Dans les forêts et les marais du delta du Danube, des anciens combattants viennent se reconstruire au rythme du vivant. Un vétéran amputé témoigne : « Ici, je peux respirer sans craindre les explosions. Je retrouve ma femme, la paix, la terre. Ce lieu me rend à moi-même... ». Ces séjours ne sont pas de simples retraites : ils participent à une réinvention du lien entre guérison humaine et restauration écologique. La guerre, paradoxalement, a aussi ravivé la conscience écologique du pays. Les Ukrainiens voient dans la réhabilitation verte un moyen de préparer la paix. Dans les villages proches de la steppe, les habitants s’unissent pour transformer les terres dévastées en réserves naturelles. De nouveaux emplois naissent : gardiens de parc, écologues, artisans du tourisme vert. La restauration de la nature devient un moteur économique autant qu’un acte patriotique. Face à la destruction, la réponse ukrainienne n’est pas uniquement militaire, elle est aussi vivante. En replantant les roseaux du Danube, en relâchant des animaux libres dans les steppes, les Ukrainiens affirment que leur identité ne se résume pas à la guerre. Ils refusent que la terre qu’ils aiment soit réduite en cendres. Ainsi, dans chaque pousse verte qui perce le sol, dans chaque vol de pélican au-dessus des marais, se lit le même message : l’Ukraine renaît, avec la nature comme alliée et symbole de sa résilience.