Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Game Fair 2025

Comment réduire les dégâts de sangliers à l’époque du sevrage des marcassins

Pour comprendre pleinement l’impact des sangliers lorsque vient le moment du sevrage des marcassins, plusieurs facteurs doivent être pris en compte : les habitudes de l’espèce, leurs lieux de repos, les pressions de chasse, ainsi que les ressources alimentaires disponibles, tant en forêt qu’en dehors. À cette période, les jeunes sangliers apprennent à se nourrir seuls et à suivre leur mère dans ses déplacements. C’est aussi une phase délicate durant laquelle les dégâts agricoles peuvent fortement s’intensifier. Les études menées par le Centre de recherche sur la faune sauvage du Bade-Wurtemberg offrent des pistes éclairantes. Bien que les sangliers soient originellement des habitants des forêts denses, ils ont su s’adapter à des milieux variés : zones agricoles, périurbaines, voire urbaines. Cette plasticité écologique favorise une cohabitation conflictuelle avec l’activité humaine, particulièrement quand la nourriture est plus abondante et accessible hors des forêts. Les dégâts sont alors multiples : cultures maraîchères, céréalières ou oléagineuses peuvent être ravagées en peu de temps. Tout est potentiellement comestible pour ces omnivores opportunistes. Mais ce sont surtout leurs fouilles du sol, appelées vermillis et boutis, qui provoquent d'importants désordres, y compris en forêt, en perturbant la régénération des jeunes arbres, la structure du sol et la biodiversité des sous-bois. Pour limiter ces dommages, particulièrement à la saison du sevrage, il est essentiel d’agir sur plusieurs fronts :

- la gestion des ressources alimentaires, car si la forêt n’offre pas suffisamment de nourriture (glands, faînes, tubercules, petits invertébrés…), les laies entraînent naturellement leur progéniture vers les champs ou les zones habitées ;

- les mesures de dissuasion qui peuvent être mises en œuvre pour éloigner les laies et les marcassins des zones sensibles ;

- la protection des dépôts de déchets où les sangliers trouvent facilement des ressources alimentaires, par la sécurisation des contenants (bennes fermées, grillages, suppression des déchets verts en vrac) ;

- rendre inhospitalier les bosquets urbains : réduction des caches potentielles, suppression des zones refuges (ronces épaisses, tas de branchages), et pose de grillages bas peuvent limiter leur installation.

- enfin, la dissuasion par la chasse qui reste un outil essentiel, à condition d’être adaptée au contexte. Le Centre de recherche sur la faune sauvage du Bade-Wurtemberg montre que la chasse à l’affût est la plus efficace en période estivale, à la condition de ne jamais éliminer une laie meneuse, qui laisserait les marcassins livrés à eux-mêmes dans un périmètre réduit, mais de tuer, dans une compagnie, un marcassin. La laie, protectrice, aura compris le danger et emmènera les survivants loin de ces lieux jugés par elle, dangereux.


Etudes de solutions collaboratives pour la coexistence avec les grands carnivores

Alors que les ours bruns, les loups et les lynx continuent de rétablir leurs aires de répartition historiques, les communautés rurales d'Europe du Sud-Est et de la région Caucase-Anatolie doivent désormais faire face aux réalités complexes de la cohabitation avec les grands carnivores. Le retour de ces espèces, souvent considéré comme un succès pour la conservation, présente cependant des défis considérables, notamment des risques accrus de conflits, des évolutions politiques et la nécessité d'une action coordonnée à plusieurs niveaux. Le 22 mai 2025, à Ioannina en Grèce, s'est tenue une réunion sur la gestion des conflits homme-faune sauvage (CHF), organisée par la FAO et le CIC en partenariat avec ELO, dans le cadre de la 6e réunion de la Plateforme Dinarique-Balkanique-Pinde (DiBaPi). Cette rencontre a rassemblé des représentants de 13 pays, avec une attention particulière portée aux ministères de Géorgie, de Turquie et d'Arménie, favorisant ainsi la collaboration transfrontalière et l'échange de savoir-faire entre les Balkans occidentaux et la région Caucase-Anatolie. La plateforme DiBaPi est devenue un modèle de coopération transfrontalière, reliant ces nations par l'apprentissage mutuel et une action concertée. Andrea Solić de Carnivora Magna a souligné que le succès de cette initiative repose non seulement sur la création de nouveaux cadres légaux, mais surtout sur une coopération pratique et la confiance. « Nous n'avons pas introduit de nouvelles obligations, mais avons plutôt développé des outils pour faciliter la mise en œuvre de celles déjà existantes... », a-t-il expliqué. Les participants externes à la Plateforme ont également exploré la possibilité d'adapter des modèles similaires à leurs propres contextes, reconnaissant ainsi la nécessité de solutions spécifiques adaptées à chaque région, prenant en compte les institutions locales et les réalités culturelles.


Engrillagement : les propriétaires questionnent la loi Cardoux et le droit à la propriété privée

Lors de la 20e rencontre Inter-Solognote à Lamotte-Beuvron, le 24 mai 2025, les propriétaires ont échangé avec les autorités sur la loi visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels, adoptée en février 2023, et appliquée depuis avril 2024. Cette rencontre a été l'occasion de discuter des défis d'application et des implications de cette législation controversée. La loi, initiée par le sénateur Cardoux, vise à préserver la biodiversité tout en protégeant la propriété privée, mais elle suscite des réactions mitigées parmi les acteurs locaux. Les propriétaires, réunis sous la bannière du comité central agricole de la Sologne, ont exprimé leurs préoccupations face aux nouvelles contraintes imposées par la législation. Dominique Norguet, président du comité, a souligné que de nombreux propriétaires se sentent limités dans leurs pratiques traditionnelles de clôture, ce qui a conduit à des échanges animés avec les représentants gouvernementaux présents. Sophie Brocas, préfète de la région Centre-Val de Loire, a partagé son étonnement initial face à la densité des clôtures en Sologne, déplorant leur impact sur la libre circulation dans les espaces naturels. Le procureur général d’Orléans, Denis Chausserie-Laprée, a réaffirmé l'importance de concilier la protection de l'environnement avec les droits de propriété, tout en reconnaissant les défis pratiques liés à l'application de la loi...

[ LIRE LA SUITE... ]


Indispensable en chasse d’été : le filet à venaison

Lorsque les chasseurs se préparent pour une journée estivale à traquer le gibier, un accessoire souvent négligé, mais d'une importance capitale, mérite leur attention : le filet à venaison. Conçu spécialement pour protéger le gibier fraîchement prélevé, ce filet joue un rôle essentiel dans la préservation de la qualité de la viande et dans le maintien de la propreté. Anti-mouche et autres insectes, ce filet est bien plus qu'une simple toile. Il agit comme une barrière efficace contre les insectes volants, essentiels en été pour protéger le gibier des infestations potentielles. Rentrer le soir avec un brocard qui est resté exposé aux éléments, et couvert de grappes d’œufs de mouches n’est jamais réjouissant. Or, sans une protection adéquate, il sera la cible de tous ces insectes en peu de temps. Le filet à venaison est généralement conçu sous forme de sac ou de housse souple, avec des dimensions généreuses pour envelopper entièrement un brocard ou un petit sanglier. Il doit offrir assez d’espace pour contenir l’animal sans le comprimer, tout en assurant une bonne circulation de l’air, essentielle pour éviter la fermentation ou l’échauffement de la venaison lors des chaudes journées d’été. Fabriqué en maille fine, genre moustiquaire, souvent en polyester ou en nylon haute densité pour résister aux efforts de charge, ce filet allie légèreté et robustesse. Certains modèles intègrent même un traitement antimicrobien ou un enduit déperlant, prolongeant la fraîcheur du gibier en attendant la découpe. Veillez à ce que les coutures soient renforcées, les fermetures ajustables (cordons ou liens coulissants) et les poignées de transport solidement arrimées à la poche. Côté entretien, rien de plus simple : un lavage à la main ou en machine à basse température suffit et surtout à ne jamais faire sécher en plein soleil afin de préserver les propriétés du textile.


Trophées : la sélection de juin 2025

Indre

Un trophée hors du commun

Voilà une belle tête atypique, exposée à l’occasion du rendez-vous des cerfs de 2024. Le bois de droite, sans doute victime d’une fracture sous velours, est réduit à une masse osseuse dont la surface témoigne d’un important hématome, ce que l’on retrouve également sur la base du bois de gauche, qui lui, présente un merrain peu développé, et un peu aplati dans sa partie médiane, à l’insertion de la chevillure... celle-ci étant quasi inexistante en raison d’une fracture. 0Un trophée hors du commun !

 

Haute-Savoie

Un chamois au trophée insolite

On doit cette très belle photo à Gérard Vaglio, passionné par la faune de montagne. Cette vieille éterle à la face anguleuse, porte des cornes dont les extrémités sont rabougries. Une anomalie sans doute occasionnée par un traumatisme. La nature offre parfois des bizarreries qui défient les normes établies. Chez les ongulés de montagne, certaines anomalies morphologiques, bien que rares, témoignent de la complexité de leur vie en milieu hostile, et ce chamois en est un parfait exemple. De telles particularités, bien qu’inutiles sur le plan cynégétique classique, fascinent les observateurs attentifs. Elles rappellent que la nature n’obéit pas toujours aux standards, et que chaque animal porte en lui l’histoire unique de son adaptation et de sa survie.

 

Côte d’Or

Magnifique 12 cors

Ce beau douze-cors régulier a été expertisé à l’exposition de Beaune en 2024. Massif et bien équilibré, le cerf présente une symétrie remarquable entre le bois de gauche et celui de droite, exception faite des surandouillers, celui de gauche étant nettement plus court. Les pointes des différents andouillers, de couleur ivoire, forment un beau contraste avec la coloration noire de l’ensemble du trophée. La cotation finale de ce cerf est arrêtée à 184,04 points.

 

Ardennes

Un beau solitaire du massif ardennais

Ce beau sanglier a été tiré en chasse collective, sur le territoire de la commune de Gespunsart, par Stéphane Hennequin le 17 novembre dernier. Les défenses mesurent respectivement 20,4 et 20,7 cm, pour une largeur de 25,8 et 25,9 mm. Avec une circonférence de grés qui atteint 7,9 cm, la cotation finale de ce grand trophée, qui comprend également 4 points de beauté, est établie à 117,9 points.

 

Vosges

Vieux cerf de la montagne

Ce cerf estimé à 10 ou 11 ans, a été tiré lors de la dernière saison de chasse dans le massif de Gérardmer. Son architecture de base est celle d’un douze-cors irrégulier, sauf que... le surandouiller de gauche est en quelque sorte dédoublé, avec la présence d’une courte pointe et d’une autre, plus longue, sinueuse et orientée vers l’extérieur, et dont la base « enveloppe » sa zone d’insertion… ce qui en fait une magnifique tête bizarre.

 

Allier

Brocard à perruque

La tête à perruque est l’échantillon même de l’une des bizarreries de la nature. Chez les cervidés, les anomalies testiculaires entraînent des malformations de la ramure. A titre d’exemple, la castration accidentelle, ou la perte des deux testicules par infection, entraîne une chute avancée du trophée et une repousse d’embryons de bois qui restent en permanence sous velours. Découvert dans l’Allier, ce curieux mais exceptionnel massacre d’un brocard retrouvé mort, montre, après un séjour à l’extérieur qui l’a entièrement débarrassé de ses derniers lambeaux de peau et poils, la calcification de la perruque.

 

Bas-Rhin

Un six cors irrégulier d’âge mûr

Ce cerf aux bois frêles et peu développés (61 et 71 cm), porte 3 andouillers à gauche et 2 à droite. Il a été tiré le 22 septembre 2023, dans le massif de Schirmeck, et constitue un trophée assez singulier en raison de son âge, estimé à 10 ans, et de son développement très modeste…


Chasse crépusculaire : mortelle improvisation...

Vendredi dernier, entre 22h et 23h30, un drame s’est noué à Langouët, au nord-est de Rennes. Un homme de 65 ans a été tué par un tir d’arme à feu, lors d’une opération de régulation des sangliers, menée à la demande d’agriculteurs. Un autre homme qui l'accompagnait dans cette sortie, âgé de 76 ans, pourrait être l’auteur du tir. Une enquête est en cours et une autopsie devrait être réalisée dans les prochains jours. Ce fait divers tragique relance un débat que l’on croyait clos depuis plus d’un demi-siècle, quand, dans le pays même du Général De Gaulle, alors Président de la République, un chasseur ayant droit d’affût de nuit en tuait un autre, qu’il avait confondu avec un sanglier. Ce drame précipitait l’interdiction de l’affût de nuit, droit accordé aux agriculteurs pour défendre leurs récoltes, en échange de l’engagement des chasseurs à payer les dégâts causés par le grand gibier. L’État avait compris qu’il fallait poser des limites strictes : la chasse de nuit, trop dangereuse, n’avait plus sa place dans un pays moderne. Mais 59 ans plus tard, on y revient. Lentement, insidieusement, au nom de l'urgence agricole et de la pression du sanglier, on a laissé des pratiques interdites revenir par la petite porte, sous des formes déguisées : tirs de nuit, opérations de prélèvement, interventions à la demande.... Et dans ce flou, c’est une vie qui vient d’être fauchée...

[ LIRE LA SUITE... ]


Samedi et dimanche prochains : « Nature et Chasse en fête » à Joinville (52)

Dans le magnifique cadre du château du Grand Jardin, à Joinville, lieu chargé d'histoire et entouré de jardins « d’esprit Renaissance », se tiendra l'événement incontournable « Nature et Chasse en Fête », les 7 et 8 juin prochains. Organisée par la Fédération Départementale des Chasseurs de Haute-Marne, cette manifestation célèbre la richesse du patrimoine naturel haut-marnais, dans une ambiance à la fois pédagogique, cynégétique, et festive. Pendant deux jours, ces lieux vibreront au rythme de multiples activités : l’exposition départementale des trophées, témoins de la gestion raisonnée des populations de cervidés, l’animation permanente des 70 exposants qui présenteront leurs fabrications et produits du terroir, le rallye nature, le village des chiens, le cinématir, les ateliers créatifs pour les enfants, les démonstrations de pêche, le tir à l’arc, au son des animations musicales avec le collectif artistique « Les Comètes », le concert guinguette, les trompes de chasse des « Echos du Vallage » et un espace restauration animé par le chef Thierry Henriot. L'entrée est libre et gratuite pour tous, avec des horaires d'ouverture étendus : de 11h à 20h le samedi, et de 11h à 18h le dimanche. Les options de restauration sur place permettront aux visiteurs de profiter pleinement de cette immersion dans la culture cynégétique et naturelle, dans un cadre exceptionnel.

 


Pourquoi la chasse du brocard en été est-elle bénéfique pour l'espèce ?

Chaque année, dès le début du mois de juin, les gestionnaires de territoires tournent leur attention vers un hôte discret : le brocard. Mais à l’opposé de n’être qu’un banal acte de chasse, se trouve une logique de gestion fine de la faune, qui vise, loin des clichés, à assurer la bonne santé de l’espèce. À l'origine, l'ouverture précoce de la chasse du brocard répondait à une volonté précise : sélectionner les individus les moins aptes à se reproduire, avant que le rut, qui débute généralement fin juin, ne les place au centre du cycle reproductif. Mais cette logique a évolué, et en plus, repose aujourd’hui sur des bases écologiques et scientifiques solides. La chasse du brocard en tir d’été s’inscrit dans une démarche de gestion raisonnée. Comme le soulignait le docteur Francis Roucher, spécialiste reconnu du petit cervidé, « le chasseur gestionnaire devient un auxiliaire de la sélection naturelle ». En effet, dans un environnement de plus en plus anthropisé, le rôle de la régulation par l’homme devient central. L’objectif est simple : éviter que des individus mal conformés, malades ou génétiquement déficients ne participent à la reproduction. En ciblant des brocards montrant des signes de boiterie ou de dépilation souvent liés à des infestations parasitaires, le chasseur contribue à maintenir la qualité génétique du cheptel. Comme le précise François Klein, spécialiste en écologie animale et coordinateur du Réseau Chevreuil à l’OFB, « la chasse d’été permet un tri qualitatif que ne permet pas la chasse d’automne, souvent menée en battue où le tir sélectif est plus aléatoire »...

[ LIRE LA SUITE... ]