Chaque année, dès le début du mois de juin, les gestionnaires de territoires tournent leur attention vers un hôte discret : le brocard. Mais à l’opposé de n’être qu’un banal acte de chasse, se trouve une logique de gestion fine de la faune, qui vise, loin des clichés, à assurer la bonne santé de l’espèce. À l'origine, l'ouverture précoce de la chasse du brocard répondait à une volonté précise : sélectionner les individus les moins aptes à se reproduire, avant que le rut, qui débute généralement fin juin, ne les place au centre du cycle reproductif. Mais cette logique a évolué, et en plus, repose aujourd’hui sur des bases écologiques et scientifiques solides.
La chasse du brocard en tir d’été s’inscrit dans une démarche de gestion raisonnée. Comme le soulignait le docteur Francis Roucher, spécialiste reconnu du petit cervidé, « le chasseur gestionnaire devient un auxiliaire de la sélection naturelle ». En effet, dans un environnement de plus en plus anthropisé, le rôle de la régulation par l’homme devient central. L’objectif est simple : éviter que des individus mal conformés, malades ou génétiquement déficients ne participent à la reproduction. En ciblant des brocards montrant des signes de boiterie ou de dépilation souvent liés à des infestations parasitaires, le chasseur contribue à maintenir la qualité génétique du cheptel. Comme le précise François Klein, spécialiste en écologie animale et coordinateur du Réseau Chevreuil à l’OFB, « la chasse d’été permet un tri qualitatif que ne permet pas la chasse d’automne, souvent menée en battue où le tir sélectif est plus aléatoire »...
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