Le Petit Journal de deux indissociables : la chasse et l'environnement - Les écussons marnais

Pourquoi la chasse du brocard en été est-elle bénéfique pour l'espèce ?

Chaque année, dès le début du mois de juin, les gestionnaires de territoires tournent leur attention vers un hôte discret : le brocard. Mais à l’opposé de n’être qu’un banal acte de chasse, se trouve une logique de gestion fine de la faune, qui vise, loin des clichés, à assurer la bonne santé de l’espèce. À l'origine, l'ouverture précoce de la chasse du brocard répondait à une volonté précise : sélectionner les individus les moins aptes à se reproduire, avant que le rut, qui débute généralement fin juin, ne les place au centre du cycle reproductif. Mais cette logique a évolué, et en plus, repose aujourd’hui sur des bases écologiques et scientifiques solides. La chasse du brocard en tir d’été s’inscrit dans une démarche de gestion raisonnée. Comme le soulignait le docteur Francis Roucher, spécialiste reconnu du petit cervidé, « le chasseur gestionnaire devient un auxiliaire de la sélection naturelle ». En effet, dans un environnement de plus en plus anthropisé, le rôle de la régulation par l’homme devient central. L’objectif est simple : éviter que des individus mal conformés, malades ou génétiquement déficients ne participent à la reproduction. En ciblant des brocards montrant des signes de boiterie ou de dépilation souvent liés à des infestations parasitaires, le chasseur contribue à maintenir la qualité génétique du cheptel. Comme le précise François Klein, spécialiste en écologie animale et coordinateur du Réseau Chevreuil à l’OFB, « la chasse d’été permet un tri qualitatif que ne permet pas la chasse d’automne, souvent menée en battue où le tir sélectif est plus aléatoire »...

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Chevreuil : de très peu à... 10 petits en 5 ans !

Trop souvent ignorée, la variabilité annuelle de la reproduction du chevreuil conditionne fortement l’évolution des populations. Chez le petit cervidé, le taux de survie des faons peut varier de 30 à 85%, selon les années, et les causes de ces fortes variations sont multiples. Tout d’abord, ce taux de survie dépend de leur poids à la mise-bas. En effet, plus le faon est lourd, plus son espérance de survie est élevée. Mais, ce poids de naissance des faons, est lui-même, en grande partie, dépendant du poids de  leur mère. La condition physique de la chevrette a donc une influence déterminante. Le chevreuil a la particularité de ne pas pouvoir stocker plus de 10% de sa masse corporelle en réserve de graisse. Il est donc très sensible aux dérangements pendant la période hivernale, qui lui font consommer tout ou partie de ses réserves, durant les mois d’hiver. Il est bien évident que, dans ces conditions, la chevrette dépérira jusqu’à l’arrivée du printemps, alors que commence seulement, à partir de début janvier, la phase de croissance de l’embryon (fin de la diapause). Au printemps, quand les premiers jours qui suivent la naissance sont passés, la survie du faon va dépendre de la qualité de la nourriture présente sur le territoire. Une sécheresse importante à ce moment-là est bien souvent catastrophique pour les jeunes. Les études menées sur le territoire expérimental de Chizé, ont bien montré que cet épisode sec a ponctuellement, et pendant plusieurs années ensuite, un impact conséquent sur les populations. L’effet cohorte, à savoir l’influence d’une génération sur la suivante, fait qu’un petit faon donne une petite chevrette et ainsi de suite. Au niveau alimentaire, contrairement à ce que l’on peut habituellement penser, les pluies estivales profitent aux faons, à la condition cependant qu’elles ne soient pas trop excessives. L’eau permet à la végétation de se développer et d’apporter une ressource alimentaire riche, aussi bien aux jeunes qu’aux adultes. La croissance des faons est alors favorisée par deux facteurs, l’abondance du lait de la mère et la qualité de l’herbe.

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La myxomatose chez le lapin de garenne : 72 ans de lutte inachevée...

La myxomatose, maladie virale dévastatrice pour le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus), a été introduite en Europe dans les années 1950, et en France en 1953 comme méthode de contrôle biologique. Initialement, elle a causé des ravages, décimant plus de 95% des populations de lapins en France lors de l'épizootie initiale. Le virus, connu sous sa souche sauvage hypervirulente (SLS), avait un taux de létalité de près de 99,8%, marquant un effondrement quasi-total des populations naïves. Malgré les tentatives de confinement et de quarantaine, ainsi que les adaptations génétiques des lapins, la myxomatose est restée endémique en Europe pendant plus de 72 ans. D'un point de vue virologique, la myxomatose a montré un exemple frappant de coévolution. Le virus, initialement hyperléthal, a muté pour produire des variants moins virulents mais toujours mortels, maintenant une forte pression sur les populations hôtes. Parallèlement, les lapins ont développé une résistance partielle grâce à des mutations immunitaires, ce qui leur permet de survivre plus longtemps, mais pas de manière immunisée contre toutes les souches virales. Sur le plan écologique, la transmission de la myxomatose repose sur des vecteurs arthropodes tels que les moustiques et les puces du lapin, assurant une circulation continue du virus...

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La consanguinité chez les animaux : mythe ou réalité génétique ?

Alors que les défenseurs des ours dans les Pyrénées ne cessent de mettre en avant la faiblesse génétique de leurs protégés et les risques induits de consanguinité qu’ils courent, à seule fin de réclamer de nouveaux (mais inutiles) lâchers, rassurons-les... La consanguinité, souvent perçue comme un tabou dans les sociétés humaines, est également une réalité biologique dans le règne animal. Cette pratique, qui consiste à se reproduire entre individus génétiquement proches, soulève de nombreuses questions sur la viabilité des espèces, la diversité génétique et les stratégies de survie en cas de goulot d’étranglement démographique. Chez les animaux, la consanguinité existe certes, mais ses effets varient selon les espèces, la pression de sélection naturelle et les circonstances écologiques. Pour mieux comprendre ce phénomène, il faut explorer plusieurs axes : l’existence de la consanguinité dans la nature, la diversité des groupes sanguins chez les animaux, et des cas remarquables d’adaptation. Le plus spectaculaire est celui de Nouvelle Zélande, dont la population de chamois est issue de deux mâles (dont un est mort durant la traversée) et six femelles, offerts par l'empereur d’Autriche François-Joseph 1er, arrivés à Wellington le 23 janvier 1907, à bord du SS Turakina. Dans les termes les plus simples, la consanguinité se produit lorsque deux individus, ayant une parenté génétique étroite se reproduisent, augmentant ainsi les risques (ou les chances selon ce que l’on recherche) que leurs descendants héritent de gènes identiques...

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Sanglier : une reproduction exceptionnelle qui inquiète déjà...

Le pic des naissances chez les sangliers a été atteint début avril, dans des conditions météorologiques particulièrement favorables. Le climat doux et sec de ces dernières semaines a offert aux laies un cadre idéal pour mettre bas, avec une mortalité post-natale quasi inexistante. Résultat : les marcassins sont en nombre, en bonne santé, et grandissent vite. Partout sur le territoire, les premières observations se multiplient : des compagnies sont aperçues en lisière de forêts, dans les cultures, et jusque dans certaines zones périurbaines. Si les semis de pois sont terminés, ceux de maïs débutent, ce qui fait craindre aux agriculteurs des incursions dans les champs, avant que les grains semés n’aient atteint le stade des 3 ou 4 feuilles, qui n’intéresse plus les bêtes noires. Outre le climat, un autre facteur joue un rôle crucial dans cette prolifération : l’abondance alimentaire. La nature est généreuse et l’omnivore sanglier n’est jamais en manque. Ces mêmes ressources alimentaires soutiennent donc un allaitement abondant des portées, permettant aux marcassins de prendre plus d’un kilo de poids par semaine. C’est au sevrage que les risques de dégâts dans les cultures seront les plus forts, quand les estomacs réclameront, en fin de journée, leur ration journalière. Et c’est à ce moment-là que l’intervention des chasseurs sera la plus efficace. Bien que certains répulsifs puissent apporter un répit temporaire, leur efficacité est variable, et leur pouvoir dissuasif souvent limité à quelques jours, en fonction du positionnement des parcelles. Mais les conséquences de cette population ne se limitent pas aux seules pertes agricoles...

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Attention, les chevreuils peuvent être agressifs...

Les attaques de chevreuils, rares mais potentiellement dangereuses, vont devenir plus fréquentes avec l'apparition des bourgeons. Ce phénomène intrigue et soulève plusieurs questions. Comment une simple consommation de végétaux peut-elle affecter à ce point le comportement d'un animal habituellement prudent et discret ? Les experts ont identifié que les nouvelles pousses consommées par les chevreuils contiennent du sucre et des sucs, qui fermentent dans leur estomac et produisent des effets similaires à ceux de l'alcool et autres substances alcaloïdes. Un chevreuil, au cours de ses 5 ou 6 repas journaliers, peut consommer plusieurs milliers de bourgeons dans une journée, et l’accumulation, plus rapide que l’élimination, déclenche un effet narcotique et une ivresse temporaire, altérant gravement le discernement de l'animal et réduisant sa vigilance naturelle. Il devient désorienté, perdant la capacité de reconnaître les menaces environnantes comme les prédateurs, les véhicules en mouvement et même les humains. Cette perte de discernement peut le conduire à adopter des comportements inhabituels, comme des attaques contre des personnes ou des dégradations importantes dans les cultures agricoles et les plantations. Mais les conséquences de ces attaques ne se limitent pas aux dommages matériels. Pour les victimes humaines, souvent surprises par l’agression, les blessures peuvent être graves, surtout si c’est un brocard à bois. En parallèle, les dégâts causés aux cultures, notamment aux plantations de résineux, aux cultures maraîchères et aux vignes, représentent des pertes économiques significatives pour les producteurs...

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Bientôt les premières fauchaisons du printemps : évitons le massacre !

La détection des faons pendant la période de fauchaison revêt une importance vitale, non seulement pour la préservation de la faune sauvage, mais aussi pour la santé des écosystèmes agricoles. Chaque année, lors de la récolte du fourrage au printemps, des milliers de jeunes animaux, tels que les faons de chevreuils, les lièvres, les perdrix, et d'autres espèces d'oiseaux nicheurs au sol, sont tués par les faucheuses. Ce problème soulève des préoccupations et met en lumière le besoin urgent d'intégrer des pratiques agricoles encore plus respectueuses. L'importance de détecter et de sauvegarder ces jeunes animaux réside avant tout dans la préservation de la diversité biologique. Le pic des naissances, au printemps, coïncide malheureusement avec les opérations de fauchage intensif, et les nouveaux nés, en raison de leur instinct de se cacher plutôt que de fuir, restent souvent dissimulés dans l'herbe haute, rendant leur détection difficile pour les agriculteurs opérant avec des machines de plus grande largeur de coupe, et à des vitesses de fauche qui sont maintenant de l’ordre de 20 km/heure, soit 5 à 6 mètre/seconde....

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Les loups : un problème sans solution...

Tout au long de l'histoire humaine, les loups gris (Canis lupus) ont suscité une relation complexe et souvent tendue avec les humains, largement influencée par la perception de cet animal comme une menace pour la sécurité et les moyens de subsistance. Cette perception a conduit à une éradication significative des populations à travers le monde, soulignant un conflit profondément enraciné entre la conservation de la faune sauvage et les intérêts humains. Il est devenu de plus en plus évident que les solutions efficaces nécessitent une approche multidisciplinaire intégrant des perspectives écologiques, sociales et économiques. Les éleveurs de bétail, confrontés à des pertes directes, ne peuvent que manifester des attitudes négatives envers ces prédateurs, perçus comme une menace directe pour leurs moyens de subsistance. Mais, les tensions entre la conservation de la faune sauvage et les intérêts agricoles reflètent des enjeux socio-économiques plus larges, tels que la pauvreté rurale, les politiques agricoles et les dynamiques économiques globales. Certes, l'atténuation des conflits est cruciale, mais est-elle possible ? Dans notre monde du 21ème siècle, l’humain s’est accaparé la totalité des espaces, à l’opposé des temps passés où il ne prenait à la nature qu’une infime partie. Et même dans ces conditions, la cohabitation n’a jamais été possible. Les prédateurs sont des opportunistes et l’économie d’énergie est l’une de leur meilleure chance de survie. Ils iront donc toujours au plus facile, et ce plus facile est dans les poulaillers, dans les bergeries et autres stabulations, il n’y a qu’à le demander aux fouines, belettes, renards, et autres carnivores à grandes dents. Quant à l’homme des villes, qui souhaite ce retour des grands prédateurs, il n’est pas prêt à en payer le prix. Insoluble on vous dit...

Grand tétras : au temps des amours, même les mous peuvent devenir fous…

En même temps que l’apparition d’une nouvelle source de nourriture, la saison des amours approche. Les bourgeons de hêtre vont procurer au Grand tétras assez d'énergie pour commencer les parades. La place de chant (secteur où se déroule l'activité du chant), occupe des zones de forêt claire de surface réduite (5 à 20 ha), relativement stable dans le temps, située en général au centre des meilleurs secteurs d'hivernage des coqs et des sites de nidification des poules. Les jours qui viennent vont donc être à risques pour les oiseaux de cette espèce emblématique. Le grand coq de bruyère, qui peut peser de 2,5 à près de 5 kg va entrer dans la pariade amoureuse. Bourré de testostérone, inconscient des dangers qui l’entourent, il oublie tout, sauf le but de sa vie, pérenniser les siens. Mais avec son mètre-vingt d’envergure, son bec fort, sa caroncule rouge vif au-dessus de l’œil, son plumage vert bleu sur le poitrail, ses ailes marrons et son dos noir, il impressionne. Sur les places de chant, lors de ses parades pour attirer les femelles, il déploie ses ailes et redresse les plumes de sa queue en demi-lune. Dans ces moments-là, lors d’une rencontre fortuite avec l’humain, il pourra avoir un comportement curieux, mais jamais dangereux. Sans méfiance ni crainte, il peut s’approcher, l’air menaçant. Dans ce cas, on le dit « coq fou », mais n’oubliez jamais que l’oiseau est très fragile, à ne jamais repousser brutalement. Vous risquez, tout au plus, un coup de bec. Donc pas de gestes qui pourrait le blesser ou même le tuer. Observez, d’assez loin si possible pour ne pas entrer dans le « vestibule amoureux » de cette merveille de la nature, en grand danger de disparition pour cause de dégradation de son habitat.

Un spectacle étonnant : la murmuration des oiseaux

Durant des siècles, des chercheurs se sont demandé comment, lors de leurs vols appelés poétiquement « murmures », les étourneaux formaient ces magnifiques nuages multiformes. Spectacle étonnant de voir ces milliers d’oiseaux virevolter comme s’ils ne faisaient qu’un. En 1931, l’ornithologue Edmund Selous décrivait un vol d’étourneaux comme « une danse folle dans le ciel », manifestation évidente de leur télépathie. « Les oiseaux doivent penser de manière collective, tous en même temps », écrivait-il. Mais, dans les années 1980, les physiciens ont commencé à apporter les preuves du contraire. Ils ont créé des modèles informatiques dans lesquels des individus virtuels interagissaient selon des règles étonnamment simples, tout en se déplaçant comme ces nuées coordonnées.  Ces simulations étaient convaincantes, mais les scientifiques manquaient de données qui leur auraient permis de comparer leurs modèles aux événements réels. C’est en 2005 qu’une équipe de physiciens basés à Rome, menée par les époux Andrea Cavagna et Irene Giardina ont photographié pendant trois ans les vols, et, en utilisant ces images, sont parvenus à une reconstitution 3D de la position de chaque individu, dans un « murmure » qui en comprenait plusieurs milliers. L’équipe a constaté que, peu importe la taille du « murmure », chaque étourneau n’interagit qu’avec sept de ses voisins, le maximum que peut supporter le cerveau de l’oiseau. Les oiseaux changent incessamment de position, mais les étourneaux ne s’occupent pas de ces alliances fluctuantes...

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Chasse du sanglier : quand la biophobie s’en mêle...

La peur irrationnelle des animaux, communément appelée biophobie, est une réaction humaine profondément enracinée qui transcende souvent la logique évolutive. Alors que la crainte instinctive envers les prédateurs et les espèces venimeuses peut être justifiée par la nécessité de survie, certaines peurs sont disproportionnées et peuvent même nuire à la saine réflexion. L'une des manifestations les plus intrigantes de la biophobie est dirigée contre le sanglier, une espèce qui, malgré sa robustesse et sa nature sauvage, ne représente généralement pas de menace significative pour l'homme. Cette peur irrationnelle a des répercussions profondes lors des chasses, et peut mener à des actes inconsidérés. Pour comprendre son ampleur et ses implications, une enquête en ligne a été menée auprès de plus de 17 000 personnes. L’objectif était double : identifier les espèces animales les plus redoutées et examiner les influences potentielles des facteurs socioculturels sur ces perceptions. Les résultats révèlent que le sanglier est souvent perçu avec une crainte disproportionnée par rapport aux risques réels qu'il présente. Cette perception est souvent enracinée dans des représentations culturelles et médiatiques qui amplifient le potentiel de dangerosité de cet animal. En réalité, les attaques de sangliers sur les humains sont extrêmement rares et généralement provoquées par des circonstances exceptionnelles, telles que la défense de leurs petits ou leur propre protection. Mais la biophobie envers le sanglier ne se limite pas à une simple réaction individuelle. Elle a aussi des implications plus larges sur la conservation et la gestion des populations, pouvant contrarier la protection des habitats naturels de la part du public, si cette peur de la « bête noire » n'est pas correctement éduquée. Il est donc important de promouvoir une éducation basée sur des faits scientifiques solides et de démystifier les mythes entourant cette espèce.

La longue marche des derniers rennes du Canada

Dans les étendues glacées du nord-ouest du Canada, des milliers de rennes avancent dans un paysage immaculé. La harde en migration ressemble à une traînée brune serpentant à perte de vue. À distance, une dizaine de gardiens inuvialuits surveillent leur progression depuis leurs motoneiges. Leur rôle essentiel est d'escorter ces rennes jusqu'à leur lieu de vêlage, assurant ainsi leur protection, et perpétuant une tradition séculaire. Ces rennes sont les derniers élevés en liberté au Canada, et portent l'héritage d'une épopée qui a débuté il y a plus d’un siècle, à une époque où les caribous sauvages, cruciaux pour la survie des Inuvialuits, étaient en déclin. Un projet audacieux fut lancé pour importer des rennes et pallier ainsi la pénurie alimentaire. C'est ainsi qu'en 1929, sous la surveillance des gardiens samis et inuits, des milliers de rennes furent convoyés depuis la Sibérie et la Norvège jusqu'en Amérique du Nord, marquant le début du « Canadian Reindeer Project ». Aujourd'hui, ce projet a pris une nouvelle dimension entre les mains de l' « Inuvialuit Regional Corporation » (IRC), qui a officiellement acquis le troupeau de dix mille têtes en 2021. « Pour la communauté inuvialuit, la possession de ces animaux ne représente pas seulement une sécurité alimentaire renforcée, mais aussi une opportunité économique significative, avec la création d'emplois et le développement durable des ressources locales » déclarait à cette occasion Brian Wade, le directeur de l'Inuvialuit Community Economic Development Organization.

Météo sanglier : mars clément, octobre abondant...

Véritable baromètre, la météo de mars décide en grande partie du nombre et de la qualité des sangliers qui seront présents pour la prochaine saison. Si le pic du rut a bien eu lieu en novembre/décembre, les mises-bas se passeront majoritairement en mars et avril. Compte tenu de la physiologie du sanglier, cette période, incertaine au niveau climatique, devient donc décisive pour le reste de l’année. Dépourvu de toute régulation thermique, le sanglier est en grande partie tributaire de la clémence ou de la rigueur du temps. Si cette particularité n’est pas très gênante pour les animaux adultes, très résistants, elle l’est véritablement pour les nouveaux nés. En effet, même si la laie met bas dans un chaudron douillet et isolé du sol, elle n’est pas équipée pour aider à maintenir corporellement la température de ses rejetons, à un niveau viable. Des températures très basses et surtout l’humidité peuvent donc menacer très rapidement la survie des marcassins. Plusieurs cas de figures peuvent alors se présenter, selon que la portée disparaît en totalité, ou qu’il reste un ou plusieurs survivants. Dans le premier cas, le problème est relativement simple : n’ayant plus de petits la laie se retrouve seule. Dès lors, ayant eu malgré tout une montée de lait, elle va se tarir assez rapidement pour retrouver une vie normale dès les premiers jours de mai. A partir de cette date, et si les ressources alimentaires sont suffisamment disponibles, la laie revient en chaleur. S’il y a saillie et nouvelle gestation, les naissances interviendront alors quatre mois plus tard, c'est-à-dire en septembre...

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La toison du sanglier

Pour celui qui chasse le sanglier depuis longtemps, il n’est pas douteux qu’il en a vu de toutes les couleurs, au propre comme au figuré ! En effet si le vocable « bête noire » est souvent employé pour qualifier le sanglier, il n’en est pas moins vrai que le noir n’est pas, et loin s’en faut, la couleur officielle et naturelle. Et cela ne dépend que de la couleur des poils. Mais au fait, un poil, c’est quoi ? Le poil est une production filiforme de l’épiderme couvrant entièrement ou partiellement le corps des mammifères. Il est issu d’un bulbe pileux inséré dans l’épiderme dont les parois sont tapissées de glandes sébacées assurant l’imperméabilisation du pelage. Des muscles horripilateurs ont pour fonction de faire dresser le poil sous l’action de différents facteurs extérieurs (froid, pluie, énervement, peur, etc...). Le poil est constitué de cellules produisant de la kératine (kératinocytes) qui est une protéine soufrée principal constituant du cheveu, des ongles, des plumes des oiseaux ou des écailles des reptiles et des poissons et de la mélanine (mélanocytes) assurant la coloration plus ou moins foncée de la toison. Un poil est constitué de trois parties : la cuticule externe, le cortex et la moelle.  Suivant les parties du corps où ils sont implantés le nombre de poils peut varier de 200 à 700 au cm²...

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