tenir les proies glissantes que représentent les poissons, mais il consomme aussi des petits mammifères, des oiseaux et des amphibiens. Comme tous les piscivores, il a une denture aiguisée, y compris au niveau des molaires et prémolaires. D'abord classé par l’UICN comme « VU » (espèce vulnérable), il vient d’entrer dans la catégorie « EN » (en danger, Annexe I de la CITES). Surveillé de près par le Bornean Wild Cat and Clouded Leopard Project, dont le but est d'étudier conjointement les cinq espèces de félins de l'île de Bornéo, les connaissances acquises devraient permettre de mieux comprendre le comportement et l'écologie de ces félins, et de situer leur réponse à des environnements modifiés par l'exploitation forestière. L'aire d'étude est fixée sur la Danum Valley Conservation Area, une forêt de diptérocarpacées du territoire de Sabah, dont une partie est modifiée par l'abattage sélectif depuis les années 1960. Les recherches sont basées sur des pièges photographiques et la capture d'individus, afin de les équiper d'un collier émetteur. Selon les scientifiques, il reste moins de deux mille sujets dans le monde.

Le phacochère... sanglier des savanes

Du genre Phacochoerus, mammifère africain de la famille des Suidae, le phacochère comprend deux espèces (qui comptent elles-mêmes plusieurs sous-espèces) : le phacochère de Somalie (Phacochoerus aethiopicus) et le phacochère commun (Phacochoerus africanus). Ce porcin sauvage peut mesurer jusqu’à 1,60 m de longueur, de 60 à 80 cm de hauteur au garrot, et peser 100 kg pour le mâle, et de 50 à 75 kg pour la femelle. Il a une longue crinière sur le haut du dos et deux défenses dirigées vers le haut, pouvant atteindre 50 cm chez les sujets âgés. Ce sont des canines à croissance continue qui font saillie hors de la bouche. Elles lui servent notamment à déterrer des racines ou des bulbes, mais aussi à se défendre contre ses nombreux prédateurs (lions, léopards, lycaons, hyènes, guépards, pythons, chacals…). Si mâles et femelles ont des défenses, seuls les mâles ont, en plus, des excroissances calleuses sur les côtés de la tête, formées par deux os reliés aux naseaux et recouverts de peau, qui donnent une grande résistance au groin. Essentiellement herbivore, le phacochère se nourrit d'herbes, de baies, d'écorces et de racines, mais peut également ajouter à son menu des petits animaux, des œufs ou des insectes. Le mâle vit en solitaire en forêt ou dans la savane. Quant à la femelle, elle vit avec sa progéniture qu’elle défend farouchement en cas de danger. Après une gestation de 175 jours, elle met bas dans un terrier, souvent emprunté à un oryctérope, de deux à sept marcassins qu’elle dépose sur une litière de végétaux. Ils ne sortiront de cet abri, obstrué à l'aide de branchages pour maintenir une température de 25 à 30 °C, et un taux d'humidité de 80 à 90%, qu'au terme de 4 mois. Selon « Mammal Species of the World », les sous-espèces du phacochère commun sont : - Phacochoerus africanus aeliani, - Phacochoerus africanus africanus, - Phacochoerus africanus massaicus et Phacochoerus africanus sundevallii. Toutes sont en régression constante en raison du recul de ses habitats, mais aussi de la chasse, là où elle pratiquée sans aucune volonté de gestion.

Sanglier : le tir des jeunes, en juin...

Véritable atteinte à l’éthique pour les uns, mal nécessaire pour les autres, le tir des jeunes sangliers déchaîne toujours les passions. Cela tient à l’interprétation, depuis 1972, d’un article du code rural qui stipulait que : « Afin de favoriser la protection et le repeuplement du gibier, le préfet peut, dans l’arrêté annuel, pour une ou plusieurs espèces de gibier, interdire l’exercice de la chasse de ces espèces ou d’une catégorie de spécimens de ces espèces en vue de la reconstitution des populations… ». Mais… les conditions ont bien changé, et il n’y a pas que chez les sangliers que le tir des jeunes est pratiqué. Il se fait, sans arrière-pensée, chez les grands cervidés et les chevreuils. En revanche, chez le sanglier…  C’est pourtant la classe d’âge la plus nombreuse, puisque, à chaque portée, une laie peut donner naissance jusqu’à huit marcassins, exceptionnellement plus, mais dans ce cas les chances de survie des moins dégourdis sont quasiment nulles. Lorsque les naissances interviennent normalement en mars et avril, cycle normal des animaux adultes, les jeunes ont perdu leur livrée striée avant le début de la saison de chasse. Cependant, pour de multiples raisons, on voit désormais des naissances s’échelonner tout au long de l’année, y compris pendant l’automne et l’hiver. Ce sont principalement des portées de jeunes laies, dont les premières chaleurs peuvent se déclencher dès qu’elles arrivent à 7 ou 8 mois d’âge, ou des portées de remplacement chez des laies adultes qui ont perdu accidentellement la totalité des naissances précédentes. Dès lors que les jeunes constituent la classe d’âge la plus importante au sein d’une population de sangliers, la réduction de leur nombre devient indispensable… Le tir des jeunes peut donc, ou devrait intervenir dès l’ouverture anticipée, à partir de début juin dans la plupart des départements. Pratiqué à l’approche ou à l’affût, ce type de régulation ne vise pas à réduire d’une façon drastique les populations, mais à inciter les animaux à quitter des lieux au moment où ils pourraient commettre des dégâts conséquents sur les céréales en mûrissement. Le tir d’un jeune, à cette période de l’année, présente l’avantage de protéger les laies, tout en leur envoyant un message de dissuasion. Outre le fait de réduire de quelques petites têtes, le nombre d’animaux présents sur le terrain, l’élimination d’une petite bête rousse agit sur la psychologie des femelles. Le problème est que, dans une phase de croissance normale, ces animaux, en juin, pèsent moins d’une vingtaine de kilos, et de ce fait, les chasseurs rechignent souvent à les tirer, surtout s’il faut leur apposer un bracelet de marquage dont le prix n’est pas anodin. Cependant, il est important de rappeler que ces tirs ont un objectif qui se résume essentiellement à la protection des cultures et au maintien des bonnes relations avec les agriculteurs.

Fauchaison : « Ne le touchez pas ! »

Chaque année, à la période de la fauchaison, des milliers d’animaux sauvages (faons de chevreuils, faisans, perdrix, lièvres…), sont déchiquetés par les faucheuses. La prise en compte de l’environnement s’impose aujourd’hui comme une priorité incontournable, et les ruraux travaillent dans cette direction. La nature vit et… évolue, et la production agricole française apporte globalement des garanties de qualité. Mais, si notre réglementation encadre plus strictement qu’ailleurs les techniques de production, qu’elles soient animales ou végétales, elle ne dit rien sur les méthodes de récolte, toujours très destructrices, et laissées à l’entière initiative des agriculteurs. Ce n’est donc que très récemment que la recherche s’est intéressée au sujet. La période de récolte du fourrage de première coupe correspond à la période des naissances des chevrillards et autres petits animaux sauvages. En raison de leur réflexe naturel, ces nouveaux nés ne fuient pas face au danger, mais se replient sur eux-mêmes, dans l'herbe. Ce comportement instinctif fait qu'il est particulièrement difficile de les repérer, et ces jeunes animaux sont irrémédiablement hachés par les machines. En France, la fourchette de ces destructions n’est pas quantifiée, mais en Allemagne, les milieux, cynégétique et agricole, estiment la perte à un peu plus de 100 000 chevrillards tués chaque année. La recherche des animaux avant fauchage, soit au chien d’arrêt, soit au moyen de drones, donnent de bons résultats… mais seulement là où elles sont faites. Il convient donc d’inciter les agriculteurs, partout où c’est possible, à prévenir soit la FDC ou la société de chasse locale des travaux à venir, et surtout d’inviter les chasseurs à répondre à cet appel. Rappelons aussi que, si au hasard d’une promenade, vous apercevez un faon, regardez-le éventuellement d’assez loin, photographiez-le sans trop l’approcher, mais surtout « ne le touchez pas ». Si vous laissez la moindre odeur sur le petit animal, sa mère le fuira et l’abandonnera.

Perdrix : visite pédagogique d’une plaine de rêve

En périphérie de Chalons en Champagne, le territoire de la ferme de Sainte-Croix s’impose tel un sanctuaire du petit gibier de plaine, et en particulier de la perdrix grise. Jugez-en vous-même : le comptage de mars dernier affichait quelques… 41 couples aux 100 ha ! Aux commandes de cette plaine céréalière de rêve, un homme, François Mercier, agriculteur passionné de flore et de faune, et gestionnaire averti de son exploitation agricole… que son jeune voisin Hubert Henimann est venu rejoindre, pour constituer un territoire de chasse de quelques 310 ha. François Mercier vient d’ailleurs de finaliser l’écriture d’un livre relatant son expérience, qui s’impose comme un outil particulièrement pertinent à l’usage de ceux et celles qui souhaiteraient voir « revenir » dans les champs, ce magnifique oiseau qu’est la perdrix grise. L’ouvrage « Des perdrix facilement » est à l’impression, et nous ne manquerons pas de revenir plus en détail sur ce territoire modèle, à l’occasion de sa sortie. Un livre qui, à n’en pas douter, devrait redonner espoir aux adeptes du gibier naturel…

Par Jean-Marc Thiernesse

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Sanglier : une organisation familiale parfaitement structurée

Le fonctionnement d’une compagnie répond à des lois, que nous ne comprenons pas toujours, mais qui sont inculquées très tôt aux jeunes marcassins. Des liens sociaux très forts lient intimement tout ce beau monde, dont la vie collective tient en cet impératif : être nombreux et protégés. Pour des raisons liées au métabolisme des marcassins, notamment au niveau de leur régulation thermique et peut être aussi pour des raisons de sécurité, la laie a, en premier lieu, « fabriqué » beaucoup de petits. Ensuite, elle a construit un nid, le chaudron de mise bas, et le fait que les marcassins soient nombreux et bien abrités va leur permettre de conserver cette chaleur si précieuse qu’ils ont, dans les premiers jours de leur vie, bien du mal à fabriquer et à conserver. Ce confinement obligé va privilégier cet attachement précoce entre les différents membres de la portée. En revanche, les liens mère-jeunes semblent, du moins en apparence, moins forts que chez les autres ongulés, chevrettes et biches par exemple, qui prodiguent à leurs jeunes des soins corporels par leur proximité, notamment le léchage qui imprègnent et renforcent l’attachement du jeune à sa mère et vice versa. Pour la laie, il n’y a pas à vrai dire un comportement de maternage actif, l’absence de léchage des jeunes en étant la principale caractéristique. Passé le temps de dépendance au chaudron, variable selon les conditions climatiques extérieures, les laies se regroupent, avec leur progéniture, en association relativement stable. Les marcassins se retrouvent alors à la fois en contact direct avec d’autres femelles adultes et de nombreux autres jeunes. Dans cette compagnie reconstituée, et au moins jusqu’au sevrage, les comportements dirigés vers tous les membres du groupe, jeunes et adultes, reçoivent une réponse positive, non agressive. Si tout le monde se tolère plus ou moins, il n’y a pas de rejet systématique entre individus de fratries différentes. Cette tolérance, de la part de certaines laies, pouvant permettre dans certains cas, jusqu’à l’allaitement de marcassins orphelins. Ce phénomène qui pourrait être interprété comme une « adoption » n’est en fait qu’une simple tolérance….

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Au Pérou : découverte d’un des plus petits cervidés du monde…

Dans la Cordillères des Andes péruvienne, vallée de Huancabamba, des scientifiques ont découvert une nouvelle espèce de Pudu, le plus petit cervidé au monde. C’est la première fois, depuis 60 ans, qu’une nouvelle espèce de cervidé, nommée Pudella carlae, a été découverte dans cette zone. Pour la distinguer des autres espèces de Pudu, les chercheurs ont utilisé des tests génétiques et des analyses morphologiques, desquels il ressort que Pudella carlae est désormais considéré comme le deuxième plus petit cervidé au monde, pesant entre 7 et 9 kg et mesurant moins de 43 cm au garrot. Jusqu’à présent, les experts pensaient qu’il existait deux espèces de pudu : celui du sud (pudu puda), et celui du nord (pudu mephistophiles). C’est ce dernier qui est officiellement le plus petit cervidé, puisque sa taille au garrot ne dépasse pas les 35 centimètres. Toutes les analyses ont permis de conclure qu’il existait bel et bien une troisième espèce de pudu, puisque celui du nord pouvait être décliné en deux sous-espèces, dont celle qui vit dans la dépression de Huancabamba. « Nous ne savons pas encore si la nouvelle espèce est issue d’une population qui s’est isolée lors de la formation de la dépression, ou d’animaux qui ont ensuite colonisé et se sont adaptés… J’espère que nous le découvrirons un jour prochain » a déclaré Guillermo d’Elia, auteur de l’étude.

Ivresse de bourgeons...

Avec le printemps et l’éclosion des bourgeons, revient le temps des comportements quelquefois étranges des chevreuils. Il est vrai qu’il n’est pas un animal qui pait ou qui broute. Non, le petit cervidé est un gourmand très délicat, qui choisit soigneusement sa nourriture et… ses desserts. Végétarien exclusif, les ressources de la forêt et des plaines cultivées sont pour lui un garde-manger varié et de qualité. Mais petit « hic », au début du printemps, toutes les jeunes pousses et surtout celles du hêtre et du frêne, ainsi que de nombreux bourgeons, dont ceux de la bourdaine et du bouleau qu’il aime particulièrement, peuvent le mettre dans un état voisin de l’ivresse. Mais, en plus des comportements curieux qu’il peut avoir dans cet état, d’autres conséquences sont visibles sur son miroir et ses cuisses, dues à de fortes diarrhées, appelées communément « le mal de brout ». Il s’agit en fait d’un dérèglement digestif, provoqué par le passage de l’alimentation hivernale (ronces, lierre et autres semi-ligneux), à la consommation de verdure nouvelle et de jeunes pousses, très riches en protéines. Ce changement rapide de régime provoque un déséquilibre de la flore intestinale avec une multiplication des bactéries qui, ordinairement inoffensives, se mettent à fabriquer des produits de fermentation toxiques. Ils entraînent, d’une part des troubles généraux et, d’autre part, une irritation intestinale qui déclenche de la diarrhée chez les animaux prédisposés ou affaiblis par plusieurs mois d’hiver. Pour l’aider à surmonter cette période délicate, il y a une solution simple : mettre à sa disposition du sel. Il contribue à réguler l’hydratation, concourt à la régulation de la digestion, et participe activement au bon fonctionnement du système nerveux et des muscles. Selon la densité du biotope, il est recommandé de mettre une pierre à sel par tranche d’une cinquantaine d’hectares.