
Les souvenirs hauts en couleur de Robert
Les récits de Robert sont des trésors : il les raconte avec des yeux qui pétillent, comme si les scènes s’étaient déroulées la veille...
- Tout commence en 1947, à la Carral de Gigouzac. Sa chienne lui lève un lièvre qui fonce droit sur lui au milieu du chemin, lancé à pleine vitesse. Robert s’écarte pour laisser passer ce bolide… « pan-pan » : manqué ! Première leçon, confie-t-il en riant : « quand ça arrive trop vite, ça finit rarement bien ! ».
- Vient ensuite l’épisode mémorable du lapin qui, traqué de près par sa chienne, choisit la fuite la plus audacieuse : entrer dans la maison par la chatière. L’animal file se cacher sous la table de nuit. Mais la chienne, plus décidée qu’un douanier, le débusque… et renverse la table dans la bataille. On imagine encore la scène.
- Puis le renard : blessé de deux coups de fusil, rattrapé par la fidèle courante. Un souvenir « sportif », comme il dit, dont il parle sans fanfaronnade mais avec ce petit sourire qui dit qu’il en a vu d’autres.
- Le sanglier, lui, arrive plus tard dans sa vie de chasseur. Son premier, il s’en souvient comme d’un rite de passage. C’était il y a quarante ans, au Bru : 70 kilos, arrivant de face. La balle brise la colonne ; l’animal est achevé à bout portant. Le soir même, le gibier est dépecé chez Claude Frayssi, et les chasseurs savourent ensemble le foie de la « bête noire ». Une fraternité simple et forte, comme Robert les aime.
- Les aléas de la chasse réservent aussi leurs surprises. Posté au Lory, il abat un sanglier à une quarantaine de pas. Il pose le fusil contre un arbre et s’approche tranquillement… L’animal, seulement assommé par une balle d’apophyse, se redresse et s’enfuit ! Le soir, les moqueries fusent, et Robert les encaisse avec philosophie.
- Et puis il y a l’histoire du cerf, la préférée de beaucoup : posté à la Bartole, rêveur, son fusil appuyé à un arbre, il entend soudain un galop. Un grand cerf surgit, s’arrête derrière un bouquet d’arbres, puis repart, ayant senti sa présence. Robert attrape son semi-automatique, tire trois balles… mais les chiens confirment plus tard que l'animal a continué son chemin. Une rencontre brève, intense, restée gravée dans sa mémoire.
Voilà quelques-unes des aventures de Robert : racontées avec un regard malicieux, une énergie intacte et cette jeunesse éternelle des gens qui ont aimé leur vie. Qu’il continue longtemps encore à nous offrir ces moments de bonheur impromptus.